Vous trouverez ci-dessous ma modeste contribution dans le dernier numéro du JSD, paru 27 janvier dernier.
La dernière nouvelle, pour le moins honteuse, est que la municipalité a l'intention de garder le titre JSD pour en faire un journal municipal, qui deviendra donc un outil de communication, voire de propagande... et que le nouveau maire de Saint-Denis qualifierait celles et ceux qui sont à l'initiative de la pétition de soutien au JSD d'"extrémistes"! Ah! Ah! Ah! Trop fort, l'édile, qui n'arrive plus à cacher, ni dans ses propos, ni dans ses actes, qu'il est indéniablement et totalement macrono-compatible.
Le Journal de Saint-Denis est dans le paysage médiatique actuel un média atypique et exceptionnel.
Nous savons toutes et tous que toutes les mairies publient un journal municipal, qui a de fait pour unique objet de communiquer à la population de la commune des contenus éditoriaux émanant des instances municipales. C’est donc avant tout un outil de comm’ qui délivre des messages et non des informations à part entière.
La mission des journalistes professionnels est de délivrer des informations, qui ont été vérifiées et qui intègrent potentiellement des contradictions et des points de vue différents émanant des acteurs concernés.
J’ai d’ailleurs entendu maintes fois des dionysien·ne·s considérer le JSD comme une « Pravda » locale et autant me dire qu’ils ne supportaient pas que certains reportages remettaient en cause la mairie en place jusqu’en juin 2020. C’était en fait de bons symptômes de l’indépendance éditoriale de la rédaction.
Étant à la fois journaliste de profession, formateur de journalistes et lecteur assidu du JSD depuis que je suis habitant de notre ville, j’ai pu constater que le travail était réalisé dans un cadre éthique et déontologique dans le respect de la charte des journalistes. Comme dans tout média, il y a eu des bévues, des erreurs, mais secondaires par rapport au travail effectué.
Qu’il y ait eu des désaccords au sein de la rédaction est coutumier dans tous les journaux. Dans ce cas, il s’agit de trouver, comme dans tout fonctionnement collectif, les solutions de résolution des conflits et des désaccords. Certes cela se traduit parfois par des départs de journalistes. C’est classique et c’est pourquoi a été créée dans le Droit du Travail la « clause de cession », qui permet aux démissionnaires de bénéficier des mêmes droits que les salariés licenciés (indemnités…), lorsque le média a été racheté ou qu’il est prouvé que la ligne éditoriale a été fondamentalement réorientée.
Profiter, comme le fait la nouvelle municipalité, d’une crise interne à la rédaction, pour liquider le JSD est un acte grave de déni de la démocratie. Voilà un acte qui remet en cause la liberté d’expression et d’information, à l’image d’une grande partie du paysage médiatique et du gouvernement actuel.
Un journal local comme le JSD est un bien commun. Le liquider est un acte liberticide.
C'est pourquoi je vous invite, si vous ne l'avez toujours pas fait, à signer la pétition des lectrices et lecteurs du JSD!
Social, économie sociale et solidaire