Je l'avais promise, cette note, la voici.
Voilà donc un petit bouquin qui amorce une réflexion salutaire sur la formation sociale hexagonale. Alors qu'il est de bon ton de penser que les ouvriers ne sont plus que la butte-témoin d'une période révolue, la surprise est venue de ces millions de manifestants qui ont déferlé dans les rues au cours des deux dernier mois.
Il s'agit d'entretiens thématiques avec plusieurs sociologues: Monique Pinçon-Charlot et Michel Poinçon à propos de la grande bourgeoisie, Stéphane Beaud et Michel Pialoux sur la classe ouvrière et Annie Collovald sur les rapports entre le peuple et la vie politique. On finit avec l'énergie communicative de François Ruffin (Le Fakir) interviewé sur les médias.
Cette série de réponses nous place sur des pistes, nous engageant, si l'on veut aller plus loin, vers la lecture de ces auteurs, qui ont tous publié des ouvrages plus conséquents sur chacune de ces questions.
Pour nous mettre en bouche, Jeanne Fidaz, qui a introduit le livre, nous précise que les catégories socio-professionnelles (CSP) ouvriers et employés représentent 60% de la population française. Ce qui infirme tous les projets des libéraux, notamment au PS et à Europe écologie, qui les ont bâtis en les fondant sur la « moyennisation » de la société, autrement dit « tous cadres », une couche moyenne étant devenue hégémonique dans le pays. Or, on l'a vu, la classe ouvrière d'aujourd'hui, celles et ceux qui exécutent, qui subissent l'exploitation, sont largement majoritaires...
Allez, ceux qui pensaient que le mouvement social, voire la lutte des classes, n'avaient plus de raison d'être, ils n'ont plus qu'à revoir leur copie... ou alors ils défendent leurs biens, même relatifs, aux dépens des plus démunis. Et je ne vous parle pas des peuples du Sud...
Courez l'acheter, en librairie de préférence, ou bien sur le site des éditions Bruno Leprince.
Classes en luttes
Entretiens: Monique Pinçon-Charlot et Michel Poinçon, Stéphane Beaud et Michel Pialoux, Annie Collovald, François Ruffin
Introduction de Jeanne Fidaz
Editions Bruno Leprince, Collection Politique à gauche, 6 euros, 104 pages
merci pour le tuyau, je vais m'empresser d'aller le commander.... J'ai déja lu avec intérêt le président des riches, nul doute que celui ci risque de me plaire, et d'alimenter mes futurs billets...
Rédigé par : GdeC | 13 novembre 2010 à 04:29
Utile sans doute que la gauche dans son ensemble comprenne qu'il y a encore une majorité de prolos en France.
Il reste qu'il faudra aussi convaincre les petits-bourgeois...
Rédigé par : Bob | 15 novembre 2010 à 07:51