Aujourd'hui, cela fait cinq ans qu'Ingrid Betancourt est privée arbitrairement de liberté, otage d'un conflit interne qui ensanglante la Colombie depuis un demi-siècle.
Communiqué de la Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt pour la libération des otages en Colombie
Ingrid partage ce sort pitoyable avec beaucoup d'autres, dont certains depuis près de dix années, dans une de forets les plus inhospitalières de la planète.
Elle en est devenue le symbole, donnant son nom et son visage à ces milliers d'anonymes ainsi qu'à tous ceux qui souffrent d'une sale guerre jusque là méconnue par la communauté internationale.
Parmi les milliers de victimes de cette pratique barbare, Ingrid constitue, avec 56 autres, un groupe indissoluble d'otages " échangeables " pour lesquels aucune rançon n'est demandée, et que leurs ravisseurs, la guérilla des farc, ne veulent libérer que via un échange avec des guérilleros emprisonnés.
La Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt, qui regroupe en Europe et ailleurs une cinquantaine de comités, se bat depuis février 2002, soutenue par plus de 1750 communes qui représentent toutes les tendances démocratiques. Le combat que nous menons ensemble n'est pas politique ; c'est une action citoyenne qui veut défendre les droits humains élémentaires - entre autre celui à la vie et à la liberté.
Au moment où Ingrid et Clara entament leur sixième année de détention, nous voulons lancer plusieurs appels.
Nous appelons à la raison tant le gouvernement colombien que les farc, et nous les enjoignons à se mettre - enfin - à la table de négociations, pour conclure au plus tôt un accord humanitaire conforme aux Conventions de Genève et au Droit International Humanitaire en général, car c'est la seule solution viable pour mettre fin au cauchemar des otages et de leurs proches.
Nous invitons tous les gouvernements d'Europe et l'ensemble de la communauté internationale à suivre l'exemple de l'Union Européenne qui, par la voix de son représentant à Bogota, a manifesté son soutien ferme à la conclusion de cet accord humanitaire et a manifesté avec vigueur son opposition aux opérations de libération par l'armée, opérations dont on sait qu'elles mettent gravement en danger la vie des otages.
Nous leur demandons également de manifester concrètement leur solidarité avec les efforts de médiation déployés par les gouvernements Suisse, Français et Espagnol, qui tentent depuis longtemps, par la voie diplomatique et avec des missions de terrain, de rendre possible un accord entre les deux parties en conflit. Ce groupe de pays " amis de la Colombie " a été et reste encore aujourd'hui, sous l'impulsion de la France, le seul acteur extérieur vraiment impliqué dans la recherche d'une solution, et il a plus que jamais besoin de l'appui de tous, sans exception.
Seule une pression internationale constante et déterminée peut contraindre les deux parties à négocier. Si agir pour la liberté, la vie et la paix sont synonyme de grandeur, les enlèvements, la guerre et la mort sont la honte de ceux qui s'y abaissent.
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