Ce n’est pas un secret : j’étais, au sein des Verts, un
fervent partisan de la candidature de José Bové à la présidentielle, une candidature écologiste, alternative et pluraliste. La majorité des
Verts n’en a pas voulu. Et José lui-même, alors que plusieurs responsables du
mouvement étaient allés le rencontrer il y a près d’un an, chez lui, sur le
Larzac, avait décliné l’offre de faire des Verts l'une des principales composantes d'une
candidature unitaire. Il a préféré se tourner vers ceux avec qui il avait mené
la campagne pour le non au référendum. Mais y a-t-il véritablement un socle
commun entre les courants du PC, même en rupture, et les écolos
alternatifs ? Les uns développant encore le mythe de la croissance et les autres refusant le nucléaire et le productivisme.
On me dira : « On a déjà donné ! ». Il est vrai que de nombreuses tentatives ont eu lieu, en 1974 avec Charles Piaget, en 1988 avec Pierre Juquin ou par des recompositions successives à gauche de la gauche : des circonvolutions du PSU, en passant par l’OCT, les CCA ou les Alternatifs. Souvent les montagnes ont accouché de souris, avec tout le respect que je dois à ces aventures auxquelles j’ai souvent participé.
En attendant, je fais le choix de développer des « utopies concrètes », ici et maintenant, dans la sphère de l'économie sociale et solidaire, notamment dans les SCOP et les régies de quartier, au sein du Forum social local et du mouvement associatif, ou bien dans l’équipe municipale du 3e, m’affrontant aux pesanteurs de la politique politicienne des notables.
Je participe à la campagne de Dominique Voynet, parce que je
suis membre des Verts, élu local au nom des Verts, et que je respecte la majorité du mouvement. Certains d'entre nous ont fait le choix de soutenir la candidature de José. Je serai fermement opposé à toute sanction ou menace qui émanerait de la direction des Verts à leur encontre. D'autant que le paysage politique risque d'être fortement bouleversé dans le mois à venir, et que si nous faisons aujourd'hui des choix tactiques différents, je partage avec ces amis l'essentiel des raisons de mon engagement. Nous nous retrouverons.
Je regrette que la candidature de José ne soit pas celle des écolos et des alternatifs de tous poils. Les directions des Verts, du PC et de la LCR en portent largement la responsabilité. Mais cela signifie aussi que José ne rassemble pas aujourd’hui les centaines de milliers de jeunes engagés dans les ONG et autres mouvements de solidarité.
Un PS au bord de l’implosion, un PC ne cessant pas d’en finir, une gauche alternative divisée, boutiquière et encore très dominée par le productivisme… comme me le soufflait un vieil ami chinois : « L’avenir est radieux, mais la route est sinueuse ! »
Haut les cœurs !
J'attends ce soir 17h30. En fonction des 500 ou non, je ferai sans doute le choix très écolo d'aller taquiner le goujon (et de le relacher ensuite) au premier tour. Pour ensuite avaler encore quelques couleuvres (bien grosses et bien insupportables) contre le ministre de la Chasse à l'Enfant (Prévert, réveille-toi, ils sont devenus fous).
Rédigé par : Michèle | 19 mars 2007 à 12:50
Finalement, je range mes gaules :-) !
Rédigé par : Michèle | 19 mars 2007 à 20:13