Notre amie Claire-Marie Neufville, conseillère Verte de notre arrondissement, a été molestée samedi après-midi par deux agents de police du 3e, alors qu'elle venait de les photographier en train d'aider à la manoeuvre un énorme camion de livraison au coin des rues du Temple et Chapon.
Décidément, les agents de police du ministre de l'Intérieur font feu de tout bois.
Appelés par Claire-Marie Neufville pour faire respecter les horaires de livraison, des policiers du 3e ont non seulement facilité le déplacement d'un poids lourd, en sens interdit, un samedi midi, dans le quartier des Gravilliers, mais s'en sont pris à elle qu'ils avaient surprise à filmer la scène. Tentant de lui voler son appareil photo, ils l'ont plaquée contre le mur, lui tordant le bras et l'invectivant. Elle doit à sa carte d'élue que les agents en restent là. Quant à nous, nous n'en resterons pas là!
Je savais les forces de l'ordre promptes à pourrir la vie des jeunes et des étrangers, même dans notre quartier, depuis que Monsieur Sarkozy leur laisse la bride sur le cou. Elles s'en prennent aujoud'hui à une femme, bien blanche, élue de la République.
Je vous laisse à la lecture du courrier que Claire-Marie a adressé ce matin à la commissaire du 3e.
Lettre recommandée avec accusé de réception
Madame,
Il me semble important de vous faire part personnellement des incidents suivants qui ont eu lieu ce samedi 9 décembre, rue Chapon, en début d’après midi.
A 12h 30 en rentrant chez moi par la rue du Temple, je constate qu’un camion qui entend se diriger vers la rue Chapon n’arrive pas à faire sa manœuvre à cause de sa longueur excessive. Les 2 chauffeurs sont en train de tordre les potelets des trottoirs pour faciliter l’opération. Je signale par téléphone cette exaction à votre commissariat ; ils vont en faire part à une brigade mobile.
A 13h je descends de chez moi et, au niveau du 18 où j’habite, je peux voir le même camion qui ayant renoncé à sa manœuvre initiale, est en train de remonter depuis le rue Beaubourg, la rue Chapon en marche arrière. Comme je m’étonne de cette situation insensée auprès de l’un des 2 chauffeurs, je prends des photos de la scène, et il commence à m’invectiver. Et je comprends rapidement pourquoi : la manœuvre est tout simplement facilitée par 2 policiers à bicyclette qui sont venus prêter main forte aux chauffeurs en leur permettant de contrevenir sans scrupule aux règles élémentaires de la circulation, de surcroît dans une rue à sens unique. Deux personnes qui assistent à la scène peuvent en témoigner.
Comme j’en fais la remarque à vos agents, ils me demandent qui je suis pour m’interposer ainsi, je présente ma carte de visite d’élue, ils répondent que ça ne vaut rien, et déclarent alors qu’il sont là pour aider des gens qui travaillent ! Face à leur agressivité je trouve refuge sous le porche du 20 rue Chapon, ils veulent saisir mon appareil photo et mon portable, essaient de me faire sortir de force sur le trottoir pour avoir les coudées plus franches j’imagine, me molestent puis me plaquent contre le mur. Ils appellent du renfort au commissariat et me menacent « une voiture va arriver, nous serons 5 et vous sortirons de force ». Je sors ma carte d’élue avec photo. Ils annulent la voiture et regagnent la rue.
Après avoir prévenu mon mari, à 13h20 nous assistons au départ du camion qui a livré sa marchandise au 5 rue Chapon. Nous nous rendons alors à votre commissariat pour déposer.
- vous voulez déposer sur ce qui s’est passé rue Chapon, mais c’est fini, nous avons envoyé du monde, l’affaire est terminée …
- oui mais justement, ça ne s’est pas bien passé, je voudrais parler à Mme Borda,
- ça tombe bien, Mme Borda est justement de permanence aujourd’hui, je l’appelle.
14h : nous n’avons pas réussi à joindre Mme Borda, disent-elles. Nous rentrons chez nous.
Cet incident n’est pas le premier auquel j’assiste, des camions plus volumineux sont capables d’emboliser les petites rues du quartier mais aussi la rue Beaubourg et à des heures ouvrées. Vous connaissez bien cette situation. La mansuétude de vos préposés dans ces circonstances est souvent la même, mais ils travaillent eux ! s’entend-on répondre. Mais nous, non seulement nous travaillons aussi, mais nous vivons dans ce quartier.
Voila comme il en va de l’exercice de la police sous votre responsabilité dans le 3e arrondissement de Paris. A plusieurs reprises sur ces questions avec les élus locaux, vous nous avez renouvelé votre engagement de faire régner l’ordre républicain, mais la pratique courante, quotidienne de vos équipes c’est la mansuétude bien comprise à l’égard de ceux qui commercent, quand ceux qui se contentent de travailler et de vivre se font verbaliser sans égard.
Par conséquent vous ne serez pas étonnée que j’adresse une copie de ce courrier à votre hiérarchie et à la presse.
Je vous prie de croire Madame le commissaire, à mes salutations distinguées.
Claire-Marie NEUFVILLE
Conseillère du 3e arrondissement de Paris
Notre association a été reçue récemment par la Commissaire Principale Mme Nicole Bordat.
Les propos qu'elle a tenus devant nous, notamment sur le respect du code de la route dans toutes les circonstances, y compris au sujet des livraisons dont elle n'admet pas qu'elles se fassent en pleine voie, nous avaient rassurés sur sa détermination.
C'est pourquoi cet incident nous surprend. Nous lui demandons de s'en expliquer.
Gérard Simonet
Président
Vivre le Marais !
Rédigé par : Simonet Gerard | 12 décembre 2006 à 20:34