Un rayon de soleil de fin d'automne dans
le square du Temple... alors que je sortais d'une rencontre à laquelle m'avaient invité les amis de l'Atelier local d'urbanisme du 3e.
C'est à la suite du lancement de la campagne "Zone 30" que les animateurs de l'Atelier local d'urbanisme du 3e m'ont proposé de venir échanger avec eux lors de l'une de leurs réunions hebdomadaires, dans leur local, au 3e étage de la mairie. Je connais bon nombre de ses animateurs, pour avoir mené, avec eux et d'autres, une kyrielle de combats locaux pour la mixité sociale et l'amélioration du cadre de vie dans nos quartiers. C'est ainsi que nous avions, il y a près de dix ans, contribué à créer le collectif logement du 3e. Puis nous nous étions éloignés, un différend ayant opposé les Verts du 3e et l'ALU3 lors des élections muncipales de 2001. Pour mémoire, nous leur avions proposé de présenter un candidat sur notre liste, sachant qu'ils seraient déjà présents sur celle de la gauche traditionnelle. Ils ont refusé notre offre. Ils étaient en fait partisans de l'union dès le premier tour. Mais alors comment aurait-on pu décider de la représentation de chaque sensibilité politique?
Peut-être y aurait-il aujourd'hui un élu émanant de cette association, s'ils avaient fait le choix de participer aux deux listes, et ainsi être représentés au second tour... Mais c'est une vieille histoire...
Je les retrouve donc mercredi dernier, ils sont une douzaine autour de la table qui me criblent de questions sur le sens et la légitimité de notre pétition pour la limitation de la vitesse à 30 km/h: Pourquoi seulement le 3e? Avez-vous fait une étude technique? N'y a-t-il pas là une démarche strictement idéologique? Comment faire preuve de pédagogie pour convaincre?... Je leur réponds que ce projet a l'ambition de couvrir tous les arrondissements centraux, c'est d'ailleurs dans le texte de la pétition.
Puis j'explique que le sens principal de cette intiative est de relancer le débat sur la réduction de la circulation, que bien-sûr il y a des Parisiens qui contestent la politique de la Ville en matière de circulation, que la solution n'est sans doute pas de courber le dos, mais de continuer à dérouler notre programme, tout en étant à l'écoute des habitants... Il s'agit avant tout d'une démarche politique, qui vise à préserver la santé et la sécurité des Parisiens
Quant à l'étude préalable, nous n'en étions pas à ce stade, puisqu'il s'agit d'une proposition simple et peu coûteuse à réaliser. Et puis chacun à sa place, je précise que l'Atelier avait toute légitimité pour étudier, expertiser, intervenir et proposer.
Je précise que, dans mon esprit, les partis politiques existent pour proposer des orientations et les mettre en oeuvre quand ils sont aux affaires. En co-élaborant, à toutes les étapes de la démarche, avec le mouvement associatif et syndical. D'autant que je suis convaincu que la majeure partie des gens qui "pensent et agissent politique" ne sont pas membres des partis aujourd'hui.
L'ambiance s'est quelque peu détendue et le dialogue s'est installé progessivement. Et nous sommes convenus de nous revoir prochainement afin d'aborder d'autres questions.
Finalement, le seul véritable point d'achoppement reste que les participants à cette réunion m'ont fait comprendre qu'ils n'aimaient qu'on critique le maire: les uns parce qu'il ne faut pas diviser publiquement la majorité et ainsi faire le jeu de la Droite, d'autres parce que mes attaques prétendument humoristiques étaient déplaisantes.
Le problème, à mes yeux, est qu'à un stade où nous avons tout essayé pour faire bouger les lignes "entre nous", au sein du bureau municipal, par exemple, il n'y a pas d'autre solution que d'en parler publiquement. Alors, je veux bien qu'on n'aime pas mon style. Mais je revendique, lorsque nos partenaires freinent des quatre fers dans l'application de notre contrat de mandature, de le faire savoir et ainsi de faire évoluer la situation via l'extérieur. Je demeurerai néanmoins attentif à ne blesser personne dans mes propos.
Par ailleurs, il ya des personnes qui ont une véritable sensibilité écolo dans l'ALU3 (au PS aussi d'ailleurs!) et je leur reconnais volontiers.
Et comme disait l'autre, "l'Union est un combat". Soyons dans ce combat plutôt des coopérateurs ludiques que des guerriers puritains, comme nous le suggère Patrick Viveret.
Salut François,
en lisant sur ton blog:
" Puis nous nous étions éloignés, un différend ayant opposé les Verts du 3e et l'ALU3 lors des élections muncipales de 2001. Pour mémoire, nous leur avions proposé de présenter un candidat sur notre liste, sachant qu'ils seraient déjà présents sur celle de la gauche traditionnelle. ... Peut-être y aurait-il aujourd'hui un élu émanant de cette association, s'ils avaient fait le choix de participer aux deux listes, et ainsi être représentés au second tour... Mais c'est une vieille histoire..."
nous te découvrons historien ( ou archéologue ?), peut être romancier : tes interprétations des faits sont trop personnelles et fort éloignées de la réalité.
Par ailleurs, tu nous connais mal, not'bon François, si tu penses que en 2001, pour s'assurer de figurer sur la liste du 2e tour l'Atelier Local d'Urbanisme du 3e aurait pu accepter de figurer sur deux listes au même temps.
Le seul but de cette candidature citoyenne était d'apporter du changement au gouvernement local dans le domaine de l'urbanisme en le faisant profiter d'une certaine compétence et d'années d'expérience. Sorti avant le 2etour, l'ALU3 ne l'a pas regretté au vu des querelles comptables qui ont suivi. Et nous ne le regrettons toujours pas aujourd'hui.
En effet, l'ALU 3 ne cherche pas le pouvoir politique, il cherche à être là quand les choix politiques sont faits pour les soutenir ou pour les critiquer selon qu'ils soient ( schématiquement ) bons ou mauvais, ou, surtout en amont, quand il est encore possible d'orienter, d'influencer, voire de constituer les choix politiques.
En tant qu'acteur de la vie de la cité, la joute politique à toutes les échelles intéresse l'ALU 3 mais il refuse, en tant qu'association, d'être identifié à un parti. Nous avons la politique en trop grande estime et considération pour assister en spectateurs indifférents à certaines rixes de cour d'école. Tu sais comme nous, François, que le moment est grave pour le pays et les prochaines échéances incertaines. Pour cela, si nous voulons penser le global correctement, nous nous devons d'agir localement avec pondération.
Sur le contenu de la réunion et sur ses conclusions nous te ferons parvenir notre version.
Là aussi ta mémoire est trop sélective ou tu n'as pas entendu ce qui a été dit. Amicalement.
Raoul Pastrana
Rédigé par : raoul pastrana | 22 décembre 2006 à 20:00
Cher Raoul,
Permets-moi tout d’abord de t’adresser mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année, qui, je l’espère, nous fera connaître un espoir nouveau…
Je te remercie également d’avoir apporté ta contribution à mon blog; j’espère aussi recevoir prochainement le compte-rendu de notre rencontre.
Pour en finir avec nos vieilles histoires, je n’ai pas écrit que votre seul but était d’être assurés d’avoir un élu.
Si les Verts ont souhaité se présenter « en autonome » au premier tour, c’est, qu’au vu du bilan de la mandature 1995-2001, nous savions que notre discours et notre projet ne seraient pas lisibles dans le cadre d’une liste unique. De votre côté, vous avez fait le choix de vous engager avec le PS. C’était votre droit le plus strict. Nous avions par ailleurs annoncé notre fusion avec la gauche traditionnelle, dans l'espoir de la réalisation d’un accord programmatique. Mais il est logique que nous n’ayons pas les mêmes souvenirs, nous ne regardions pas les choses du même endroit.
Je te laisse la responsabilité de parler de « rixes de cour d’école » quand il s’agit de véritables divergences qui se sont faites jour au cours de la mandature, à propos de la circulation, de l’économie locale, du logement… et j’en passe! Je trouve cela plutôt méprisant de traiter ainsi les choses. Alors que nos interventions, parfois polémiques, ont souvent permis, en posant les problèmes, de faire bouger les lignes. Et tu peux croire qu’il n’est pas toujours facile d’être minoritaire. Parles-en à mon ami Philippe Stierlin, conseiller communiste du 3e, il pourra t’en raconter autant que moi. Lui-même ne cache pas qu’il verrait d’un bon œil l’existence d’une liste alternative…
Bon, je file rue de la Banque, les copains du "ministère de la Crise du logement" m'ont appelé pour donner un coup de main...
Bien à toi et tes amis de l’Atelier local d’urbanisme.
Rédigé par : François | 02 janvier 2007 à 11:36