Rouge et verte, une chronique pour les alternatives concrètes

Dix leçons à tirer du congrès du Parti de Gauche (Le Mans, 19 au 21 novembre 2010)

1. Le Parti de Gauche est unifié sur ses orientations politiques, à savoir construire une alternative politique au libéralisme et au productivisme, qu'ils émanent de la droite ou du PS commet à l'écolo-libéralisme d'Europe écologie. Vous pouvez télécharger le texte de la résolution d'orientation en cliquant ici: Téléchargement Texte orientation adopté congres.

2. Le PG est l'acteur le plus volontaire de l'unité de l'autre gauche, dont le Front de Gauche est l'outil privilégié, et souhaite l'élargir à tous les courants, organisations (FASE, NPA, MPEP...) et citoyens qui le souhaitent. Le succès (relatif) des deux dernières élections, européennes et régionales, représente la première étape, avec le PC et Gauche unitaire, d'une construction plus large à laquelle des citoyens non encartés peuvent adhérer directement.

3. Le PG est une organisation féministe, dont l'ensemble des instances sont paritaires femme-homme, du comité local au secrétariat national, en passant par le bureau national et la co-présidence. Le congrès a aussi voté la féminisation de tous les écrits émanant du parti.

4. Le PG est un collectif militant, il n'est ni le parti d'un homme, ni d'un seul courant. Il se veut un parti creuset, un parti-chantier, rassemblant des militantes et des militants issus de toutes les sensibilités de la gauche de transformation et des acteurs du mouvement social et écologiste. La co-présidence, « rouge et verte », incarnée par Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon, est l'incarnation de cette diversité.

5. Le PG n'est pas un parti godillot. Pour preuve, la vivacité des débats sur la résolution et sur les statuts pendant lesquels les propositions de la direction ont été mis en minorité deux fois de suite. Et pourtant le temps du débat interne a manqué lors de ce congrès, au profit des interventions des invité(e)s. Il faudra faire mieux la prochaine fois...

6. Le PG est un parti ouvert sur les mouvements radicaux de la société. Les interventions de représentants de l'Appel et la pioche, de Jeudi noir, de syndicalistes, de féministes en sont l'illustration.

7. Le PG est un parti internationaliste: plus de trente délégations étrangères de formations politiques de la gauche alternative, ont participé à ce congrès du Mans.

8. Le PG est une petite organisation de quelque 8000 militantes et militants, qui œuvrent à la construction d'une grande force de la gauche de transformation sociale et écologique. Pour ses membres, le PG n'est pas une fin en soi.

9. Le PG entend mener de front la construction de cette nouvelle force, les campagnes, dans le cadre du Front de Gauche, aux cantonales, à la présidentielle et aux législatives et sa pérsence dans les mouvements sociaux de résistance et d'alternative.

10. Le PG veut redonner espoir au peuple de gauche, contre l'embourbement et le fatalisme portés par le libéralisme, mais aussi contre l'extrême-droite, qui remonte la tête et détourne encore des milliers de travailleurs, salariés, précaires et chômeurs de leurs aspirations naturelles à la justice sociale et à la démocratie.

Avec les acteurs de l'économie sociale et solidaire, vers des alternatives concrètes au capitalisme et au productivisme

Voici donc l'intervention que j'ai prononcée vendredi à la tribune du congrès du Parti de Gauche, au Mans.

"Ces deux premières années ont été pour notre parti un moment fort d'élaboration et d'échanges d'expériences dans le secteur de l'économie sociale et solidaire et des alternatives concrètes.

Les alternatives concrètes dont on parle, ce sont ces pratiques de socialisation des rapports de production et de consommation, qui placent les femmes et les hommes, et non le Capital, au cœur de l'activité sociale et économique, qui placent le collectif au-dessus des ambitions individuelles, bref qui amorcent, ici et maintenant, le renversement du rapport de forces.

Nous pensons à ces dizaines de milliers d'associations (AMAP, régies de quartier, centres sociaux, foyers ruraux, associations d'éducation citoyenne...), nous pensons aussi à ces milliers de coopératives qui œuvrent pour l'intérêt général...

Nous pensons également à toutes celles et ceux qui luttent sur tous les fronts, du logement, de la précarité, aux femmes en lutte, aux désobéisseurs... qui, dans leur résistance à l'ordre établi, sèment les graines de l'utopie concrète. Je salue en particulier nos amis de Jeudi noir, représentés par Simon, qui savent résister à la galère du logement pour les jeunes... J'ai aussi une pensée pour les ouvriers de Philips à Dreux qui avaient repris la production après la fermeture de l'usine, démontrant que l'autogestion était bien une utopie concrète.

Déjà le Conseil national de la Résistance appelait au développement des coopératives et à l'instauration d'une véritable démocratie sociale et économique! Pour que les ouvriers et les employés n'aient pas simplement leur mot à dire, mais qu'ils soient aux affaires!

 

Des repères et un Forum en 2011

Plus modestement, notre commission Economie sociale et solidaire s'est attachée à doter le parti d'un document référentiel permettant de nous forger une culture commune et de faire le tri, en quelque sorte, entre les pratiques porteuses d'alternatives et celles qui se contentent de réparer les pires dégâts du capitalisme. Ce document doit permettre à nos élus et à nos militants d'évaluer ce qui est réalisé sur le terrain. Il servira aussi de base à notre réflexion commune vers ce qui pourrait être une loi-cadre formalisant par exemple les relations entre les acteurs de l'économie sociale et solidaire et les services publics, dans le cadre de la planification écologique. Ce travail nous a déjà servi à rédiger des propositions pour les dernières élections régionales.

Dans la foulée de ce travail d'élaboration, nous préparons un forum national du PG autour du thème “L'économie sociale et solidaire est une alternative au capitalisme?”.

Ce travail de positionnement de notre parti s'inscrit dans un contexte de batailles en cours qui mobilisent du monde au sein de la mouvance de l'économie sociale et solidaire.

Il y a tout d'abord l'attaque frontale du gouvernement contre les associations du secteur social, cuturel et de l'éducation populaire. Il s'agit de la circulaire Fillon du 18 janvier dernier, qui, au nom du principe de la “concurrence libre et non faussée” marchandise l'activité associative. Dans une logique purement commerciale, elle programme la mort des associations à but non lucratif et favorise le développement de structures purement commerciales, comme c'est la cas dans le secteur de la petite enfance ou de l'aide à domicile .

Alors, vraiment ringarde la lutte des classes?

Je l'avais promise, cette note, la voici.

Voilà donc un petit bouquin qui amorce une réflexion salutaire sur la formation sociale hexagonale. Alors qu'il est de bon ton de penser que les ouvriers ne sont plus que la butte-témoin d'une période révolue, la surprise est venue de ces millions de manifestants qui ont déferlé dans les rues au cours des deux dernier mois.

Il s'agit d'entretiens thématiques avec plusieurs sociologues: Monique Pinçon-Charlot et Michel Poinçon à propos de la grande bourgeoisie, Stéphane Beaud et Michel Pialoux sur la classe ouvrière et Annie Collovald sur les rapports entre le peuple et la vie politique. On finit avec l'énergie communicative de François Ruffin (Le Fakir) interviewé sur les médias.

Cette série de réponses nous place sur des pistes, nous engageant, si l'on veut aller plus loin, vers la lecture de ces auteurs, qui ont tous publié des ouvrages plus conséquents sur chacune de ces questions.

Pour nous mettre en bouche, Jeanne Fidaz, qui a introduit le livre, nous précise que les catégories socio-professionnelles (CSP) ouvriers et employés représentent 60% de la population française. Ce qui infirme tous les projets des libéraux, notamment au PS et à Europe écologie, qui les ont bâtis en les fondant sur la « moyennisation » de la société, autrement dit « tous cadres », une couche moyenne étant devenue hégémonique dans le pays. Or, on l'a vu, la classe ouvrière d'aujourd'hui, celles et ceux qui exécutent, qui subissent l'exploitation, sont largement majoritaires...

Dany perd tout contrôle et se fourvoie dans la calomnie

Alors que je m'apprêtais à boucler une petite série de notes de lecture sur le très utile petit bouquin « Classes en lutte » édité par Bruno Leprince et sur « La Grande régression » de Jacques Généreux, voilà que nous tombe dessus une petite phrase assassine et infâmante de Dany Cohn-Bendit contre Jean-Luc Mélenchon.

Après les odieuses déclarations de Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional d'Ile-de-France comparant Mélenchon à Le Pen, voici un Dany qui prête au porte-parole du PG l'emploi du terme « boches » en faisant référence au livre de ce dernier « Qu'ils s'en aillent tous, la Révolution citoyenne ». Non seulement l'auteur n'emploie à aucun moment ce mot, mais il se déclare même nostalgique de l'amitié franco-allemande des années d'après-guerre et revendique la nécessité de « construire des relations avec les Allemands... un devoir permanent de notre pays. » Selon Cohn-Bendit, Mélenchon tient un discours qui "va même labourer sur les terres du Front national". A l'évidence, DCB n'a pas lu le bouquin de JLM et, pire encore, franchit les limites de l'acceptable en morale politique.

Quelle haine a donc piqué le grand inspirateur d'Europe écologie? Se rappelle-t-il le jour où Bayrou l'a traité de pédophile et que nous nous sommes levés en nombre pour le soutenir contre de telles calomnies?

Comme le Parti de gauche s'est adressé à Martine Aubry (Téléchargement Lettre-aubry) à propos des propos injurieux de Huchon, il se doit demander à Cécile Duflot si les propos de Cohn-Bendit reflètent la position de son mouvement.

On peut ne pas être d'accord entre nous sur tout, on en sait quelque chose au Parti de Gauche, qui rassemble des adhérentes et des adhérents issus de toutes les familles de la gauche;-))

On peut ne pas aimer Mélenchon et son talent oratoire. Il n'empêche. On ne peut pas dire n'importe quoi. Mélenchon est, avec Martine Billard, porte-parole, le représentant d'un collectif de quelque dix mille militants qui se retrouvent sur des valeurs, un projet et un programme. Comment peut-on comparer notre travail militant et nos élaborations...  aux projets des fascistes du FN? Nos camarades latino-américains, allemands, grecs, espagnols, portugais... apprécieront.

N'aurait-il pas été plus utile de débattre de nos propositions de désarmement, de sortie du nucléaire, de VIe République contre le régime présidentiel...? Les sujets ne manquent pas.

Faut-il qu'on fasse tant peur aux dirigeants du PS et d'Europe écologie pour qu'ils perdent ainsi tout leur contrôle? C'est inquiétant de la part de gens qui prétendent exercer le pouvoir demain.

Lisez sans attendre le super billet de ma camarade Corinne Morel Darleux

ainsi que la réaction de Martine Billard, notre députée.

Puis allez lire derechef l'excellente note d'Alexis Corbière:-)

La France n'ose hausser le thon face à l'Europe

Des militants de Greenpeace bloquaient mercredi l'un des accès au ministère de l'Agriculture à Paris avec une "thonmobile", voiture surmonté d'un énorme thon en plastique, pour protester contre la position française sur le pêche au thon rouge, a constaté un journaliste l'AFP.

La voiture garée sur le trottoir devant une entrée du ministère, rue de Varenne, était recouverte d'un filet de pêche avec le message "Sauvez-moi".

Sur le capot, figurait la mention "17 jours pour vivre", en référence à la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat) qui aura lieu du 17 au 27 novembre à Paris pour déterminer les quotas de pêche pour 2011.

Quatre militants de l'organisation écologiste, en combinaison rouge, étaient menottés à l'intérieur de la voiture. Un autre était accroché sur le toit avec des antivols de vélo.

"On est là pour dénoncer la position que défend la France en matière de quotas de pêche et demander la fin de la pêche industrielle du thon rouge", a expliqué à l'AFP François Chartier, responsable de campagne océans de Greenpeace France.

"Les mauvais élèves en matière de conservation du thon rouge, c'est une fois encore la France et ses alliés méditerranéens", a-t-il estimé.

Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Agriculture a indiqué qu'il avait proposé aux occupants de la "thonmobile" d'être reçus par le cabinet et que ces derniers avaient refusé.

La Commission européenne a décidé mardi de proposer à l'Iccat une "réduction" des prises de thon rouge l'an prochain, sans préciser de quelle ampleur, compte tenu des réticences des Etats pêcheurs européens concernés, dont la France. (d'après l'AFP)

Pour signer la pétition, cliquez sur l'adresse ci-dessous :

http://www.greenpeace.fr/thon-rouge/

 

photo : Nicolas Chauveau / Greenpeace France

Retraites: une grande manif nationale, ça, c'est une bonne idée

 

 

 

Malgré le battage médiatique qui ne finit pas de sonner l'heure de la retraite, la bataille n'est pas terminée. Il nous reste quelques semaines avant que Sarkozy ne finisse pas promulguer la loi sur les retraites.

Alors que la majeure partie de la population est hostile à ce projet injuste, une mobilisation perlée se poursuit, ici et là, par secteurs par régions... Il nous semble, au Parti de gauche, qu'une grande manifestation nationale serait le meilleur moyen de montrer au gouvernement que l'affaire ne peut être enterrée.

C'est pourquoi nous avons proposé au collectif unitaire « Sauvons les retraites », initié par Attac et la fondation Copernic, de débattre de la pertinence de cette proposition. Ce sera bien entendu aux organisations syndicales d'en décider au premier chef, la conduite du mouvement leur étant naturellement dévolue.

Mais de toutes manières, nous devrons être nombreux dès samedi prochain, le 6 novembre, pour maintenir la pression.

Voici la lettre que le Parti de gauche a envoyé au Collectif unitaire, qui rassemble organisations syndicales, associations et partis politiques de gauche:

« La loi Sarkozy-Woerth sur les retraites a été adoptée au parlement. Comme ils le font depuis plusieurs semaines, le gouvernement, la droite, la plupart des medias en profitent pour annoncer l’essoufflement du mouvement. Il est vrai qu’ils l’annoncent depuis début septembre ! Pourtant, acteurs et soutiens de cette mobilisation historique, nous ne ressentons ni résignation, ni découragement, ni défaitisme. C’est vrai dans les manifestations de salariés, dans celles des jeunes, sur les piquets de grève… Nous avons pu encore le constater lors de cette journée d’action du 28 octobre qui a vu des cortèges toujours très nombreux et unitaires manifester avec énergie dans toute la France. Tout indique, et le succès des collectes que nous avons organisées ce week-end dans le cadre du Front de Gauche le confirment, que le soutien très majoritaire du peuple français à ce mouvement ne se dément pas. Quoi qu’il arrive, et c’est un acquis pour l’avenir, Nicolas Sarkozy a vu un peuple entier s’opposer à sa politique de régression sociale.