J’ai signé, avec une quinzaine d’autres militantes et militants*, l'appel "Gauche: ne plus tarder", pour la refondation d’une gauche digne de ce nom, porteuse d’une alternative sociale et écologique, en rupture avec la politique du Gouvernement.
Cet appel est ambitieux et modeste. Ambitieux, car nous entendons clairement être l’un des leviers de la nécessaire recomposition politique à gauche. Modeste, car nous savons que la révolution citoyenne, que nous appelons de nos vœux, ne verra le jour que si un vaste mouvement citoyen se déploie, s’appuyant avant toute chose sur les luttes sociales et écologiques de résistance aux politiques portées par l’alliance PS-Medef. Sans mouvement social, point d’alternative. Mais sans projet politique, porté par les courants politiques disponibles, pas de transformation possible. Ni basisme, ni chèque en blanc aux organisations politiques, telle est ma conviction.
Il est vrai qu’à l’heure où nombre de socialistes dissidents et de cadres d’EELV rentrent dans le rang et craignent l’affrontement, où Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, négocie avec le PS le partage de miettes du gâteau des Sénatoriales et annonce dans le même temps sa participation à l’Université d’été du PS… il y a de quoi s’inquiéter.
Mais est force est de constater que les signataires de notre appel affirment clairement leur rupture avec la politique Hollande-Valls-Gattaz. Un appel de plus me direz-vous? Certes. Il n'en reste pas moins que la composition de celui-ci est inédite et que nous entendons bien prendre des intiatives à la rentrée. À suivre donc.
Car l’urgence est là. Si nous ne réveillons pas, la Gauche va en crever. Plus grave encore, la misère sociale et la crise écologique va rayer l’humanité de la planète.
* Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble !, Julien Bayou, conseiller régional EELV, Françoise Casteix, ancienne députée européenne, Nouvelle Donne, Leila Chaibi, membre du bureau national du PG, Caroline de Haas, militante féministe, François Longérinas, membre du Bureau national du PG, Isabelle Lorand, membre de l’exécutif national du PCF, Elise Lowy, conseillère régionale et membre du bureau exécutif d’EELV, Philippe Marlière, politologue, co-fondateur des socialistes affligés, Myriam Martin, porte-parole d’Ensemble !, Francis Parny, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France et membre de l’exécutif national du PCF, Jean-François Pélissier, conseiller régional d’Ile-de-France, porte-parole d’Ensemble !, Danielle Simonnet, conseillère de Paris, secrétaire nationale du PG, Marie-Christine Vergiat, députée européenne, Front de gauche, Marie-Pierre Vieu présidente du groupe Front de gauche Midi Pyrénées.
L'Appel "Gauche: ne plus tarder"
Le choc qu’a représenté la double gifle administrée aux dernières élections n’en finit plus de provoquer des réactions inquiètes, voire effarées. Va-t-on vraiment laisser la gauche s’affaiblir sans limites jusqu’à disparaître comme en Italie ? Pour nécessaires qu’elles soient, ces réactions ont une faiblesse, celle d’être désordonnées, et partant de ne pas dégager une perspective commune et crédible de résistance et de reconquête.
La situation que nous connaissons a certainement des causes multiples. Il est donc normal qu’on cherche à les cerner, ce qui suppose que les analyses se développent, s’épaulent voire se confrontent. Mais le rythme de l’analyse n’est pas celui de l’action. Ou plutôt il n’est pleinement productif que s’il est pris dans une dynamique politique qui permette le regroupement plutôt que la culture de son point de vue propre.
Or le temps nous presse ; le retard est si grand qu’il va venir bientôt à manquer...
Social, économie sociale et solidaire