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Le blog de Saint-Denis est né, faisons le vivre ensemble.
Un espace d’informations, d’expression citoyenne et de débats
La disparition du Journal de Saint-Denis (JSD) laisse un grand vide dans le paysage dionysien. Il répondait à de multiples besoins. Besoins d’informations de toutes natures, d’échanges entre les dionysiens et dionysiennes, d’expressions pluralistes, associatives, des différentes sensibilités politiques.
Personne ne refera le JSD tel qu’il était, fruit de plusieurs décennies d’ancrage dans le paysage dionysien. Sa liquidation, le licenciement de l’équipe annoncé en direct par le maire Mathieu Hanotin en plein conseil municipal a scandalisé des milliers de personnes.
Aujourd’hui il n’est plus, mais les besoins auxquels il répondait subsistent. Nous voulons y répondre en lançant le Blog de Saint-Denis (BSD).
Rédigé à 22:31 | Lien permanent
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Vous trouverez ci-dessous ma modeste contribution dans le dernier numéro du JSD, paru 27 janvier dernier.
La dernière nouvelle, pour le moins honteuse, est que la municipalité a l'intention de garder le titre JSD pour en faire un journal municipal, qui deviendra donc un outil de communication, voire de propagande... et que le nouveau maire de Saint-Denis qualifierait celles et ceux qui sont à l'initiative de la pétition de soutien au JSD d'"extrémistes"! Ah! Ah! Ah! Trop fort, l'édile, qui n'arrive plus à cacher, ni dans ses propos, ni dans ses actes, qu'il est indéniablement et totalement macrono-compatible.
Le Journal de Saint-Denis est dans le paysage médiatique actuel un média atypique et exceptionnel.
Nous savons toutes et tous que toutes les mairies publient un journal municipal, qui a de fait pour unique objet de communiquer à la population de la commune des contenus éditoriaux émanant des instances municipales. C’est donc avant tout un outil de comm’ qui délivre des messages et non des informations à part entière.
La mission des journalistes professionnels est de délivrer des informations, qui ont été vérifiées et qui intègrent potentiellement des contradictions et des points de vue différents émanant des acteurs concernés.
J’ai d’ailleurs entendu maintes fois des dionysien·ne·s considérer le JSD comme une « Pravda » locale et autant me dire qu’ils ne supportaient pas que certains reportages remettaient en cause la mairie en place jusqu’en juin 2020. C’était en fait de bons symptômes de l’indépendance éditoriale de la rédaction.
Étant à la fois journaliste de profession, formateur de journalistes et lecteur assidu du JSD depuis que je suis habitant de notre ville, j’ai pu constater que le travail était réalisé dans un cadre éthique et déontologique dans le respect de la charte des journalistes. Comme dans tout média, il y a eu des bévues, des erreurs, mais secondaires par rapport au travail effectué.
Qu’il y ait eu des désaccords au sein de la rédaction est coutumier dans tous les journaux. Dans ce cas, il s’agit de trouver, comme dans tout fonctionnement collectif, les solutions de résolution des conflits et des désaccords. Certes cela se traduit parfois par des départs de journalistes. C’est classique et c’est pourquoi a été créée dans le Droit du Travail la « clause de cession », qui permet aux démissionnaires de bénéficier des mêmes droits que les salariés licenciés (indemnités…), lorsque le média a été racheté ou qu’il est prouvé que la ligne éditoriale a été fondamentalement réorientée.
Profiter, comme le fait la nouvelle municipalité, d’une crise interne à la rédaction, pour liquider le JSD est un acte grave de déni de la démocratie. Voilà un acte qui remet en cause la liberté d’expression et d’information, à l’image d’une grande partie du paysage médiatique et du gouvernement actuel.
Un journal local comme le JSD est un bien commun. Le liquider est un acte liberticide.
C'est pourquoi je vous invite, si vous ne l'avez toujours pas fait, à signer la pétition des lectrices et lecteurs du JSD!
Rédigé à 22:14 dans Médias | Lien permanent | Commentaires (0)
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Alors que la population française semble de plus en plus sensible aux inégalités et à la qualité de l’environnement en général, alors que de nouvelles espérances sont indispensables face aux dangers climatiques et sociaux qui nous menacent, et que des initiatives locales fleurissent près de chez nous, nous faisons le constat que la gauche de transformation sociale et écologique est malgré tout en difficulté. Et qu’au-delà de plus en plus de gens s’écartent des engagements traditionnels.
En 2020, les élections municipales ont donné la majorité à la liste de Mathieu Hanotin sur un programme d'apparence consensuelle qui dissimulait la réalité de choix politiques dangereux : la voie laissée libre à la spéculation foncière et immobilière et la gentrification de la ville qui en découlera ; la réduction de l’offre des logements sociaux ; des prétentions pharaoniques en matière d’aménagement du territoire, qui ne prennent en compte ni les avis ni les besoins de la population ; le mépris des agents qui font vivre les services publics de proximité ; l'indifférence quant à la situation des migrant.e.s ; la multiplication des financements privés par des entreprises de profit qui menacent l’intérêt commun ; l’armement de la police municipale et une position ultra-sécuritaire assumée ; la réduction des budgets de la culture et de la création, la réduction et l’abandon de services et réalisations - Conservatoire, Jeunesse, JSD, Jardin Haguette - la liste ne cesse de s'allonger. Il s'agit d’une stratégie du choc dont l'objectif est de frapper violemment pour détruire le plus rapidement possible les acquis antérieurs et empêcher les solidarités de se construire.
Citoyen.ne.s qui furent engagé.e.s dans les listes Faire Saint-Denis en Commun et Vivons Saint-Denis en Grand, écologistes, insoumis.e.s, communistes, ou sans étiquette, nous constatons que les divisions de nos forces, en particulier au 2e tour des Municipales de 2020, ont été catastrophiques.
Nous pensons que les organisations politiques ne suffisent pas à elles seules pour construire notre projet de commune. Et nous affirmons que les citoyen.ne.s qui restent engagé.es, mais aussi surtout ceux qui se sont éloignés de la politique institutionnelle, ont une place indispensable dans ce PROJET CITOYEN, qui doit être radicalement démocratique, auto-organisé, féministe, écologiste, antiraciste et de transformation sociale. Nous proposons un projet alternatif de FAIRE COMMUNE qui s’inspire de l’héritage populaire et d’accueil de notre ville.
En nous inspirant également des multiples et dynamiques collectifs de toutes formes qui existent déjà à Saint-Denis, nous voulons participer à une revitalisation des idées politiques en inventant de nouvelles pratiques à l’échelle de la proximité, des quartiers comme dans la ville. Nous prétendons qu’il est possible de construire un autre monde que celui qui nous impose de ne vénérer que l’argent roi et d’avoir le profit pour seul horizon.
Un monde où l’humanisme ne sera ni un gros mot, ni un doux rêve mais une réalité en devenir dans nos relations et dans notre quotidien. Nous devrons aussi animer une résistance sans relâche contre l’idéologie active de la majorité municipale. Pour contrer la stratégie du choc liquidatrice de Hanotin, le temps d’une RESISTANCE sans concession est venu. Unissons nos forces pour résister, c'est une urgence.
Nous appelons à construire une MAISON COMMUNE : Un espace de dialogue, d’échanges, de combats et de projets, respectueux de nos individualités, de nos diversités et de nos divergences mais qui nous porte vers l’avenir. Nous voulons nous retrouver pour avancer, discuter, animer les résistances et proposer des alternatives concrètes, à l’échelle de notre ville comme à celle de la planète. Quelques rencontres ont déjà eu lieu avec un nombre restreint de personnes. Nous voulons maintenant élargir ces rencontres pour construire collectivement une Maison commune, un espace citoyen commun et politique au sens large.
Premières·premiers signataires:
Raphaëlle Antczak ; Jean Bellanger ; Jean Brafman ; François Calaret ; Silvia Capanema ; Jean-Jacques Clément ; Chantal Delahousse; Eric Delion; Sandrine Dumont ; Eric Duval; Jean-Paul Espié; Pascal Lacroix; Nina Lahmer; Adjera Lakehal-Brafman; François Longérinas ; Enrique Madrona ; Jacques Marsaud ; Philippe Merlant; Zahia Oumakhlouf; Anne Perrot ; Michel Perrot ; Sonia Pignot ; Pierre Rabardel ; René Schmidt; Bakary Soukouna; Patrick Vassallo ; Françoise Wittmann...
Rédigé à 22:53 dans Alternatives concrètes, Environnement, écologie, Libertés, Démocratie, Politique, Social, Solidarités | Lien permanent
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Monsieur le Maire de Saint-Denis, en supprimant la subvention du Journal de Saint-Denis, vous avez condamné à mort notre journal et mis au chômage 16 salariés. Vous prenez prétexte de conflits interne au JSD pour le tuer.
La rédaction vous a pourtant assuré qu'une sortie par le haut était possible. Il lui suffisait de quelque mois. Vous avez refusé ce délai.
Monsieur le maire, en ces temps de pandémie, priver les Dionysiennes et les Dionysiens du JSD, c'est les priver encore plus de liens avec les autres, c'est aggraver les souffrances du confinement.
La liberté de la presse est déjà attaquée dans tout le pays. Supprimer un journal est grave en démocratie.
Votre décision est arbitraire et irresponsable.
Pour nous lecteurs, le JSD c'est un lien essentiel avec Saint-Denis, tout Saint-Denis surtout quand on habite dans un quartier excentré. C'est, chaque semaine, découvrir des talents qui sont la fierté de notre ville multiculturelle et populaire. Ce sont des reportages et des enquêtes qui nous disent l'histoire, le présent et les futurs possibles pour notre ville.
Chaque semaine, notre journal est l'écho des énergies du vivre ensemble à Saint-Denis et nous en rend fier. Il est un outil d'intégration des nouveaux arrivants dans la ville. En donnant à comprendre la complexité de Saint-Denis, il aide chacun à y trouver sa place, à se l'approprier et à en devenir acteur. C'est un espace de liberté au service de la diversité des paroles, des images et de la pluralité des opinions.
Un outil partagé qui donne la parole à la population, aux oppositions, aux mobilisations et luttes, dans le respect du pluralisme. Au moment des élections il offre une information ouverte, impartiale et fiable. Vous le savez mieux que personne, monsieur le Maire, pour en avoir bénéficié chaque fois que vous avez été candidat. Le JSD est une aventure humaine partagée entre les journalistes et nous, les lectrices et les lecteurs.
Un journal pour toutes et tous, aux côtés de toutes et tous, qui met en valeur toute la diversité populaire de Saint-Denis, le miroir bienveillant et exigeant de notre ville.
C'est aussi une exception culturelle unique dans la presse locale française : un journal indépendant, ce qui n’a rien à voir avec les bulletins municipaux qui délivrent sur papier glacé des messages de communication au service de la municipalité.
Monsieur le Maire, le JSD est le BIEN COMMUN de tous les habitants de Saint-Denis.
Le JSD appartient aux Dionysiennes et aux Dionysiens, aux 110 000 habitants de notre ville. Rendez-le-nous!
RÉTABLISSEZ LA SUBVENTION, LE JSD DOIT VIVRE !
Collectif des lectrices et lecteurs du journal de Saint-Denis
Rédigé à 22:22 dans Actualité, Libertés, Démocratie, Médias | Lien permanent
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Crédit GOP/FL/BF
Avec un peu de nostalgie liée à des victoires que nous avons modestement accompagnées... et il y en a eu bien d’autres ces cinquante dernières années... ça fait du bien après cette année 2020 qui conjugua crise pandémique et campagne municipale en (grande) partie ratée.
D’autant que certains comportements malhonnêtes, médisants, méprisants et mensongers m’avaient profondément choqué... d’autant qu’il y en a en qui j’avais totalement confiance qui ont gobé les menteries et ne m'ont même pas demandé d'explication...
Vous me direz qu'il est classique pour des menteurs de traiter d'autres personnes de menteurs ;-)
Et je ne parle pas des désaccords.
Bien-sûr, j’ai moi-même fait des erreurs, voire des conneries... mais rien de malhonnête.
Militant depuis l'âge de quatorze ans, j'a vécu des engueulades, des déceptions et des moments de joie... mais jamais, alors que je co-anime des collectifs depuis tout ce temps, je n'ai connu de tels coups tordus, émanant de personnes se prenant pour des "sachants".
Comment aurais-pu participer à faire vivre autant de groupes s'il était si difficile de "travailler avec moi". Curieux, non?
Rédigé à 13:28 dans Actualité, Alternatives concrètes, Élections | Lien permanent
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La crise aura révélé les impasses du système libéral et le délabrement de l’Etat aggravé par les politiques des gouvernements successifs depuis près de vingt ans.
Elle aura été un temps d’expression de nombreuses aspirations à un « jour d’après » riches en utopies mais qui toutes supposent une transformation profonde des modèles économiques, sociaux, écologiques qui prévalent aujourd’hui. Elle aura remis au cœur des débats l’exigence de services publics refondus. La crise aura été aussi, et ce au niveau mondial, un moment de forte tension entre aspirations démocratiques et solidaires et attitudes de replis sécuritaires. À ce titre la crise aura favorisé hélas des réflexes d’autres replis, nationaux ceux-là au cœur d’une crise mondiale. Elle aura enfin posé en termes nouveaux la dimension territoriale des besoins et des réponses à leur apporter.
L’ESS est dans ses principes, du côté de la démocratie, de la responsabilité, de la solidarité et non de l’autorité et de l’obéissance craintive. Economie de personnes et non de capitaux, elle est attachée aux lieux où ces personnes vivent. Ses rapports à l’État sont en revanche plus complexes. Longtemps l’ESS s’est voulu dans un entre-deux entre l’Etat et le marché. Aujourd’hui où les gouvernements cherchent à imposer un État qui serait l’État du marché, l’ESS ne doit-elle pas se positionner résolument du côté des défenseurs de l’économie et des services publics même si les tenants de ces derniers ont souvent de réticences à son égard ?
Territoires, nouvelles formes d’interventions solidaires, dimension politique de l’ESS, solidarités internationales dans la perspective d’une transformation démocratique, économique, sociale et écologiques, furent les thèmes que les Rencontres de la Plaine ont abordés en leur sixième session au cœur du Mois de l’ESS.
Les vidéos des conférences-débats des 6e Rencontres de la Plaine, qui ont eu lieu les 13 et 14 novembre derniers, sont accessibles sur le site de l'émi >> https://www.emi.coop/6e-rencontres-de-la-plaine/
Rédigé à 21:44 dans Alternatives concrètes, ESS & SCOP | Lien permanent | Commentaires (0)
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(Paru dans le Journal de Saint-Denis le 6 février 2018): https://www.lejsd.com/node/16050
Multicasquettes. À 62 ans, cet ancien Parisien et ancien journaliste, grand défenseur de l’économie sociale et solidaire, a replanté des racines à Saint-Denis où il est investi dans la régie de quartier et dans la coopérative Pointcarré, et où il organise les Rencontres de la Plaine.
Non les Parigots n’ont pas tous des têtes de veaux. Il en existe même de très affables. Affable est le mot qui vient immédiatement à l’esprit quand vous rencontrez François Longerinas pour la première fois. L’ancien journaliste est plutôt du genre bavard même. C’est que le natif du 11e arrondissement en a des choses à raconter, de sa voix chaude qui ressemble à s’y méprendre à celle d’André Dussollier. Directeur général de l’École des métiers de l’information (EMI-CFD), maire adjoint (EELV) aux affaires sociales pendant sept ans dans le 3e arrondissement, co-fondateur de la régie de quartier Paris-Centre, François Longerinas a eu bien des casquettes dans sa vie. Une vie dont le décor principal a changé, depuis son installation dans le centre-ville de Saint-Denis il y a trois ans.
Victime de la gentrification parisienne
L’évolution de mon quartier parisien m’est devenue insupportable, déplore ce témoin privilégié de la gentrification.On est passé d’un quartier populaire à un quartier mixte, à un quartier bobo pour finir par être un quartier carrément bourgeois. Alors même que je me suis battu avec d’autres pendant vingt ans pour garder de la mixité. On a réussi à faire bouger des choses en passant le taux de logements sociaux de 2,5 % à 7 %. C’était pas mal mais pas assez vu les besoins de logements qu’il y avait. C’est quand même un peu un échec, en dépit de tout ce qu’on a construit et fait, l’essentiel n’a pas marché. »Et puis est arrivé un moment où la grande déblayeuse de la gentrification a implicitement indiqué la sortie à François Longerinas. « La vie devenait trop chère. À chaque renouvellement de bail, le loyer de mon appartement augmentait assez considérablement. On se sent un peu poussé dehors dans ce cas-là. » Mais en débarquant à Saint-Denis n’a-t-il pas l’impression de rejouer la même pièce en inversant les rôles ? « Pour moi il n’y a pas de boboïsation à Saint-Denis. Il y a peut-être une diversification, mais ce n’est pas comparable au véritable embourgeoisement que j’ai pu connaître dans le 3e. J’ai retrouvé des couches moyennes ici comme on les croisait à Paris. Et ce n’est pas un arrivage récent. Il faut cependant être attentif à des logiques de gentrification autour de grands projets comme les JOP 2024. S’il y a un petit risque, il est de ce côté-là. »
Décrypter, comprendre, ne pas tomber dans le cliché : François Longerinas n’a pas perdu ses bonnes habitudes de journaliste, lui qui dirige depuis 23 ans la renommée École des métiers de l’information (EMI-CFD). De par sa structure coopérative et son positionnement, l’EMI-CFD dénote sacrément dans le paysage. « On est là pour permettre des reconversions, dans le cadre de parcours atypiques. En une année scolaire, on apprend le métier, dans une logique de compagnonnage. Un peu comme ce qu’il se passait dans la profession il y a vingt ans. À l’époque 80 % des journalistes ne faisaient pas d’école. » C’est peut-être un détail pour vous mais pour François ça veut dire beaucoup : « Une de nos ambitions est de faire évoluer la sociologie de la profession pour que dans les rédactions il y ait des regards diversifiés. »
Explorer pour transformer, c’est un peu le fil conducteur du parcours de François Longerinas. C’est ce qui l’a poussé à se lancer dans l’aventure des régies de quartier, il y a dix ans maintenant. « Les régies ne cessent d’expérimenter autour d’un principe simple : faire en sorte que les gens retrouvent du boulot en participant à l’amélioration de leur cadre de vie. Ce qui est fascinant dans l’économie sociale et solidaire c’est qu’on essaie des choses. On est dans un rêve utopique pour inventer des entreprises qui fonctionnent autrement. Pour résumer : l’ESS, c’est essayer de penser une autre société et la vivre au jour le jour. »François Longerinas, les pieds sur terre, la tête dans les étoiles… rouges.
Yann Lalande
Photo © Yann Lambert
Rédigé à 23:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
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Le pari de proposer une nouvelle offre politique a été largement remporté avec l'émergence de ce mouvement.
La véhémence et l'agressivité que subissent beaucoup de celles et ceux qui ont le malheur de laisser entendre qu'ils se reconnaissent dans la FI en est un indice, parmi d'autres. « C'est là que cela se passe »... si l'on souhaite poursuivre le chemin vers une société juste, égalitaire et soucieuse de la protection de l'environnement, condition incontournable de la survie de l'espèce humaine sur la Planète.
Beaucoup de personnes qui critiquent notre mouvement n'ont aucune idée de ce qui s'y passe, à l'intérieur et polarisent leurs regards sur le personnage de Jean-Luc Mélenchon. On peut comprendre que le bonhomme en agace plus d'un, mais il suffit d'en causer avec les et les autres, au sein de la FI, pour se rendre compte que JLM, dont chacun reconnaît les qualités d'orateur, la culture et l’intelligence, ne fait pas l'unanimité. C'est normal. Et puis il y en a qui adorent le logo et d'autres qui le trouvent nul, d'autres encore qui sont fans des nationalisations alors que certains défendent une démarche autogestionnaire...
D'autant que la diversité des personnes engagées au sein de la FI révéle des références idéologiques et culturelles mêlant altermondialisme, pensées libertaires, communistes, social-démocrates radicales, écologistes et même situationnistes... dont seul le programme L'Avenir en commun est le point de référence partagé. La FI n'est pas un appareil monolithique, mais bien un mouvement pluriel, bien loin d'une armée derrière son général en chef.
Bien-sûr, on n'est pas les seuls dans le paysage politique issu de la Gauche, et nous ne pouvons faire comme si les militant.e.s du NPA, du PCF, du M1717, de LO, d'AL, d'EELV... ne partagaient avec nous cette ambition de transformer la société en profondeur. On ne peut faire comme si ces organisations n'existaient pas. L'unité avec eux est nécessaire si l'on veut gagner contre Macron et sa bande de financiers la bataille pour le Droit du travail, les emplois associatifs, le développement des énergies renouvelables en alternative au nucléaire, et j'en passe.
Il nous faut donc être capables de débattre. Sur le fond.
La bataille pour pérenniser un tel mouvement atypique est loin d'être gagnée...
Lire la suite "Ca roule fort, mais c'est complexe, la France insoumise " »
Rédigé à 23:59 dans Actualité, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
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Voici un texte que j'ai rédigé à l'occasion de la préparation du Forum européen de l'ESS organisé le 9 novembre par le groupe parlementaire de la GUE. La consigne qui m'avait été fixée était de présenter les régies en peu de signes aux acteurs de l'économie sociale et solidaire des autres pays...
Les régies de quartier ont émergé au cœur des annés 1970, dans le Nord de la France, à Roubaix, à l'initiative d'habitantes et d'habitants, soucieux d'être impliqués dans la transformation urbaine de leur quartier populaire décrétée sans consultation par les autorités.
Déterminés à participer activement au réaménagement urbain du quartier, des militants de tradition ouvrière et chrétienne, accompagnés par des sociologues, des architectes et des urbanistes créent en 1974 l’Atelier populaire d’urbanisme « qui joue le rôle d’un véritable espace public, à la fois de mobilisation, de revendication et de contestation, mais aussi d’échanges sur des formes alternatives d’aménagement permettant le maintien sur place des habitants et le relogement de ceux qui le désirent ».
De cet aménagement urbain émergeront de nouvelles questions portant à la fois sur la gestion des logements et des espaces publics et sur la réinsertion ou l’insertion économique des habitants. Questions dont s’emparent à nouveau habitants et associations et dont une des réponses conduira à la création de la première Régie de quartier en 1980.
La Régie occupera progressivement la fonction d’intermédiaire, instituant « des pratiques de cogestion de l’espace public du quartier, pratiques qui impliquent une animation interinstitutionnelle entre habitants, élus et bailleurs ».
L'émergence d'un projet alternatif issu d'un mouvement social local.
Les Régies portent sur des territoires en difficulté un projet original, entre insertion par l’activité économique, éducation populaire et économie solidaire. C’est un projet partagé par un ensemble d’acteurs qui interviennent sur la gestion urbaine d’un espace géographique et social. En se parlant, en se reconnaissant, en construisant ensemble des réponses aux dysfonctionnements constatés, les habitants, les collectivités locales, les bailleurs, les associations, les entreprises… apportent au projet de Régie de Quartier son utilité et sa légitimité.
L’implication des habitants est au cœur du dispositif : ils sont usagers des services rendus, bénéficiaires des emplois offerts et acteurs de la mobilisation démocratique dans la vie associative.
Les prestations techniques des Régies, qu’il s’agisse de maintenir, d’entretenir ou d’embellir le territoire, se traduisent par une activité économique qui favorise l’insertion sociale et professionnelle des habitants. Ces prestations sont également le support d’une démarche de médiation et de sensibilisation qui poursuit une mission sociale : améliorer les relations humaines, inventer des modes de gestion urbaine partagée, construire une citoyenneté active sur le territoire de la Régie et tisser le lien social.
Depuis quelques années, à la demande de plusieurs collectivités territoriales, le projet Régie de Quartier se décline en milieu rural avec les Régies de Territoire, sans pour autant s’éloigner du principe d’implication et de participation des habitants et des acteurs locaux.
Rédigé à 23:18 dans Alternatives concrètes, Environnement, écologie, ESS & SCOP | Lien permanent
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par Jean-Philippe Milesy
Depuis leur création les entreprises de l’Economie sociale cherchent à contribuer à la définition d’une autre économie fondée sur la propriété collective, la gestion démocratique et la non-lucrativité (même si trop d’entités de l’ESS semblent se contenter de survivre, à la marge de l’actuelle société libérale)
Mais elles ont, pour l’essentiel, jusqu’à présent, échoué à la définition d’un véritable « entreprendre autrement ».
Au cœur de cet « entreprendre autrement » se situe la question primordiale du travail et des rapports sociaux en leur sein.
Ceci devrait à nos yeux conduire à une nécessaire intégration des salarié.e.s en tant que parties prenantes de cet « entreprendre » pour qu’il soit « autre ».
Bien évidemment ce qui fonde une entreprise de l’ESS est le pacte social entre ses fondateurs : coopérateurs, sociétaires mutualistes, adhérents associatifs.
Ce sont eux qui librement portent le projet et doivent en déterminer les orientations. A condition que la démocratie soit effective, ils représentent le « politique » et cette place ne saurait être contestée.
Mais la complexification des activités, la nécessaire « professionnalisation » attachée à des fonctions liées au développement des structures initiales a conduit au recrutement de salariés en nombre croissant pour effectuer une part qui est devenue parfois essentielle à ces activités.
Ces salarié.e.s, comme on le rappelle à l’envi, sont, y compris au sein des SCOP, des salarié.e.s de droit commun régis par les règles du travail et en premier lieu la subordination qui fonde en France le contrat. Une amibition « ESS » devrait porter à la fois les meilleures garanties de respect des droits généraux du code du travail et d’innovation d’une pratique alternative de la relation de travail. La période qui s’ouvre, initiant une poursuite brutale de la casse du code du travail, doit d’autant plus mener les acteurs de l’ESS à une exemplarité quant à la mise en œuvre de rapport sociaux respectueux des droits des salariés.
Aujourd’hui plus qu’hier, le constat est vite dressé de la part déterminante des salarié.e.s dans la vie de très nombreuses entreprises de l’ESS, et ce d’autant que sous les contraintes, au demeurant légitimes, les coopérateurs, adhérents, sociétaires se sont très souvent retrouvés, volens nolens, éloignés du quotidien.
On se réfère souvent, mais comme à une exception, à la place des militants de la Maif dans l’accueil des nouveaux sociétaires. D’autres mutuelles ont su maintenir leur tissu de sociétaires militants.
On évoque aussi à juste titre la place des bénévoles dans les associations, mais on voit bien qu’il y a eu très souvent transfert : les personnels salariés recrutés, au départ, comme appui aux militants bénévoles ont été conduits à assumer une part croissante des tâches, les bénévoles passant alors en appui à leur activité.
Rédigé à 00:19 dans Alternatives concrètes, ESS & SCOP | Lien permanent
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Cela fait bien longtemps que je n'ai rien rédigé de personnel sur ce blog.
Depuis avril 2015, en fait. Et cela correspond précisément à la date de mon arrivée à Saint-Denis, dans le 9-3, après avoir passé près de trente à Paris, et dans un périmètre assez serré, bordé à l'Est par la Place de la Bastille, au Nord, par celle de la République et à l'Ouest, par celle, plus modeste, des Victoires.
J'y ai vécu la transformation d’un territoire, encore assez diversifié sociologiquement au milieu des années quatre-vingt, en un ensemble de quartiers bourgeois, dans lesquels le nombre de propriétaires habitants leurs logements semble s'être accru et celui des locataires chuter. Avec un prix de vente au m2 dépassant souvent les dix mille euros.
Lire la suite "Boboïsation... gentrification... parlons tout simplement d'embourgeoisement" »
Rédigé à 18:46 dans Dans les quartiers du Centre, Social | Lien permanent | Commentaires (1)
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LE PROJET DE SCOPTI EST AUSSI LE VOTRE !
SCOPTI lance une campagne de sociofinancement et appelle à la mobilisation de tous pour passer un cap difficile
Malgré la reconnaissance de notre savoir-faire et la qualité de nos produits, SCOPTI manque de moyens financiers pour se développer et se projeter sereinement dans le temps. Alors que le carnet de commandes se remplit, la vente des marques « 1336 » et « Bio SCOPTI » peine à trouver sa place sur le marché. Nos marques sont très jeunes, insuffisamment connues et il reste encore beaucoup à faire pour que chaque consommateur puisse y avoir accès. L’absence de publicité fait défaut à notre notoriété et nous devons trouver les fonds nécessaires pour cela !
Nous avons besoin des ressources financières nécessaires pour gagner, notamment dans la perspective de nouveaux contrats avec la grande distribution. Ces contrats permettront de pérenniser la coopérative mais demandent une trésorerie et un fond de roulement importants. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer une grande campagne de sociofinancement dans le but de doter SCOPTI des moyens de son développement, et de l’accélération de ses ventes. Nous appelons toutes les personnes qui souhaitent s’engager à nos côtés à y participer !
Rédigé à 12:50 | Lien permanent
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Il y a 10 ans, d'anciens résistants lançaient un appel aux jeunes générations à l'occasion du 60e anniversaire du programme du Conseil national de la résistance.
Cet appel est toujours d'actualité : le transfert des cendres de 4 résistants au Panthéon était l'occasion d'en faire une version dessinée.
Rédigé à 08:55 dans Actualité, Histoire, Libertés, Démocratie, Politique, Social, Solidarités | Lien permanent
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Rédigé à 22:22 dans Alternatives concrètes, ESS & SCOP | Lien permanent
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Tribune publiée dans l'Humanité.
Non content de casser les droits élémentaires des salariés, le gouvernement Macron s’en prend maintenant à l’une des mesures phares de la loi sur l’économie sociale et solidaire, dite loi Hamon, votée en juillet 2014. Sous la pression du Medef, Carole Delga, secrétaire d’État au Commerce, à l’Artisanat et à l’ESS, a en effet annoncé qu’elle déposerait, dans le cadre du projet de loi Macron, un amendement remettant profondément en cause les conditions d’exercice du droit d’information des salariés en cas de cession de leur entreprise. Ainsi, au cas où ce droit n’aurait pas été respecté, la vente ne serait pas annulée, mais une simple « contravention » serait infligée au fautif, ce qui ne ferait qu’alourdir quelque peu le coût de la reprise. Une fois de plus, le patronat a gagné.
Si d’aucuns hésitaient encore à penser que le triumvirat Hollande-Valls-Macron mettrait en œuvre une véritable politique de droite, le doute ne leur est plus permis ! Il n’y a décidément plus rien à attendre de ces gens du gouvernement. Eux ont choisi leur camp.
Après la défaite sans appel du Parti socialiste aux élections départementales, faudra-t-il que celle-ci soit confirmée lors des régionales, en décembre prochain, puis à la présidentielle de 2017, pour se mettre tous ensemble à la lourde tâche de bâtir, avec toutes les forces disponibles, organisations politiques et sociales, mais aussi et surtout les citoyens, une alternative au libéralisme et au productivisme ? Des alliances se dessinent aujourd’hui à gauche du PS, composées de forces issues du Front de gauche (PCF, PG, Ensemble), d’EELV, de Nouvelle Donne et de nombreux citoyens qui aspirent un à véritable changement. Mais il ne s’agit que d’un frémissement. Sans un mouvement social puissant, il n’y aura pas le rapport de forces dans la société qui permettra de changer la donne. Gageons que, le 9 avril, journée nationale intersyndicale de résistance à la loi Macron, donne le ton d’une remobilisation salutaire....
Rédigé à 22:08 | Lien permanent
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Interview par Guiseppe Aviges paru dans le Bondy blog:
Les SCOP (Société coopérative et participative) séduisent de nombreux entrepreneurs dans les quartiers populaires. François Longérinas secrétaire national du parti de gauche, et lui-même à la tête d’une SCOP (EMI-CFD) revient sur ce type d’entreprise et sur l’économie sociale et solidaire, dont il est spécialiste. Interview.
Quelle est la différence entre une entreprise classique et une entreprise de type SCOP ?
La principale différence entre une SCOP et une entreprise capitaliste, c’est son organisation démocratique. C’est-à-dire, que ce sont les salariés qui décident de la stratégie de l’entreprise, de son fonctionnement. Et puis il y a une autre différence c’est que le profit et les distributions de dividendes sont totalement secondaires dans le projet. Si jamais il y a des bénéfices, ils sont principalement reversés à l’entreprise et non à chaque sociétaire. C’est donc une lucrativité limitée ou parfois non lucrativité.
Selon vous, les quartiers populaires sont-ils des endroits propices pour une économie sociale et solidaire (ESS) ?
On peut dire que ce sont des endroits propices, ça dépend ce qu’on appelle l’économie sociale et solidaire (ESS). Surtout qu’aujourd’hui cela a été cadré par une loi votée l’été dernier. D’une certaine manière on peut dire qu’on ne sait plus trop ce que ça veut dire. En fonction de ce qu’on interprète là-dedans, l’intérêt c’est que ça se développe en banlieue. Ce que je veux dire par-là, c’est que l’intérêt historique de l’ESS, est que dans le monde de l’activité en général il y ait la jonction de deux repères, valeurs qui sont d’avoir des activités utiles pour toute la société, utiles socialement, d’intérêt général.
D’un autre côté, il y a un fonctionnement dans les structures qui est démocratique. S’il y a les deux à la fois c’est une ESS qui peut paraître intéressante. Or, la loi a complètement négligé le côté démocratique, c’est-à-dire qui décide. Il n’y a aucune obligation dans la loi de ce côté-là. On peut dire, on fait pour le mieux, mais en fait que ce soit des gens qui s’occupent de leurs propres affaires ce n’est pas très important dans la loi telle qu’elle est. Parce que la loi a été trustée par des gens qui font ce que j’appelle du business social. Donc ça dépend, avant de parler banlieue il y a une ESS qui a du sens et une seconde qui est en fait une autre manière, parlons franchement, pour le capitalisme de faire du social. Pour moi, ce n’est pas une ESS telle que je l’entends...
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Consternés par un article paru jeudi dernier dans le Figaro stigmatisant les habitants de Grigny (Essonne), les jeunes journalistes de Reporter citoyen ont publié sur lemonde.fr une tribune en vidéo, que vous pouvez découvrir ci-dessous. N'hésitez pas à la relayer.
TRIBUNE RC SUITE ARTICLE FIGARO par reportercitoyen
Reporter-Citoyens a pour objectif d’ouvrir la porte des métiers du journalisme multimedia à des jeunes des quartiers populaires en leur proposant une formation gratuite sur une période de trois ans. Cette formation est animée par les équipes de l’École des métiers de l’information et de LaTéléLibre.
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Rue du Temple, 7 janvier 2015.
Oui, demain, j'irai marcher. En hommage à mes confrères et amis de Charlie hebdo qui ont été assassinés par une bande de barbaress écervelés. En hommage tout autant à ces femmes et ces hommes, abattus dans le supermarché casher de la Porte de Vincennes, ciblés en tant que juifs.
Je suis atterré par la récupération politicienne de cette manifestation. Je ne défilerai pas aux côtés de Sarkozy, Hollande, Merkel et tous ces tenants de l'austérité, qui jouent chaque jour avec le feu. L'abandon des quartiers populaires par la Droite et la fausse Gauche est l'un des facteurs essentiels du développement du fanatisme religieux. L'uinion du Peuple, oui, leur "union nationale, non!
Je défilerai parmi les journalistes et les apprentis journalistes, le crayon à la main, pour la liberté d'expression, pour le droit à l'information. Je serai donc au rendez-vous des écoles de journalisme, que l'équipe de l'emi a invité à rejoindre, à 14h, à l'angle des boulevards Richard-Lenoir et Voltaire.
Je défilerai ausi avec mes ami-es du Front de Gauche, de Syriza et du Front populaire tunisien, toutes et tous ensemble, sans drapeaux, ni sigle sur les banderoles.
Je défilerai parmi tous les antiracistes, les humanistes et toutes celles et tous ceux qui ne veulent pas se résigner.
EMI-CFD, le 8 janvier.
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Social, économie sociale et solidaire