Rouge et verte, une chronique pour les alternatives concrètes

Dix leçons à tirer du congrès du Parti de Gauche (Le Mans, 19 au 21 novembre 2010)

1. Le Parti de Gauche est unifié sur ses orientations politiques, à savoir construire une alternative politique au libéralisme et au productivisme, qu'ils émanent de la droite ou du PS commet à l'écolo-libéralisme d'Europe écologie. Vous pouvez télécharger le texte de la résolution d'orientation en cliquant ici: Téléchargement Texte orientation adopté congres.

2. Le PG est l'acteur le plus volontaire de l'unité de l'autre gauche, dont le Front de Gauche est l'outil privilégié, et souhaite l'élargir à tous les courants, organisations (FASE, NPA, MPEP...) et citoyens qui le souhaitent. Le succès (relatif) des deux dernières élections, européennes et régionales, représente la première étape, avec le PC et Gauche unitaire, d'une construction plus large à laquelle des citoyens non encartés peuvent adhérer directement.

3. Le PG est une organisation féministe, dont l'ensemble des instances sont paritaires femme-homme, du comité local au secrétariat national, en passant par le bureau national et la co-présidence. Le congrès a aussi voté la féminisation de tous les écrits émanant du parti.

4. Le PG est un collectif militant, il n'est ni le parti d'un homme, ni d'un seul courant. Il se veut un parti creuset, un parti-chantier, rassemblant des militantes et des militants issus de toutes les sensibilités de la gauche de transformation et des acteurs du mouvement social et écologiste. La co-présidence, « rouge et verte », incarnée par Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon, est l'incarnation de cette diversité.

5. Le PG n'est pas un parti godillot. Pour preuve, la vivacité des débats sur la résolution et sur les statuts pendant lesquels les propositions de la direction ont été mis en minorité deux fois de suite. Et pourtant le temps du débat interne a manqué lors de ce congrès, au profit des interventions des invité(e)s. Il faudra faire mieux la prochaine fois...

6. Le PG est un parti ouvert sur les mouvements radicaux de la société. Les interventions de représentants de l'Appel et la pioche, de Jeudi noir, de syndicalistes, de féministes en sont l'illustration.

7. Le PG est un parti internationaliste: plus de trente délégations étrangères de formations politiques de la gauche alternative, ont participé à ce congrès du Mans.

8. Le PG est une petite organisation de quelque 8000 militantes et militants, qui œuvrent à la construction d'une grande force de la gauche de transformation sociale et écologique. Pour ses membres, le PG n'est pas une fin en soi.

9. Le PG entend mener de front la construction de cette nouvelle force, les campagnes, dans le cadre du Front de Gauche, aux cantonales, à la présidentielle et aux législatives et sa pérsence dans les mouvements sociaux de résistance et d'alternative.

10. Le PG veut redonner espoir au peuple de gauche, contre l'embourbement et le fatalisme portés par le libéralisme, mais aussi contre l'extrême-droite, qui remonte la tête et détourne encore des milliers de travailleurs, salariés, précaires et chômeurs de leurs aspirations naturelles à la justice sociale et à la démocratie.

Alors, vraiment ringarde la lutte des classes?

Je l'avais promise, cette note, la voici.

Voilà donc un petit bouquin qui amorce une réflexion salutaire sur la formation sociale hexagonale. Alors qu'il est de bon ton de penser que les ouvriers ne sont plus que la butte-témoin d'une période révolue, la surprise est venue de ces millions de manifestants qui ont déferlé dans les rues au cours des deux dernier mois.

Il s'agit d'entretiens thématiques avec plusieurs sociologues: Monique Pinçon-Charlot et Michel Poinçon à propos de la grande bourgeoisie, Stéphane Beaud et Michel Pialoux sur la classe ouvrière et Annie Collovald sur les rapports entre le peuple et la vie politique. On finit avec l'énergie communicative de François Ruffin (Le Fakir) interviewé sur les médias.

Cette série de réponses nous place sur des pistes, nous engageant, si l'on veut aller plus loin, vers la lecture de ces auteurs, qui ont tous publié des ouvrages plus conséquents sur chacune de ces questions.

Pour nous mettre en bouche, Jeanne Fidaz, qui a introduit le livre, nous précise que les catégories socio-professionnelles (CSP) ouvriers et employés représentent 60% de la population française. Ce qui infirme tous les projets des libéraux, notamment au PS et à Europe écologie, qui les ont bâtis en les fondant sur la « moyennisation » de la société, autrement dit « tous cadres », une couche moyenne étant devenue hégémonique dans le pays. Or, on l'a vu, la classe ouvrière d'aujourd'hui, celles et ceux qui exécutent, qui subissent l'exploitation, sont largement majoritaires...

Dany perd tout contrôle et se fourvoie dans la calomnie

Alors que je m'apprêtais à boucler une petite série de notes de lecture sur le très utile petit bouquin « Classes en lutte » édité par Bruno Leprince et sur « La Grande régression » de Jacques Généreux, voilà que nous tombe dessus une petite phrase assassine et infâmante de Dany Cohn-Bendit contre Jean-Luc Mélenchon.

Après les odieuses déclarations de Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional d'Ile-de-France comparant Mélenchon à Le Pen, voici un Dany qui prête au porte-parole du PG l'emploi du terme « boches » en faisant référence au livre de ce dernier « Qu'ils s'en aillent tous, la Révolution citoyenne ». Non seulement l'auteur n'emploie à aucun moment ce mot, mais il se déclare même nostalgique de l'amitié franco-allemande des années d'après-guerre et revendique la nécessité de « construire des relations avec les Allemands... un devoir permanent de notre pays. » Selon Cohn-Bendit, Mélenchon tient un discours qui "va même labourer sur les terres du Front national". A l'évidence, DCB n'a pas lu le bouquin de JLM et, pire encore, franchit les limites de l'acceptable en morale politique.

Quelle haine a donc piqué le grand inspirateur d'Europe écologie? Se rappelle-t-il le jour où Bayrou l'a traité de pédophile et que nous nous sommes levés en nombre pour le soutenir contre de telles calomnies?

Comme le Parti de gauche s'est adressé à Martine Aubry (Téléchargement Lettre-aubry) à propos des propos injurieux de Huchon, il se doit demander à Cécile Duflot si les propos de Cohn-Bendit reflètent la position de son mouvement.

On peut ne pas être d'accord entre nous sur tout, on en sait quelque chose au Parti de Gauche, qui rassemble des adhérentes et des adhérents issus de toutes les familles de la gauche;-))

On peut ne pas aimer Mélenchon et son talent oratoire. Il n'empêche. On ne peut pas dire n'importe quoi. Mélenchon est, avec Martine Billard, porte-parole, le représentant d'un collectif de quelque dix mille militants qui se retrouvent sur des valeurs, un projet et un programme. Comment peut-on comparer notre travail militant et nos élaborations...  aux projets des fascistes du FN? Nos camarades latino-américains, allemands, grecs, espagnols, portugais... apprécieront.

N'aurait-il pas été plus utile de débattre de nos propositions de désarmement, de sortie du nucléaire, de VIe République contre le régime présidentiel...? Les sujets ne manquent pas.

Faut-il qu'on fasse tant peur aux dirigeants du PS et d'Europe écologie pour qu'ils perdent ainsi tout leur contrôle? C'est inquiétant de la part de gens qui prétendent exercer le pouvoir demain.

Lisez sans attendre le super billet de ma camarade Corinne Morel Darleux

ainsi que la réaction de Martine Billard, notre députée.

Puis allez lire derechef l'excellente note d'Alexis Corbière:-)

Retraites: une grande manif nationale, ça, c'est une bonne idée

 

 

 

Malgré le battage médiatique qui ne finit pas de sonner l'heure de la retraite, la bataille n'est pas terminée. Il nous reste quelques semaines avant que Sarkozy ne finisse pas promulguer la loi sur les retraites.

Alors que la majeure partie de la population est hostile à ce projet injuste, une mobilisation perlée se poursuit, ici et là, par secteurs par régions... Il nous semble, au Parti de gauche, qu'une grande manifestation nationale serait le meilleur moyen de montrer au gouvernement que l'affaire ne peut être enterrée.

C'est pourquoi nous avons proposé au collectif unitaire « Sauvons les retraites », initié par Attac et la fondation Copernic, de débattre de la pertinence de cette proposition. Ce sera bien entendu aux organisations syndicales d'en décider au premier chef, la conduite du mouvement leur étant naturellement dévolue.

Mais de toutes manières, nous devrons être nombreux dès samedi prochain, le 6 novembre, pour maintenir la pression.

Voici la lettre que le Parti de gauche a envoyé au Collectif unitaire, qui rassemble organisations syndicales, associations et partis politiques de gauche:

« La loi Sarkozy-Woerth sur les retraites a été adoptée au parlement. Comme ils le font depuis plusieurs semaines, le gouvernement, la droite, la plupart des medias en profitent pour annoncer l’essoufflement du mouvement. Il est vrai qu’ils l’annoncent depuis début septembre ! Pourtant, acteurs et soutiens de cette mobilisation historique, nous ne ressentons ni résignation, ni découragement, ni défaitisme. C’est vrai dans les manifestations de salariés, dans celles des jeunes, sur les piquets de grève… Nous avons pu encore le constater lors de cette journée d’action du 28 octobre qui a vu des cortèges toujours très nombreux et unitaires manifester avec énergie dans toute la France. Tout indique, et le succès des collectes que nous avons organisées ce week-end dans le cadre du Front de Gauche le confirment, que le soutien très majoritaire du peuple français à ce mouvement ne se dément pas. Quoi qu’il arrive, et c’est un acquis pour l’avenir, Nicolas Sarkozy a vu un peuple entier s’opposer à sa politique de régression sociale.

Violences policières: pour une commission d'enquête parlementaire

Suite aux observations de nombreux manifestants ces dernières semaines, Martine Billard, députée de Paris centre a pris l'initiative de proposer aux groupes parlementaires de gauche de mettre en place uen commission d'enquête parlementaire. Les parlementaires communistes, Verts et du Parti de Gauche en déposé ensemble la demande.

Dans le même temps, elle a écrit au président de la Ligue des droits de l'homme afin de mobiliser l'opinion sur les comporttements pour le moins douteux des forces de l'ordre.

Jean-Luc Mélenchon avait connu en début de semaine la critique acerbe de quelques syndicats de police ainsi que de Hortefeux, qui, depuis, la ramène un peu moins. Vous pouvez lire ici les propos exacts que le président du PG a tenu dans les médias.

Voici le communiqué de Martine: 

Tirs de flash-ball sur les jeunes, réquisitions des raffineries, poursuites judiciaires de délégués syndicaux, il devient de plus en plus dangereux de s'exprimer alors que le droit de grève et de manifester sont garantis par la Constitution.

 Les députés du Parti de Gauche, du Parti Communiste et des Verts ont déposé une demande de commission d'enquête pour faire toute la lumière sur les méthodes utilisées par les forces de l'ordre.

 Des témoignages de manifestants, de journalistes, de syndicats convergent. Ainsi, il apparaît que des policiers ont utilisé des badges syndicaux ou politiques pour s'infiltrer dans des actions militantes.

 Il est donc indispensable de savoir ce qu'il en est, sur quoi ont pu déboucher ces infiltrations, quels ont été les ordres donnés aux forces de l'ordre, avec quels objectifs et pourquoi ?

 Il serait inadmissible que le gouvernement ait voulu utiliser les forces de l'ordre pour créer un climat de tension dans le pays.

 

Tout ce qu'il sait faire, c'est envoyer ses pandores contre les ouvriers, les lycéens, les mal-logés, les journalistes, les...

Le collectif unitaire Retraites Paris centre lors de la collecte de soutien aux grévistes le 23 octobre à Beaubourg (Photo G. Avanti).

 

Panique à bord du sarkoyacht, le Président fait donner la gendarmerie mobile aux portes des raffineries, envoie ses pandores déloger les jeunes squatters de “La marquise”, à Paris, dans le 4e. Je vous conseille à ce sujet le poignant récit de ma camarade Corinne Morel Darleux, présente sur les lieux. Et je ne vous parle pas des lycéens bestialement chargés par les CRS lors des manifs des deux dernières semaines...

Le petit Nicolas se prend pour un Thatcher à la française, qui finirait le boulot de l'ultra-libéralisation commencé il y a trente ans. Il brade la République à quelques milliers d'ultra-riches, la bande du Fouquet et consorts.

Mais le peuple ne l'entend pas ainsi et ne veut pas de cette réfome des retraites, qui incarne si bien la contrat social qui lie toutes les composantes du pays depuis 1945, pacte social synthétisé par le programme du Conseil national de la Résistance (CNR).

Partout la solidarité s'organise et les grévistes ont déjà reçu en quelques jours des dizaines de milliers d'euros affluant de tous les coins du pays. Si vous ne l'avez pas fait, allez-y, envoyez 10, 20 ou 30 euros, comme vous le pouvez. Les salariés de la raffinerie Total de Grandpuits (77), par exemple, en auraient bien besoin. En cliquant sur ce lien, vous aurez le mode d'emploi pour faire un don.

Car qui croit qu'un mouvement social, qui tient bon depuis maintenant six semaines est d'un grand...

La dynamique du mouvement social appelle une perspective politique

Comment rassembler une majorité autour d’un socle de propositions de transformation ?

Par Claude DEBONS (ancien responsable syndical), Marc DOLEZ (député), François LONGERINAS (militant associatif), Jacques RIGAUDIAT (économiste), membres du bureau national du Parti de Gauche.

 

  Le mouvement social a franchi un nouveau palier. Son élargissement, sa détermination tranquille, les reconductions de grèves, l’entrée en lice des jeunes témoignent, au-delà de l’opposition à la réforme des retraites, d’un profond rejet de la politique antisociale de Sarkozy et, plus généralement, d’une exaspération de la société devant l’arrogance des gouvernants. Cette dynamique s’accompagne d’une prise de conscience politique face au modèle de société inégalitaire et injuste que construisent pas à pas les contre-réformes successives. Le démantèlement du modèle social apparaît d’autant plus insupportable qu’il est mené par un pouvoir perçu comme le fondé de pouvoir des intérêts des actionnaires et des spéculateurs qui continuent de s’enrichir. 

 La droite a tenté d’éviter la polarisation de la confrontation sur la question sociale en organisant des diversions. Mais, l’agitation cynique des questions de la nationalité, de l’insécurité, des Roms… ou les prières vaticanes ont fait long feu. De même, le discours officiel sur « l’évidence » du recul de l’âge de la retraite, les « mesurettes » sur le travail des femmes ou la pénibilité, ou l’évocation d’une éventuelle réforme du bouclier fiscal, ne troublent pas davantage. C’est que le rejet du pouvoir est sans précédent alors même que le mouvement bénéficie d’un soutien très large. La colère populaire se nourrit du discrédit du capitalisme libéral consécutif à l’éclatement de la crise et de la volonté des classes dominantes d’en faire payer la facture aux peuples. Elle s’alimente de ce réflexe au soulèvement de notre peuple à chaque fois qu’est mise en cause cette « exception française » façonnée par des décennies de luttes et de conquêtes populaires. 

L’inquiétude gagne le camp conservateur. En témoignent le feuilleton cacophonique du remaniement ministériel, les fissures béantes visibles dans la majorité ou les doutes croissants à l’égard du président lui-même. La crise sociale se double ainsi d’une crise politique qui met en cause la légitimité du pouvoir à gouverner contre le peuple. Il est positif que la gauche dans son ensemble se soit retrouvée dans le soutien à l’intersyndicale. Elle devrait maintenant — par-delà les propositions de réforme différentes qui la traversent — appeler ensemble au retrait pur et simple de ce projet gouvernemental. Ce serait un puissant encouragement au mouvement social. Mais il faut aller plus loin.

L’enjeu est de répondre à la crise de légitimité du pouvoir et de proposer au pays une perspective pour battre Sarkozy et changer vraiment de politique. Une perspective politique majoritaire car il s’agit de battre la droite sans quoi aucun changement n’est possible. Une perspective de changement profond car il s’agit de rompre avec les politiques libérales. Ces deux perspectives n’en font qu’une. Prises séparément elles constituent chacune « un couteau sans lame ». Une perspective majoritaire sans contenu programmatique de changement profond risquerait de ne pas mobiliser les classes populaires et, en cas malgré tout de victoire fondée sur le seul antisarkozysme, ne pourrait qu’aboutir à une profonde déception. A l’inverse, un programme de changement profond ne s’accompagnant pas d’une perspective majoritaire pour sa mise en œuvre perdrait ipso facto une large part de sa crédibilité.  

 

Un rendez-vous parisien du Parti de Gauche, lundi 18 octobre à 20h, au Dejazet (M° République)

 

APPEL AUX CITOYENNES ET CITOYENS

Un immense mouvement populaire s’est levé contre la politique du pouvoir. Malgré le bourrage de crâne, nous sommes mobilisés chaque jour plus nombreux. Nous défendons le partage des richesses.

La France est un pays riche. Notre pays a les moyens de financer un hôpital public de qualité, de défendre l’emploi de ses travailleurs, de tenir tête aux banques, de financer une retraite décente dès 60 ans sans allongement de la durée de cotisation.

Quand le sage lui montre la lune, l'imbécile regarde le doigt

Un buzz du tonnerre se répand sur le Web à propos d'un commentaire de Jean-Luc Mélenchon sur une interview de Xavier Mathieu, délégué syndical de Continental, par David Pujadas.

 

Filmé par Pierre Carles, dans le cadre d'un documentaire bientôt diffusé en salle, le chef de file du Parti de gauche s'exclame “salaud” en visionnant la séquence en question, qui montre Pujadas appeler ouvertement le syndicaliste à regretter la violence exercée par les ouvriers en colère qui avaient saccagé des bureaux, laissant derrière eux quelques ordinateurs et carreaux brisés.

 

Devant la détermination de Xavier Mathieu, David Pujadas insiste et lui demande si “la fin justifie les moyens”... pour enfin l'inciter à lancer un “appel au calme”.

 

Emplois fictifs à Paris, le Ville doit rester partie civile et la Justice trancher

Je suis très fier de nos deux élus du Parti de Gauche, Alexis Corbière et Danielle Simonnet qui ont, ainsi que les élus Verts du conseil de Paris, voté aujourd'hui contre le petit arrangement entre amis concocté par Bertrand Delanoë et Jacques Chirac.

Refuser cette combinazione, c'est vouloir que la justice tranche, considérant le citoyen Chirac comme tous les autres.

Comment lutter contre le cours ultra-sécuritaire du régime de Sarkozy et accepter d'enterrer l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris? Comment ne pas se rappeler que c'est ainsi, par des pratiques inavouables que le maire de Paris d'alors a poursuivi son ascension vers les plus hautes fonctions de l'Etat?

Comment redonner confiance en la justice et en l'action politique si l'on agit de la sorte.

Nous avons connu un Bertrand Delanoë plus rigoureux et plus à cheval sur les principes d'équité et de morale en politique.

Merci à Lardon pour le dessin.

A force de mentir, ils vont perdre la face... et le pouvoir

Bizarre, cette période où la majorité des Français s'accordent à dire que la réforme Woerth sur les retraites est injuste, tout en déclarant que cela ne sert pas à grand-chose de manifester et de faire grève, puisque ce serait foutu d'avance.

Et pourtant cela n'a pas été facile de convaincre, tant les membres du gouvernement n'ont cessé de mentir au cours du débat. Ce fut particulièrement flagrant à l'Assemblée, dont le président a ouvertement bafoué le règlement, de manière inédite depuis des décennies. Il suffit de lire le blog de Martine Billard pour saisir l'arrogance des députés de l'UMP. Plusieurs députées de gauche et responsables de la Fondation Copernic ont dénoncé l'arnaque des mesures soi-disant favorables aux femmes.

Mais la partie n'est pas encore jouée et il reste une chance de faire reculer le pouvoir et d'obtenir le retrait de la loi. Les manifs des 2 et 12 octobre seront décisives.

J'ai causé avec Ariane, Dominique, Claude, Jean-Luc, Sergio, Jean-Charles, Michel, Christophe, Benoît, Isabelle...

Il n'y a pas à dire, les manifs, c'est ce qu'il y a de plus pratique pour rencontrer des copains et taper la causette. Bien-sûr, on ne voit pas tout le monde, surtout quand il y a plus de cent mille manifestant(e)s, comme c'était le cas aujourd'hui dans les rue de Paris. J'ai pu acheter à Claude Debons, la revue"Les Temps nouveaux", qu'il vient de lancer avec une flopée de responsables syndicaux et d'acteurs du mouvement social.

Quand j'étais jeune, le fait même de prononcer les termes "lutte de classes" me brûlait les lèvres. Aujourd'hui qu'ils reviennent, avec un nouveau sujet, ce je, ils arborent une jovialité et la sérénité du bonheur d'être ensemble sous le soleil et sur le pavé. Merci à Gérard Paris-Clavel et à sa bande pour cette nouvelle trouvaille.

Peut-être n'allons-nous pas réussir à faire reculer le gouvernement. Ce coup-ci. Mais la colère gronde.

Je devrais écrire les colères: pourquoi tous ceux et celles qui ont manifesté contre Hortefeux et Sarko et leur chasse aux Roms n'étaient-ils pas là aujourd'hui pour combattre cette injuste réforme des retraites?

Visuel: Collectif NE PAS PLIER

Allez, courage, camarade, lève-toi, c'est jour de grève!

Il fait gris ce matin sur Paris et il nous reste quelques heures pour convaincre...

Convaincre qu'on peut encore gagner et faire reculer le gouvernement...

Convaincre que si l'on ne gagne pas cette fois-ci, on l'aura une fois de plus fait vaciller...

Convaincre que c'est le rapport de forces dans la rue qui compte aujourd'hui...

Convaincre qu'il faut se réveiller et ne pas gober les mensonges du Medef et de Sarko...

Convaincre qu'il sera utile d'être à République (pour les Parisiens) cet après-midi à 14h...

Pour t'aider, je te conseille la lecture de cet excellent tract de la CGT. Téléchargement On_peut_gagner

Grand écart

Enfin, c'est la rentrée, ce n'est pas trop tôt.

Il faut dire que, cette année, j'ai eu du mal à reprendre le chemin du boulot, de l'école et du collège, des manifs... après quinze jours de rêve dans le Mercantour, en pleine montagne, non loin des loups, à deux pas de l'Italie et à trois encâblures de la Méditerranée.

J'ai parfois le sentiment de faire le grand écart entre mon radical engagement à gauche, qui me pousse à vouloir dégager au plus vite ce gouvernement pourri... et ma posture de patron (de gauche) d'une PME (coopérative), dont la plupart des salariéEs doivent se sentir assez protégés pour ne pas s'intéresser –à mon goût– à la question des retraites aux côtés de celles et ceux qui en bavent vraiment;-(

Et pourtant les mêmes ont été plus nombreux à participer à la manif de samedi dernier contre la politique sécuritaire.

Ce sont peut-être eux qui font le grand écart en ne faisant pas le rapprochement entre la chasse aux Roms et la destruction du système de retraites...

Pour celles et ceux qui souhaitent encore savoir comment on pourrait mettre en œuvre une bonne réforme des retraites, voici la brochure des propositions du Parti de Gauche (membre du Front de Gauche). Téléchargement Brochure-retraite-pg

Samedi 4 septembre, à 14h, à République

Appel : Non à la remise en cause des libertés associatives !

Une vingtaine d'associations nationales, dont RéCIT (Réseau des écoles de citoyens), Action Consommation, la Vie nouvelle et la FNFR lancent un appel à soutenir les associations contre le gouvernement qui cherche à les asphyxier, tant financièrement que sur le plan des libertés.

Les associations citoyennes doivent agir ensemble

Signez la pétition

 Une circulaire du Premier Ministre, signée le 18 janvier 2010, prétend « clarifier et sécuriser le cadre juridique des relations financières entre pouvoirs publics et associations ». Elle réaffirme la liberté d’association comme un droit fondamental inscrit dans la déclaration des Droits de l'Homme. Mais elle impose aussi aux associations et aux collectivités des conditions si restrictives que, dans la pratique, elle remet en cause ce droit fondamental.

De nouvelles formes de mobilisation sont aujourd’hui nécessaires

La négociation qui a conduit à la circulaire du 18 janvier 2010 a été menée par les instances représentatives des associations. Nous regrettons qu’elles n’aient pas été entendues malgré plusieurs mois de négociations. D’autres formes de mobilisation et d’action sont aujourd’hui nécessaires face à un texte inacceptable et inapplicable, qui soumet l'ensemble des associations au bon vouloir du prince....

Le PG au PC: respect et coopération, oui... insultes et sectarisme identitaire, non

Le secrétariat national du Parti de Gauche a répondu au courrier que la direction du Parti communiste lui avait envoyée il y a une quinzaine de jours.

Le PG y insiste pour que le Front de Gauche devienne un rassemblement ouvert et pluraliste à gauche du PS auquel chacune et chacun pourrait adhérer directement.
Je vous livre intégralement le contenu de ce courrier:

"Chers camarades 

Le secrétariat national du Parti de gauche a étudié avec attention la lettre datée du 12 mai que vous avez rendue publique le 18 mai. Nous avons rédigé  une réponse détaillée et argumentée. En effet, il nous est apparu que ce courrier permet d’ouvrir une nouvelle étape de la vie du Front de gauche. Une étape conforme pour l’essentiel aux propositions que nous avons détaillées dans la résolution de notre dernier conseil national du 10 avril dernier.

Pour nous, le PCF est un parti ancré dans l’histoire de notre pays. Son action est un atout incontournable pour la dynamique de gauche en France. Il est notre principal partenaire. C’est pourquoi la lettre du PCF  est si importante pour nous dans le contexte.  A la lecture de ce courrier, nous constatons que le PCF analyse comme nous la stratégie nécessaire pour l’avenir du Front de Gauche. C’est le cas à propos de l’élargissement du Front de Gauche et du « paquet électoral ». Nous jugeons donc très positivement votre courrier. Dorénavant, même si tout reste à organiser,  la voie est libre pour avancer et entraîner ensemble en vue de construire une nouvelle majorité politique à gauche pour notre pays en 2012.

Nous vous répondons sous forme précise pour préparer  avec toutes les chances de succès notre rencontre nationale. Cette rencontre est décisive à nos yeux. Nous voulons un échange sérieux et argumenté, capable de donner lieu à un calendrier de travail et à des conclusions efficaces aussi rapidement que possible. En effet, nous avons besoin de temps pour agir efficacement devant notre peuple. Et il en reste peu. Trop peu pour nous offrir le luxe de nous disputer ou de palabrer sans fin. Il nous faut aller aussi vite que possible à la conquête de la confiance de nos concitoyens ! Ils sont aujourd’hui très désorientés et soumis à un intense conditionnement visant à les convaincre que rien n’est possible en dehors du bipartisme.

C’est donc le moment de dire qu’aucune discussion sérieuse n’est possible sans le respect de chacun. Nous  déplorons donc vos attaques récentes contre le Parti de Gauche en la personne de Jean-Luc Mélenchon et la campagne qui s’en est suivie. Pour la seconde fois en moins de 6 mois et sur un thème identique, notre premier responsable national a été la victime  de mises en cause publiques injurieuses provenant pour la deuxième fois également d’un des deux portes paroles du PCF. On ne peut envisager de laisser s’installer ces méthodes entre nous. Certes, le Parti de gauche ne s’abandonnera certainement pas à répliquer et encore moins à la surenchère. Nous sommes parfaitement conscients de l’existence de courants qui comptent sur des incidents pour faire capoter une entreprise avec laquelle ils sont en désaccord. Mais si de tels débordements devaient se reproduire sans être désavoués, en dépit de cette solennelle mise en garde cette fois-ci formulée par écrit, nous en conclurons qu’il s’agit d’une ligne d’action délibérée, d’un double langage, et non d’initiatives personnelles comme cela nous a été expliqué. Pour l’attractivité même de notre Front, de tels procédés ne peuvent être banalisés. Aucun désaccord ne le justifierait d’ailleurs. A plus forte raison quand il n’y en aucun sur un point fondamental, comme c’est le cas aujourd’hui entre communistes et partisans du PG...

Jeudi prochain se joue le prochain match sur les retraites, ne le loupons pas, transformons l'essai du 1er mai

La poursuite du système de retraites par répartition est un enjeu qui concerne tout le monde, en particulier les jeunes.

Car il s'agit d'une question de société, le partage se faisant entre ceux qui aspirent à un monde solidaire et les autres qui défendent le chacun-pour-soi.

Le problème du renflouement du déficit est soluble, car l'on sait où en trouver les moyens à court terme: cotisations sociales, taxation du capital... les financements ne manquent pas.

Pour l'avenir, c'est l'esprit même du système qui est remis en cause. Les libéraux préfèrent que les salariés souscrivent à des versements à des sociétés d'assurances qui feront leur beurre de ces fonds bénits.

Mais, comme l'expliquent brillamment Bernard Friot et Nicolas Castel, la retraite par répartition n'est pas un système d'épargne: « Je ne mets pas de l'argent de côté pour mon avenir... » mais un système solidaire: « Je cotise pour financer les retraites des aînés d'aujourd'hui! » Les pensions de retraite sont ainsi des «salaires continués» et non différés...

C'est ce que Nicolas Castel a fort bien démontré lors de la première réunion publique du collectif Retraites Paris centre. Une bonne première réunion qui a rassemblé une quarantaine de personnes. Et nous étions dans le projet et non la stricte défense des acquis. Dans le même esprit j'en ai profité pour développer l'utilité sociale des retraités dans la société: activités associatives, apport à la vie familiale, contribution à la vie civique...

Le prochain rendez-vous du Collectif Paris centre, c'est le 5 juin à 19h...

En attendant la manif de jeudi (27 mai, 14h, Denfert-Rochereau à Paris), je vous livre ci-dessous quelques réflexions émanant des débats au sein du secrétariat national du PG...

Paris: réunion publique du PG pour une alternative sociale et écologique

Mardi 11 mai à 19h30

Faire front face à la droite, construire l'alternative à gauche !

avec :

Martine Billard, députée de Paris et porte-parole du Parti de Gauche

Eric Coquerel, conseiller régional, et secrétaire national du Parti de Gauche

Danielle Simonnet, conseillère de Paris, élue du 20ème, et secrétaire nationale du Parti de Gauche

et Alexis Corbière, conseiller de Paris, premier adjoint à la maire du 12ème, et secrétaire national du Parti de Gauche

Lieu : Espace Jean Dame - 17, rue Leopold Bellan - métro Sentier
Contact : [email protected]

Sans prendre le temps de reprendre son souffle, on ira au grand métingue jeudi à la Bellevilloise

Jeudi 6 Mai
MEETING UNITAIRE
à Paris
19h30, La Bellevilloise, 19/21, rue Boyer, Paris 20e

avec
Jean-Marie Harribey (ATTAC), Willy Pelletier (Fondation Copernic), Huayra Llanque (militante féministe), Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), Annick Coupé (Solidaires), Jean-Baptiste Prévost (UNEF), Anne Féray (FSU), Claire Villiers (FASE), Razzy Hammadi (PS), Marie-Georges Buffet (PCF), Jean-Marie Roux (CGT Finances), Céline Malaisé (GU), Cécile Duflot (Les Verts), Olivier Besancenot (NPA), Gérard Filoche (Inspecteur du travail),
animé par Edwy Plenel.

En solidarité avec les peuples européens victimes des banques, rassemblement mercredi 5 mai

Devant l'urgence de la situation subie par le peuple grec, le Parti de Gauche a pris l'initiative d'appeler à un premier rassemblement mercredi 28 avril devant l'Association des Banques Françaises. Plus de 200 militants ont ainsi exprimé leur solidarité avec la Grèce. Ce rassemblement symbolique doit avoir des suites : la solidarité internationale est plus que jamais nécessaire avec les peuples européens victimes de la spéculation, des banques et des institutions financières et auxquels l'Europe libérale du traité de Lisbonne n'est d'aucun secours. Car après la Grèce, c'est au tour des portugais, espagnols, italiens d'être menacés. Aucun pays européen n'est protégé. Dans ce bras de fer décisif qui s'engage entre les citoyens et les banques, il est impératif que l'ensemble de la gauche manifeste sa solidarité avec les premiers.
C'est pourquoi nous avons immédiatement appuyé la proposition faite par ATTAC d'une initiative unitaire le 5 mai, jour de la grève générale en Grèce. Nous appelons donc à ce rassemblement qui aura finalement lieu devant la Délégation de la Commission européenne à Paris, à 18h30. (288 bd Saint-Germain).

Le Parti de Gauche sera également présent à la réunion unitaire du 3 mai proposée par Attac à la fois pour préparer la manifestation et envisager d'autres initiatives pour la suite.

Un groupe « Front de Gauche et Alternatifs » au conseil régional d'Ile-de-France

Voilà une bonne nouvelle. Certes dans le microcosme de l'Autre gauche francilienne. Mais savourons notre plaisir. Outre le fait que nos élus du Parti de Gauche auront quelques moyens pour bosser, le rapprochement est symbolique.

Eric Coquerel, François Delapierre, Audrey Galland, Pascale le Néouannic et Jean-François Pellissier ont ainsi annoncé jeudi dernier, à l'ouverture de la séance plénière du conseil régional d'Ile de France, la fondation du groupe «Front de Gauche & Alternatifs -Ensemble pour Ile de France à gauche solidaire, écologique et citoyenne». Ces cinq élus régionaux, membres du Parti de Gauche et des Alternatifs, sont issus à la fois du rassemblement unitaire de la gauche au second tour et de la liste autonome « Ensemble pour une Ile de France à gauche solidaire, écologiste et citoyenne » au premier tour...

Perso, j'apprécie d'autant que j'estime beaucoup Jean-François. Il était maire-adjoint dans le 13e quand je l'étais dans le 3e et nous nous sommes retrouvés dans la fondation du Forum social pour une métropole solidaire (FSPMS). Je suis heureux qu'il soit amené à travailler avec mes petits camarades du PG.

La retraite par répartition, ce n'est que la solidarité la plus élémentaire entre générations

Le Gouvernement s'apprête à relancer le débat sur les retraites. Résister dans cette affaire, c'est faire la preuve que maintenir la retraite par répartition, c'est nécessaire, du point de vue du bien commun et des solidarités, c'est faisable et réaliste à condition de s'en donner les moyens. Les prévisions démographiques sont beaucoup moins alarmantes que ce que raconte le gouvernement.

La Fondation Copernic et Attac ont lancé l'appel "Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites" et ont réussi à rassembler de très nombreuses associations et organisations syndicales et politiques.

Signez cet appel.

Mélenchon et l'apprenti journaliste: un ramdam du tonnerre

Si Jean-Luc Mélenchon avait voulu faire encore plus parler de lui dans la sphère médiatique, il ne s'y serait pas pris autrement...

Aurait-il joué cette explosion de colère à l'égard d'un apprenti journaliste, après s'en être convenu auparavant avec le jeune étudiant? Non, ce n'est pas évidemment pas le cas.

En intellectuel averti et fin politique, il en profite pour relancer sur la scène publique le débat sur le rôle des médias, faisait du judo dans une situation dans laquelle il semblait en état de faiblesse.

Ni Jean-Luc tout seul, ni-même le Parti de Gauche ne peuvent se passer d'une élaboration collective, non seulement avec les organisations et syndicats de journalistes, mais aussi avec les associations de citoyens, comme Acrimed, par exemple. Je vous conseille vivement, d'ailleurs, la lecture que cette association a consacré à « l'affaire Mélenchon » sur son site. Henri Maler y livre une analyse détaillée, documents à l'appui.

En complément, allez sur le blog de mon camarade et ami Alexis Corbière, qui a lui-même été témoin de la scène de l'altercation entre Jean-Luc et l'élève journaliste.

Cet incident m'interroge personnellement dans la mesure où je fais moi-même profession de « formateur de journaliste » et que le procédé qui consiste à mettre en ligne une telle scène, sortie de tout contexte, de toute explication est symptomatique du désarroi que connaît aujourd'hui la profession.

Quel sens cet exercice de journalisme a-t-il pour cet apprenti, si ce n'est de faire un maximum de buzz (on dit « ramdam » aujourd'hui) et montrer qu'on a réussi à faire péter les plombs à une personnalité politique de premier plan? Ses profs sont-ils alors fiers de lui d'avoir généré des dizaines de milliers de connexions?

Dans les écoles de journalisme, on enseigne de ne pas lâcher son « angle » quand on interviewe quelqu'un, bref de ramener la personne interrogée dans le droit fil du propos. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. L'étudiant avait mal préparé son coup et maîtrisait peu l'exercice qu'il réalisait.

Le Web a bouleversé toutes les règles de jeu et les usages de la fabrication de l'information. Les citoyens, devenus internautes, réagissent aux productions des professionnels et c'est bien ainsi. Les journalistes ont un devoir, celui de fournir aux citoyens les conditions de production de l'information.

Notamment pour qu'ils sachent si l'information est produite par un professionnel ou non, pour quel média il travaille, etc. Autant de précisions qui donnent une idée du contexte de production et d'édition.

A l'évidence, Jean-Luc s'est emporté contre cet apprenti-journaliste et c'est regrettable. C'est une connerie. Nombre de journalistes et d'étudiants ont pu se sentir blessés par ses propos. Mais lui aussi s'est senti abusé et emmené sur un terrain miné. Il n'en reste pas moins que le débat est de nouveau lancé et qu'il tient à tous, professionnels ou non, de le porter ensemble. Et c'est tout le talent de Jean-Luc d'avoir su rebondir.

Vous trouverez aussi en cliquant ici la réaction de Jean-Luc Mélenchon sur son blog.

Petite avalanche de bouquins écolos (3)

 “Cohn-Bendit, l'imposture” est une production à quatre mains des philosophes Paul Ariès (Le Sarkophage, La Décroissance, Politis) et Florence Leray, qui est aussi documentariste.

Il s'agit d'une charge à l'égard du leader charismatique d'Europe Ecologie qui montre la trajectoire de l'ancien leader étudiant de 68.

Le travail minutieux et fort bien documenté de nos deux auteurs analyse les textes, propos et positions de DCB. On y comprend la cohérence d'une action politique qui s'inscrit pleinement dans le champ de l'ultra-libéralisme économique. Et cela se vérifie sur toutes les questions. Sur les retraites comme sur l'éducation ou le nucléaire.

Pour Dany, le marché est mieux à même de régler les problèmes de la planète. Il va même jusqu'à glorifier l'esprit de compétition et de concurrence, usurpant l'usage de la démarche coopérative, lorsqu'elle s'opposerait aux services publics.

Dany se réclame de la pensée d'Edgar Morin et d'une vision de la complexité qui lui permet de placer sur un pied d'égalité, riches et pauvres, puissants et prolétaires. Mais il n'y entend de la parole d'Edgar que ce qui l'intéresse, que finalement tout est trop compliqué pour être approprié par le peuple, alors qu'Edgar se méfie, lui, plus de voir le savoir accaparé par techniciens et experts.

Je vous conseille vivement la lecture de ce livre tonique, qui dénoue les fils de la démarche, plus libérale que libertaire, de Cohn-Bendit. Cet ouvrage est salutaire, alors que DCB apparaît comme l'une des voix dominantes d'une écologie politique, qu'il veut clairement emmener vers la Droite, ou plus exactement vers un “ni gauche, ni droite”, puisque le défi écologique serait au-dessus des clivages sociaux et politiques..

Dany a été noir, puis rouge, puis vert... un temps orange, il a désormais viré au bleu...

La prochaine fois, on reparlera de décroissance, à l'occasion de la sortie d'un livre de mon camarade (ex-Vert, écolo radical...) et ami Stéphane Lavignotte... A suivre.

Cohn-Bendit, l'imposture

par Paul Ariès et Florence Leray

Editions Max Milo, 188 pages, 17 euros

Petite avalanche de bouquins écolos (2)

Ce livre de poche est le fruit d'une série d'interventions et de contributions rédigées par Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge du combat écologique, notamment à l'occasion de la campagne des Européennes de 2009. Corinne est aujourd'hui conseillère régionale en Rhône-Alpes.

Ce bouquin est précieux. Non seulement il incarne l'identité écologiste du PG (pour ceux qui en doutaient ;o), mais il ouvre les pistes d'une écologie sociale et radicale qui bouscule les certitudes et l'arrogance des tenants du green business et des ses avatars.

Ce livre est tout juste sorti quand Martine Billard, moi-même et nos amis de la « Gauche écologiste » ont franchi, au sortir des Verts, le pas de l'adhésion collective au PG, au tout début du mois de décembre dernier.

Corinne démontre au fil des pages qu'il ne peut y avoir d'issue à la crise écologique sans rupture avec le capitalisme, qui en a accéléré le processus... et qu'il ne peut y avoir non plus émergence d'une société égalitaire sans un changement des modes de production et de consommation, clef de voûte de l'écologie politique.

Ce petit ouvrage d'éducation populaire, au style bien enlevé, est un outil efficace pour celles et ceux qui, encore peu rompus aux arcanes de la famille écologiste, s'attachent à vouloir convaincre de la nécessité de transformer le système plutôt que d'accompagner les dérives d'un capitalisme verdi aux intentions assumées de faire toujours plus de profits...

Petite avalanche de bouquins écolos (1)

Quatre mois, quatre petits bouquins fort utiles pour qui veut se faire un rapide et efficace état des lieux de la pensée écologiste contemporaine. Il n'est pas inutile de rappeler que cette intéressante production intellectuelle n'émane, pour aucun de ses ouvrages, de la mouvance écolo médiatisée par le succès d'Europe écologie. Au contraire, tous ces auteurs, bien que certains aient appartenu aux Verts ou au Parti socialiste, ne se reconnaissent pas dans l'écologie libérale incarnée par Daniel Cohn-Bendit.

Mars 2010. Le dernier sorti, ce mois-ci, s'intitule « Pistes pour un anticapitalisme vert » est un ouvrage collectif dirigé par Vincent Gay, responsable de la commission Ecologie du NPA. J'ai failli ne pas l'acheter à cause de ce titre, qui met en avant un combat « anti », j'aurais tellement préféré « Pistes pour une écologie radicale »...

Ce petit opuscule de quelque 130 pages est un outil précieux, qui permet d'aborder sereinement les questions écologiques sous un angle franchement de gauche. Ainsi le béotien pourra y trouver une démonstration convaincante sur les effets du dérèglement climatique sur les populations les plus fragiles et les plus pauvres de la planète. Bref le lien entre écologie et social y est montré avec talent. Encore plus étonnant est l'amorce d'une réflexion sur Marxisme et écologie. L'auteur y développe l'idée selon laquelle le vieux Karl avait pensé à la finitude de la planète et au risque d'épuisement des énergies fossiles... sans aller jusqu'au bout de la démonstration jusqu'à se tromper en prônant le développement des forces productives, gage de libération des classes laborieuses...

Dernier exemple, la défense de la biodiversité comme démarche essentielle à tout projet ayant pour objet d'assurer la pérennité de la vie sur Terre.

Un livre à mettre en toutes les mains, didactique et plutôt bien écrit.

Pistes pour un anticapitalisme vert

Vincent Gay, François Chesnais, Daniel Tanuro, Armand Farrachi, Laurent Garrouste, Manuel Gari.

Editions Syllepse

132, pages, 7 euros.

Les conseillers régionaux du Parti de Gauche ne participeront pas aux exécutifs dans les conseils régionaux

Je n'y croyais pas. Il faut du courage, je vous l'assure, pour refuser un poste de vice-présidentE du Conseil régional. Et pourtant les tout fraîchement élus du PG ont décidé de ne pas être des exécutifs des conseils régionaux. Ils ont eu le tort –à raison– de vouloir négocier avec le Parti socialiste le contrat de mandature, c'est à dire ce que la majorité s'engageait à réaliser en termes de programme. Bon.

Le hic, c'est que les élus communistes n'ont jamais discuté de quoi que ce soit avec leurs partenaires sur le programme. Leur discours  « On prend les postes et on appliquera notre programme... ». Cela n'a jamais marché. C'est déjà difficile de faire en sorte que le PS respecte les engagements qu'il a pris... Imaginez ce que cela donne quand il n'en prend pas. Je l'ai vécu au sein d'une majorité de gauche pendant sept ans: le PS ne respecte que ce qui est acté; il ne respecte pas tout ce qui est acté.

Toujours est-il que Jean-Paul Huchon a refusé de valider trois de nos propositions qui nous paraissaient déterminantes (lire ci-dessous. Il s'agit des subventions aux entreprises, du service public de la formation et de la planification écologique).

Les communistes ont pris la mauvaise habitude d'être les bons élèves de la classe auprès du grand frère socialiste. Et ça va plus loin. Comme nos camarades du PG n'ont pas voulu siéger à l'exécutif, les élus communistes leur ont refusé de participer à la « commission permanente », une sorte d'assemblée réduite, où l'on trouve aussi les élus de droite... Une drôle de punition.

Mais je suis fier de nos élus, qui ne vont pas à la soupe et qui, prêts à prendre des responsabilités, le font d'abord sur du contenu. Ils ont montré que nous tenions nos engagements. Chapeau, les gars et les filles!

Voici la déclaration de nos élus au conseil régional d'Ile de France:

"Conseillers régionaux Ile de France du Front de Gauche appartenant au Parti de Gauche nous n’avons pu nous accorder avec la composante communiste du Conseil régional pour  constituer d’un groupe commun du Front de Gauche...

67,46% au 2e tour des Régionales: score historique pour la Gauche dans le 3e arrondissement

Les résultats dans le 3e: le PS à 30%, Europe écologie à 27,9 et le Front de Gauche à 6,4

Source: JDD