Interview par Guiseppe Aviges paru dans le Bondy blog:
Les SCOP (Société coopérative et participative) séduisent de nombreux entrepreneurs dans les quartiers populaires. François Longérinas secrétaire national du parti de gauche, et lui-même à la tête d’une SCOP (EMI-CFD) revient sur ce type d’entreprise et sur l’économie sociale et solidaire, dont il est spécialiste. Interview.
Quelle est la différence entre une entreprise classique et une entreprise de type SCOP ?
La principale différence entre une SCOP et une entreprise capitaliste, c’est son organisation démocratique. C’est-à-dire, que ce sont les salariés qui décident de la stratégie de l’entreprise, de son fonctionnement. Et puis il y a une autre différence c’est que le profit et les distributions de dividendes sont totalement secondaires dans le projet. Si jamais il y a des bénéfices, ils sont principalement reversés à l’entreprise et non à chaque sociétaire. C’est donc une lucrativité limitée ou parfois non lucrativité.
Selon vous, les quartiers populaires sont-ils des endroits propices pour une économie sociale et solidaire (ESS) ?
On peut dire que ce sont des endroits propices, ça dépend ce qu’on appelle l’économie sociale et solidaire (ESS). Surtout qu’aujourd’hui cela a été cadré par une loi votée l’été dernier. D’une certaine manière on peut dire qu’on ne sait plus trop ce que ça veut dire. En fonction de ce qu’on interprète là-dedans, l’intérêt c’est que ça se développe en banlieue. Ce que je veux dire par-là, c’est que l’intérêt historique de l’ESS, est que dans le monde de l’activité en général il y ait la jonction de deux repères, valeurs qui sont d’avoir des activités utiles pour toute la société, utiles socialement, d’intérêt général.
D’un autre côté, il y a un fonctionnement dans les structures qui est démocratique. S’il y a les deux à la fois c’est une ESS qui peut paraître intéressante. Or, la loi a complètement négligé le côté démocratique, c’est-à-dire qui décide. Il n’y a aucune obligation dans la loi de ce côté-là. On peut dire, on fait pour le mieux, mais en fait que ce soit des gens qui s’occupent de leurs propres affaires ce n’est pas très important dans la loi telle qu’elle est. Parce que la loi a été trustée par des gens qui font ce que j’appelle du business social. Donc ça dépend, avant de parler banlieue il y a une ESS qui a du sens et une seconde qui est en fait une autre manière, parlons franchement, pour le capitalisme de faire du social. Pour moi, ce n’est pas une ESS telle que je l’entends...
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Social, économie sociale et solidaire