“Cohn-Bendit, l'imposture” est une production à quatre mains des philosophes Paul Ariès (Le Sarkophage, La Décroissance, Politis) et Florence Leray, qui est aussi documentariste.
Il s'agit d'une charge à l'égard du leader charismatique d'Europe Ecologie qui montre la trajectoire
de l'ancien leader étudiant de 68.
Le travail minutieux et fort bien
documenté de nos deux auteurs analyse les textes, propos et
positions de DCB. On y comprend la cohérence d'une action politique
qui s'inscrit pleinement dans le champ de l'ultra-libéralisme
économique. Et cela se vérifie sur toutes les questions. Sur les
retraites comme sur l'éducation ou le nucléaire.
Pour Dany, le
marché est mieux à même de régler les problèmes de la planète.
Il va même jusqu'à glorifier l'esprit de compétition et de
concurrence, usurpant l'usage de la démarche coopérative,
lorsqu'elle s'opposerait aux services publics.
Dany se réclame de la pensée d'Edgar
Morin et d'une vision de la complexité qui lui permet de placer sur
un pied d'égalité, riches et pauvres, puissants et prolétaires. Mais il n'y entend de la parole d'Edgar que ce qui l'intéresse, que finalement tout est trop compliqué pour être approprié par le peuple, alors qu'Edgar se méfie, lui, plus de voir le savoir accaparé par techniciens et experts.
Je vous conseille vivement la lecture
de ce livre tonique, qui dénoue les fils de la démarche, plus
libérale que libertaire, de Cohn-Bendit. Cet ouvrage est salutaire,
alors que DCB apparaît comme l'une des voix dominantes d'une écologie
politique, qu'il veut clairement emmener vers la Droite, ou plus
exactement vers un “ni gauche, ni droite”, puisque le défi
écologique serait au-dessus des clivages sociaux et politiques..
Dany a été noir, puis rouge, puis vert... un temps orange, il a désormais viré au bleu...
La prochaine fois, on reparlera de décroissance, à l'occasion de la sortie d'un livre de mon camarade (ex-Vert, écolo radical...) et ami Stéphane Lavignotte... A suivre.
Cohn-Bendit, l'imposture
par Paul Ariès et Florence Leray
Editions Max Milo, 188 pages, 17 euros
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