Nous sommes à Nancy, pour les Quatrièmes rencontres internationales de l'éducation citoyenne, organisées par RECit, le réseau des écoles de citoyens. Trois jours de débats et d'échanges pour quelque cinq cents militants de terrain isssus des quatre coins de l'Hexagone. J'ai, pour ma part, surtout participé aux groupes de travail sur les enjeux de l'économie sociale et solidaire, un secteur bien en vogue ces dernières années. Et pourtant. Son actualité est plutôt inquiétante.
Avec, d'une part, le gouvernement, qui vient de lancer une attaque sans précédent contre le monde associatif avec la circulaire Fillon du 18 janvier 2010 assimilant les associations à toutes les activités économiques, y compris lucratives et commerciales. La sphère associative passerait ainsi sous la coupe de l'Europe libérale, au nom de la loi de la concurrence. Un appel, puis un Collectif des associations citoyennes ont vu le jour à l'initiative de RECit.
Laurent Fraisse (Labo de l'ESS) présente les enjeux des Etats-Généraux.
D'un autre côté se préparent les Etats-Généraux de l'Economie sociale et solidaire, dont la première journée de préparation a eu lieu le 11 octobre dernier, à Paris. Là, c'est plutôt encourageant, puisqu'il s'agit de donner une visibilité à ce secteur, en proposant à tous ses acteurs de se mobiliser, tout en s'adressant à tous les « non-initiés », qui souvent, comme les assurés des mutuelles, font de l'économie sociale sans le savoir. Mais il y a un petit problème: les plus actifs dans la préparation de ces Etats-Généraux sont des partisans de l'entreprenariat social, qui mettent en avant la finalité de l'activité (« solidaire, éthique, écologique... ») sans se soucier du statut, du fonctionnement des structures, ni de la place réelle des usagers, des sociétaires dans les processus de décision. Ces gens-là ressemblent comme deux gouttes d'eau aux hérauts du capitalisme vert...
Social, économie sociale et solidaire