L'échéance du congrès national des Verts approche. J'ai donc décidé de signer la motion de "la gauche" des Verts. Notre mouvement est à la croisée des chemins, entre ceux et celles qui s'arcboutent sur la défense et illustration du parti derrière Cécile Duflot et d'autres qui prônent un dépassement des Verts autour de Cohn-Bendit. Sans parler des voynetitses, qui semblent hésiter entre PRGisation dans une gauche sous hégémonie socialiste et l'intégration directe au PS comme courant écolo. Pour ma part, je suis convaincu qu'une recomposition de la gauche et des écologistes est non seulement nécessaire, elle est inéluctable. C'est pourquoi je m'intéresse de près à ce qui se passe ailleurs , autour de l'Appel de Politis et de la recontre de l'écologie radicale à Miremont cet été.
Je vous invite également à la lecture du Sarkophage, disponible en kiosque. Voici ce qu'écrivait Paul Ariès dans l'édito du N°5: "(...) prouver qu’un espace politique existe entre un parti
qui n’a plus de «socialiste» que le nom et une «gauche anticapitaliste» drapée dans sa pureté, réfractaire à toute participation
gouvernementale, incapable, en fait, de prendre la mesure de
l’époque."
Certes, l'émergence du NPA ne va pas nous faciliter la tâche. Construit autour de la seule LCR comme courant fondateur, affirmant ne pas vouloir s'engager dans les institutions pour peser sur les politiques publiques, sa conversion écologiste reste à faire.
Cette refondation de la gauche alternative sera longue et laborieuse, mais l'urgence écologique et sociale nous impose d'accélérer le mouvement... Elle ne se fera pas non plus sans l'implication des nombreux jeunes militants et militants engagés dans la mouvance altermondialiste, dans les mouvements sociaux et de défense de l'environnement. Cela représente aujourd'hui des dizaines de milliers de personnes très politisées, mais qui ne se retrouvent pas dans l'offre politique actuelle.
Pour info, vous pouvez lire ci-dessous le texte de notre motion et les noms de ses signataires:
Nous
sommes entrés dans une phase où l'évolution du capitalisme mondial
aboutit à une crise environnementale, sociale et démocratique
permanente. Pour en sortir et poser les bases d'un autre projet pour la
planète, les Verts doivent changer d'attitude, s'ouvrir au monde, à la
société, aux autres écologistes, aux mouvements sociaux, afin de donner
des moyens idéologiques et stratégiques à l'écologie et à la gauche.
La dynamique écologiste ainsi créée...
... permettra d'atteindre notre objectif d'émancipation sociale et de protection de la planète.
Crise environnementale, sociale et démocratique
Crise alimentaire, crise financière, crise énergétique : au Nord comme au Sud, sur fond de dérèglement climatique, d'atteintes irréversibles au patrimoine naturel et de guerres locales, les crises s'accumulent, s'additionnent, se combinent. La perspective d'un monde livré à la barbarie n'est plus un fantasme, l'idéologie sécuritaire justifiant la répression, le fichage, les politiques néocoloniales sous couvert de guerre contre le terrorisme. Les tentations autoritaires se nourrissent de la faiblesse de nos démocraties, quand le citoyen n'a plus le sentiment de compter, quand l'hégémonie culturelle, sociale et militaire des Etats-Unis impose ses valeurs au reste du monde. Face à ces défis, notre projet ne saurait se limiter à des propositions d'aménagements à la marge, à des appels à la responsabilité individuelle. Les Verts qui ambitionnent d'être plus que des prophètes de malheur ou des lanceurs d'alerte, peuvent devenir les principaux acteurs d'une remise en cause de notre modèle de développement, de production et de consommation, être les promoteurs d'un nouveau contrat social planétaire comme les porteurs de nouvelles utopies concrètes.
Sortir du repli identitaire
En France, particulièrement depuis
l'élection de Nicolas Sarkozy, la droite met en œuvre à marche forcée
un programme de réformes ultra-réactionnaires qui visent à fragiliser
durablement la société : allongement de la durée du travail, casse du
droit social, suppression de milliers d'emplois dans la fonction
publique, démembrement de la Sécurité Sociale, de l'Éducation nationale
et des autres services publics, étranglement de la culture,
criminalisation des mouvements sociaux et des étrangers, atteintes aux
libertés, à la laïcité, aux droits des femmes, etc. Après avoir tenté
de séduire une partie de l'opinion ou du monde associatif en organisant
les Grenelle de l'environnement ou de l'insertion, les entretiens de
Valois pour la culture, la droite finit toujours par complaire aux
riches et aux lobbies. Mais, alors que l'insatisfaction contre la
politique gouvernementale est forte, la gauche et les écologistes
restent absents, incapables de dessiner les contours d'un projet
alternatif.
Les Verts, affaiblis par une séquence électorale mal
préparée, en panne de projet, coincés entre un PS recentré,
social-libéral, un PCF défendant son appareil, et un NPA se limitant à
la contestation, ne sont pas parvenus à sortir d'une situation
paradoxale : alors que les thèmes de l'écologie se sont imposés dans le
débat public, alors que nos propositions sont récupérées par une partie
de l'échiquier politique, notre audience s'est réduite.
Si,
localement Les Verts peuvent mettre à leur actif des réussites
incontestables, reste que les dernières élections municipales ont été
marquées par une diminution des listes autonomes ; notre rapport de
force avec nos partenaires s'en ressent. L'importance d'une force
politique se mesure aussi à son degré d'indépendance : présence
autonome aux élections et surtout capacité à conclure des contrats de
mandature susceptibles de changer les politiques publiques. Le maintien
d'une autonomie de parole, la capacité à sortir des exécutifs lorsque
l'alliance n'est plus tenable, le partenariat avec les mouvements
sociaux en sont les moyens. Cet ancrage local et régional ne peut pas
masquer notre faiblesse nationale : de moins en moins incontournables
sur les questions environnementales, nous avons toujours du mal à
apparaître comme un parti généraliste. Faute d'avoir identifié et
rassemblé les forces sociales susceptibles de porter un projet
majoritaire de transformation sociale et écologique, nous peinons à
nous adresser à la masse du salariat, aux catégories les plus pauvres
et aux acteurs de l'innovation sociale : culture et éducation
populaire, économie sociale et solidaire.
Impératif de décroissance et écologie populaire
Fixons-nous un cap : la construction
d'une écologie radicale, alliant défense de la planète et lutte pour
les droits, résolument altermondialiste, féministe, antiproductiviste
et anticapitaliste, présente dans les quartiers populaires aux côtés
des populations discriminées et exploitées.
Notre projet ne peut se
limiter à une écologie d'accompagnement : il faut porter le projet de
la diminution de l'empreinte écologique globale. Cette décroissance
sera discriminante : aux plus riches, aux pollueurs et aux gaspilleurs
d'accomplir les plus grands efforts. Il reste en effet une part
importante de l'humanité qui, loin de la frénésie de la consommation et
du gâchis, lutte pour subvenir à ses besoins élémentaires.
Au-delà
de la seule gestion de la pénurie des matières premières, nous avons à
combattre les politiques néolibérales de dérégulation, le modèle de
production basé sur l'exploitation du travail, le développement de la
précarité et de la misère, l'externalisation des dommages sociaux et
environnementaux.
Aller vers la décroissance tout en
éradiquant la pauvreté exige un projet de transition, démocratique, qui
passe par la reconversion de secteurs industriels, la relocalisation de
l'économie, la préservation et la défense des biens communs, la
promotion de l'économie solidaire, le revenu social garanti,
l'autonomie économique des femmes, le droit à la santé, la
redistribution mondiale des richesses, et un partage du temps de
travail à l'échelle de la vie entière.
Ce projet doit articuler,
pour en faire la synthèse, l'héritage de deux siècles de conquêtes
sociales du mouvement ouvrier et l'actualité de l'écologie politique.
Il faut repenser la notion de progrès social à l'aune de la finitude de
la planète, promouvoir de nouveaux modes de production et de
consommation, forger des relations internationales équitables,
solidaires, en partant de l'exigence de décroissance nécessaire à la
survie de la planète. L'écologie n'est pas un luxe, un supplément d'âme
pour nos sociétés, mais une nécessité pour toutes et tous, et une
urgence pour les pauvres. Décroissance et écologie populaire sont
indissociables et constituent la colonne vertébrale d'un projet
alternatif pour refonder une gauche écologiste et solidaire.
Faire la synthèse entre écologie sociale et urgence environnementale
La constitution de listes de
rassemblement des écologistes aux élections européennes peut être un
signal positif : l'ouverture d'un dialogue avec l'écologie associative.
Reste à partir en campagne avec un programme tourné vers l'avenir,
marquant fortement la volonté commune des Verts de bâtir une Europe des
citoyens, sociale, écologique.
Plus qu'une simple séquence
électorale, cette initiative crée des perspectives de refondation de
notre mouvement. Mais elle n'est pas la solution miracle à tous les
défis de la période, surtout si elle s'accompagne d'une dérive
centriste.
Faisons de la dynamique électorale un levier de la
transformation des Verts, du rassemblement de la famille écologiste
antilibérale. De façon permanente, décentralisée et structurée,
approfondissons le dialogue avec le monde associatif, les objecteurs de
croissance, les mouvements de « consom'acteurs », les
altermondialistes, les éco-syndicalistes, les féministes, avec les
acteurs du Grenelle officiel et du Grenelle alternatif et citoyen.
Pour ce faire, nous proposons d'initier, avec toutes ces composantes,
des Assises de l'écologie et de la transformation sociale.
D'autre part, les instances Vertes
élues à l'AG de décembre auront à préparer les élections régionales de
2010 et la séquence électorale de 2012 (présidentielle et
législatives). Compte tenu de l'incertitude sur la date et le mode de
scrutin des régionales, la convocation d'un CNIR élargi sera nécessaire.
Pour la présidentielle et les législatives de 2012, les incertitudes
qui pèsent aujourd'hui sur l'évolution du contexte général, politique,
écologique et social, doivent nous inciter à la prudence. Leur
préparation nécessitera une AG extraordinaire pour décider, le moment
venu, de notre stratégie.
Au centre de la gauche et pas à la gauche du centre
Nous ne construirons pas une alternative à la droite par le retour au ni-ni ou en enfermant les Verts dans un tête-à-tête exclusif avec le PS. Les petits arrangements entre appareils ne suffiront pas. Adressons-nous, dès maintenant, à l'ensemble des adhérentes et adhérents, sympathisantes et sympathisants, militantes et militants de la gauche et des écologistes aux côtés desquels nous nous retrouvons souvent. Nous, les écologistes et la gauche, avons à définir une stratégie, des moyens, un calendrier, les modalités des relations entre partis et mouvement social. Mettons nos propositions au débat, sans chercher à étouffer les divergences et les désaccords.
Il nous faut mutualiser
et capitaliser les contenus avec toute la gauche (politique, syndicale
et associative), et réussir sur les deux fronts de la diversité et du
partenariat. Nous pouvons inventer ensemble une nouvelle offre
politique libérée du dogme de la croissance. L'objectif est une
remobilisation de la société autour :
d'un
projet : émancipation et libération de l'humanité du pouvoir du capital
et de la marchandisation de toute la vie sociale ;
d'une stratégie : transformation culturelle, économique, sociale, environnementale.
Altermondialisme, décroissance et écologie populaire constituent notre réponse aux défis mondiaux.
Premiers signataires
Michel Weissenbacher (Al), Dominique Blanchard (Aq), Emmannuelle Cousin
(Aq), Anne-Marie Declerq (Aq), Pascal Desclaux (Aq), Michel Evrard
(Aq), Annie Gaillat Bournat (Aq), Raymonde Juhel (Aq), Thierry Larue
(Aq), Marc Lasaygues (Aq), Xavier Lhomme (Aq), Dominique Mathieu-Vérité
(Aq), Marie Narducci (Aq), Jeanine Potin-Scazza (Aq), Dominique Reffay
(Aq), Pierre Salane (Aq), Pascal Scazza (Aq), Marc Simon (Aq), Claudia
Sinkelstein (Aq), Salim Tobre (Aq), Alain Gruenais (BN), François
Maillard (BN), Raphael Yem (BN), Pierrick Vaugon (Bo), Armand Barth
(Br), Michèle Lemaitre (Br), Yves Sauvage (Br), Gérard Breteaux (Ce),
Pascal Michel (Ce), Willy Proust (Ce), Marie Robin (Ce), François
Thiollet (Ce), Mathilde Alluchon (IdF), Marie Aoustin (IdF), Danielle
Fournier (IdF), Francine Bavay (IdF), Karima Bendriss (IdF), Francis
Benne (IdF), Stéphane Bernard (IdF), Romain Biessy (IdF), Martine
Billard (IdF), Alima Boumediene-Thiery (IdF), Michel Bourgain (IdF),
Jacques Boutault (IdF), Rémy Bovis (IdF), Joël Bréassier (IdF), Daniel
Burette (IdF), Yves Chagneau (IdF), Jean-Pierre Chane Alune (IdF), Yves
Contassot (IdF), Sergio Coronado (IdF), Rachid Dchimi (IdF), Helder De
Oliveira (IdF), Jérôme Desquilbet (IdF), Suzanne D'Hermies (IdF),
Manuel Domergue (IdF), Bernard Dréano (IdF), Janine Duranton (IdF),
Yasim Dursin (IdF), Rémi Fargeas (IdF), Emmannuel Faux (IdF), Danielle
Fournier (IdF), Nicole Frydman (IdF), Francoise Galland (IdF), Anne
Gervais (IdF), Thomas Giry (IdF), Mathieu Glaymann (IdF), Claire Grover
(IdF), Francine Guillaume (IdF), Marie Isabelle Heck (IdF), Erik
Hedreul (IdF), Rachida Jdnour (IdF), Cecilia Joxe (IdF), Benjamin
Joyeux (IdF), Françoise Kiefe (IdF), Jean Lafont (IdF), Annie Lahmer
(IdF), Jean-Charles Lallemand (IdF), Gilles Lemaire (IdF),
Marie-Geneviève Lentaigne (IdF), François Longérinas (IdF), Mourad
Lounis (IdF), Dominique Luang-Praseuth (IdF), Ginette Manna (IdF),
Philippe Mirzayan (IdF), Jean-François Monino (IdF), Gilles Monsillon
(IdF), Akila Mouhoud (IdF), Nour Paz (IdF), Christophe Péray (IdF),
Olivier Péray (IdF), Evelyne Perrin (IdF), Jacques Picard (IdF),
Michèle Priser (IdF), Bruno Rakijian (IdF), Fabrice Ramard (IdF), Serge
Rivret (IdF), Agnès Rousseaux (IdF), André Roux (IdF), Eros Sana (IdF),
Jean-Michel Sauvage (IdF), Michel Schouker (IdF), Jacques Stambouli
(IdF), Mylène Stambouli (IdF), Frédéric Supiot (IdF), Gérard Trainoir
(IdF), Mohamed Zerkoun (IdF), Hamid Zerkoune (IdF), Jorge Bocanegra
(Lo), Monteserrat Burger (Lo), Hubert Prévoteau (Lo), Jocelyne Prudhon
(Lo), Françoise Alamartine (LR), Pierre-Yves Dacheux (LR), Benoit
Garrec (LR), Maurice Horde (LR), Lydia Morlot (LR), Kristina Wagner
(LR), François Paumier (MP), Bernard Pujol (MP), Robert Vidal (MP),
Daniel Compère (NPdC), Karima Déli (NPdC), Jean-Luc Deliere (NPdC),
Yvon Primel (NPdC), Patrick Redouté (NPdC), Annette Rimbert (NPdC),
Lisette Sudic (NPdC), Olivier Agullo (Paca), Anne-Marie Billiottet
(Paca), Erik Bonnaud (Paca), Sophie Camard (Paca), Denis Carel (Paca),
Luc Chesnel (Paca), Louise Crovetti (Paca), Nathalie d'Agostino (Paca),
Christine Fauche (Paca), Jean-Luc Fauche (Paca), Sandrine Figuié
(Paca), Denis Grandjean (Paca), Elisa Grandjean (Paca), Elyane Grangier
(Paca), Stéphane Grangier (Paca), Alain Grognou (Paca), Olivier Hidreau
(Paca), Simon Imbert-Vier (Paca), Marie-Christine Kadler (Paca),
Benoist Magnat (Paca), Jeanne Meunier (Paca), Kim-Hanh Nguyen (Paca),
Danielle Oliver (Paca), Jacques Olivier (Paca), Matthieu Olivier
(Paca), Michel Olivier (Paca), Jean-Louis Peyron (Paca), Henry Rubino
(Paca), Josyane Sicard (Paca), Marie-Elisabeth Allaire (PdL), Marc
Deligny (PdL), Augustin Grosdoy (PdL), Alain Lebeau (PdL), Frederic
Lefevre (PdL), Eric Wolf (PdL), Daniel Boiron (RA), Michèle Bonneton
(RA), Remi Giavelli (RA), Michel Mizony (RA), Michel Wilson (RA),
Muttiah Yogananthan (RA), Sophie Yogananthan (RA), Benjamin Coudriet
(Réunion), Thierry Poussard (Réunion), Christiane Sudnikowicz
(Réunion), Jean-Marc Tagliaferri (Réunion), Alain Coulombel (Sa),
Stephane Littoz-Baritel (Sa), Gilles Maistre (Sa), Olivier Marouzé
(Sa), Laurent Moccozet (Sa), Michel Poussard (Sa), Josiane Scheppler
(Sa)
A propos du NPA, tu écris :
"affirmant ne pas vouloir s'engager dans les institutions pour peser sur les politiques publiques"
"sa conversion écologiste reste à faire"
Je comprends très bien que l'on puisse ne pas être d'accord avec le NPA et la tradition politique dont il se réclame encore malgré une ouverture certaine.
Je pense moi-même que cela peut être mieux, que peu de gages sont donnés aux personnes venant des traditions libertaires, réformistes, altermondialistes, écolos... Mais quand même !
Là encore, seule la vérité... sortons des querelles de boutiquiers.
Tu n'ignores pas que la LCR est antinucléaire depuis les années 70, partie prenante des mobilisations anti-OGM depuis le début, prône la réduction et le partage du temps de travail, et se présente aux élections (donc candidate aux institutions, pour faire passer des réformes, s'il y a la possibilité de le faire...)
Voilà ce que disent les "principes" du NPA, discutés en ce moment même dans les comités partie prenante du processus constituant :
---------
Le socialisme ou l'écosocialisme, c'est le pouvoir des travailleurs dans tous les domaines et échelons de la vie politique, économique et sociale. C'est la démocratie des producteurs associés décidant librement et souverainement de quoi produire, comment et à quelles fins. Une telle réorganisation de l'économie et de la société suppose un premier niveau d'émancipation du travail, indispensable afin que les collectifs de travailleurs et de citoyens puissent prendre réellement en charge la marche des entreprises et la gestion des affaires publiques. Une réduction massive du temps de travail, rendue possible par les progrès technologiques, auxquels s'ajouteront la suppression du chômage et la répartition entre tous du travail nécessaire, pourvoira à ce besoin.
…
Parce qu'elle seule rendra possible des choix économiques démocratiques et rationnels, pris dans l'intérêt du plus grand nombre, la rupture avec le capitalisme est une condition nécessaire afin de stopper la crise écologique dont les effets catastrophiques commencent à se multiplier. Dans le cadre d'une nouvelle organisation de la société, dont la finalité sera l'utilité sociale et non plus le profit, les producteurs et les citoyens, autonomes et responsables, décideront de développer les activités économiques qui bénéficient à la collectivité, et écarteront celles qui mettent en danger les populations et leur environnement. Seule une société délivrée de la dictature du Capital sera en mesure de réconcilier l'Homme et la nature.
…
L'urgence écologique implique de rejeter l’idée d’une expansion illimitée de la domination de l’homme sur la nature.
Sur les questions climatiques, énergétiques et alimentaires, inverser la logique de destruction de la planète exige une planification démocratique. Au discours abstrait sur la « croissance nécessaire » ou « la décroissance » absolue, nous opposons une critique radicale du mode de production et de consommation, la redistribution des richesses, le développement de certains secteurs et la « décroissance » d'autres, énergétivores, inutiles, polluants et dangereux.
Les transports, l'eau, l'énergie... doivent être gérés par des services publics contrôlés par les salariés, les usagers, pour satisfaire les besoins sociaux, économiser les ressources, préserver l'environnement.
L'agriculture n'a pas échappé aux effets dévastateurs du capitalisme en sacrifiant notamment les paysans au profit de l’agro-business et des spéculateurs de l'agriculture. Il est urgent de redonner au territoire agricole une vocation de production de biens alimentaires de qualité, d'aménagement et d'entretien de l'espace rural de façon renouvelable et durable.
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Rédigé par : Elysée Perclus | 20 novembre 2008 à 13:13
Ah, un oubli :
Bonne chance pour votre motion au prochain congrès. j'en partage l'ensemble des analyses et propositions (et la présentation par Yves Contassot), sauf...
...que je ne crois pas qu'un système comme le système capitaliste puisse changer en se faisant "grignoter" tranquillement par des réformes successives.
Le passé récent l'a montré. La suite le démontrera malheureusement avec l'intensité de la crise économique qui vient. Il faudra lutter. Ce n'est pas un choix, et encore moins un penchant vindicatif personnel.
Rédigé par : Elysée Perclus | 20 novembre 2008 à 13:24
Pour ce qui concerne l'engagement écologiste de la LCR, puis du NPA, je ne veux vraiment pas faire boutiquier, mais si je constate avec grand plaisir que ce dernier adopte des positions qui ne sont pas loin d'être anti-productivitses, c'est le fruit d'une longue évolution, qui n'est pas pas encore tout-à-fait aboutie. Je ne désespère pas de pouvoir engager le débat sur la décroissance avec les camarades du NPA...
Force est de constater que la LCR s'est peu à peu inscrite dans le mouvement anti-nucléaire. Elle y investissait très peu de forces dans les années 70, il faut dire qu'elle considérait à l'époque (comme la solidarité avec les immigrés ou les luttes de quartier) qu'il s'agissait d'un "front secondaire". Mais c'est du passé.
Quant l'incompatibilité entre capitalisme et préservation de la planète, je me suis déjà exprimé sur la question et je crois que nous sommes d'accord. Ce que je ne sais pas, c'est ce que signifie le concept de "rupture". Si ça veut dire qu'il faut faire la révolution, il faut m'expliquer ce que cela veut dire et quelle est la stratégie pour y parvenir dans le champ démocratique...
A bientôt, le débat continue, faut que je me remette au boulot!
Rédigé par : François | 20 novembre 2008 à 14:35
Cher François.
Je ne peux qu'être d'accord avec votre position sur la recomposition indispensable de la gauche et des écologistes.
Une nouvelle force, républicaine et laïque, s'assumant de gauche, opposée au productivisme, est en train de naître.
Un commentaire ?
A bientôt
Rédigé par : Manu | 21 novembre 2008 à 15:25
Cher Manu,
Je ne sais de quelle force précisément vous parlez. Si vous voulez dire qu'entre la rencontre de Miremont, l'Appel de Politis, la création du Parti de Gauche et autres remous ici et là, il se passe quelque chose, oui, nous ne sommes d'accord! En revanche, si vous pensez que l'un de ces lieux est clairement le creuset de la recomposition en cours, je n'en suis pas convaincu. A mon avis, tout ça va mettre un peu de temps avant d'aboutir à ce que j'appelle, quant à moi, une force alternative de gauche, écologiste, sociale, et bien-sûr républicaine, laïque aussi...
Amicalement.
François
Rédigé par : François | 21 novembre 2008 à 16:11
"je ne crois pas qu'un système comme le système capitaliste puisse changer en se faisant "grignoter" tranquillement par des réformes successives."
Je crois que je suis d'accord.
Une élite (d'investisseurs par exemple) qui a dans les mains une grande partie de l'argent et du pouvoir effectif ne se laissera pas "grignoter" par des réformes.
Marthin Luther King disait : "le pouvoir a besoin d’être bousculé pour enfin agir." Il préconisait l'action directe de désobéissance non-violente.
Non-violente ça ne veut pas dire qu'on se contente de demander les choses gentillement, qu'on évite de faire peur aux dominants. Il faut bien à un moment les bousculer, leur opposer une force qui puisse les renverser. Gandhi avait rassemblé des millions de personnes, une puissance colossale. La non-violence, c'est avoir le pouvoir de frapper, mais la puissance nécessaire pour ne pas avoir besoin de le faire.
Ne pas rassembler le pouvoir concret de "ne pas se laisser faire" (par des investisseurs et des pollueurs égoistes), ce n'est pas de la non-violence, c'est de l'impuissance. Il faut opposer un puissance à de puissants égoïstes, sinon ils continueront de faire ce qui leur plait.
Quitte à désobéir à leurs lois quand on les juge injustes, à ne pas respecter toutes les règles du jeu qu'ils voudraient nous imposer.
Je vous conseille la lecture de ces mots de Marthin Luther King : http://lmsi.net/spip.php?article755
Rédigé par : pierre_geooges | 10 mars 2009 à 20:57