Il fait étonnamment froid ce matin pour rester pendant plus de deux heures à faire le trottoir devant le Monoprix de la rue du Temple. Et pourtant nous nous sommes retrouvés, dès 10h45 à cinq, Virgile, Anne, Martine (la présidente;-) et Anas, rejoints vers midi par Dominique, notre co-secrétaire et Eric, le vaillant postier. Nous avons installé notre table, nos drapeaux du PG et pris en main nos tracts vantant les mérites et l'intérêt d'adhérer à notre parti.
Etonnant aussi a été l'acceuil des passants, dont la plupart prenaient nos petits papiers avec bienveillance en réponse à nos sourires. Il m'en reste une drôle d'impression. C'est comme si les gens pensaient qu'il est juste évident de s'indigner de voir le gouvernement si peu actif sur le plan social, mis à part quelques réformes sociétales. Il en est ainsi du mariage pour toutes et tous, pour lequel il a fallu que les associations se battent afin d'y intégrer le droit à la santé. Et ce n'est pas gagné. Mais ils ne croient pas une seconde qu'une autre politique est possible, vraiment à gauche, une politique sociale, écologique, qui refuse l'austérité généralisée.
Certains nous interpellent sur l'avenir du Front de Gauche. Tous ne sont pas résignés.
Ils nous questionnent aussi sur le Parti de Gauche et s'étonnent encore de nous voir si engagés dans le combat écologique. Une remarque que beaucoup nous ont fait lors des interventions télévisées de Jean-Luc Mélenchon.
Pour y répondre, nous étions donc sept militants du PG: deux issus du NPA, trois des Verts, une du Parti socialiste et le dernier des mouvements associatifs étudiants. Dans notre comité Paris centre, qui compte aujourd'hui plus de cent adhérents pour les quatre arrondissements centraux (nous étions une quarantaine il y a trois ans), la plupart n'ont jamais été membres d'une organisation politique.
Nous restons longtemps à échanger avec Amandine, ancienne sympathisante du NPA, intéressée par ce que l'on raconte, mais ne supportant pas Mélenchon et son "républicanisme puritain et rigide". Elle nous considère, ceux de Paris centre, comme marginaux et minoritaires dans le PG, une sorte d'alilbi écolo-alternatif aux yeus de la "vraie direction" de ce parti. A-t-elle compris que l'écologiste incontestable dans son engagement qu'est Martine Billlard est co-présidente du PG, et que ça n'est pas un gadget et que si elle s'était sentie potiche, elle serait vite allée voir ailleurs...?
Le Parti de Gauche est une organisation, qui compte aujourd'hui 12000 adhérents d'origine très diverses. Nous étions à peine 7000 il y a trois ans. Croire que tous ces gens-là se seraient rangés avec armes et bagages, sans débat, genou à terre et la corde au cou, derrière la bannière des anciens de PRS, le petit groupe dirigé par Jean-Luc Mélenchon au sein du PS, est une grosse bêtise et dénote une incompréhension totale de ce qu'est le parti de gauche. Oui, nous sommes tous d'accord sur l'essentiel, c'est à dire la volonté de construire une alternative à gauche et de résister face aux crises sociales, économiques et écologiques. Nous sommes soudés dans le combat pour l'égalité, la justice et la laïcité. Et nous avons beaucoup appris les un-e-s des autres en mélangeant nos cultures. Il y a des tonnes de points sur lesquels nous n'avons pas de position arrêtée, comme la Défense, certaines questions internationales, les contours précis de la VIe République, la place (contradictoire) de l'Etat dans les processus de transformation...
Nous sommes à la fois très pragmatiques et porteurs d'un grand dessein, celui de contribuer à porter un projet "écosocialiste", c'est à dire écologiste et socialiste. Ce n'est même pas nous qui avons inventé ce concept, nous ne pouvons en revendiquer la paternité.
Si vous voulez savoir comment ça se passe au parti de gauche, venez y faire un tour, sans adhérer, afin de vous faire une idée de ce que nous sommes vraiment. Comme nos amis de Gauche anticapitaliste sont venus en observateurs à notre Conseil national, participez à nos cafés politiques, dont le prochain se tient mardi.
Nous sommes le parti d'une étape dans la construction d'une grande force alternative à gauche. Le parti de gauche n'est pas fin une soi, mais il est aujourd'hui sans conteste le plus utile dans cette construction.
Photos FL-DoM
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