Une affiche comme on n'en fait plus!
Hier
soir, grand meeting départemental du Front de Gauche savoyard.
Environ
deux cents personnes remplissent bien cette grande salle polyvalente
de la banlieue chambérienne. Le Parti communiste a fortement
mobilisé, un car plein de militants a fait le voyage depuis la
Tarentaise, à quelque cinquante kilomètres de routes de montagne de
Chambéry.
La moyenne d'âge dépasse les cinquante ans. Seuls
quelques visages plus jeunes, ce sont les militants locaux du parti
de Gauche emmenés par Aurélien Le Corre, animateur du comité local
du PG.
Antoine
Fatiga, figure du syndicalisme de la région, ancien cédétiste
passé à la CGT est tête de liste dans le département. Depuis son
adolescence à la JOC, ce fils d'immigrés italiens, est de tous les
combats sociaux. Il s'est particulièrement illustré dans le soutien
aux saisonniers des stations de ski souvent mal estimés, exploités
par des opérateurs peu scrupuleux du droit des salariés.
Ce
soir-là, il présente au public sa liste départementale.
Vient mon tour d'intervenir. J'ai décidé de mettre le paquet sur le lien entre écologie et social dans l'élaboration d'une alternative politique. Je me lance à la tribune. Et je rame. Je suis un peu tendu. Je ne suis pas coutumier d'une telle salle, une salle vraiment populaire, loin des cafés branchés du Marais et de la Mutualité. J'enchaîne les allusions aux risques du nucléaire, à la nécessité de revoir nos modes de production et de consommation... Je critique le mythe de la croissance pour la croissance... Parfois les yeux se froncent, à d'autres moments, ils s'écarquillent... Je ressens un moment d'empathie lorsque je fustige le capitalisme vert et les égarements d'un Dany Cohn-Bendit qui fait le grand écart entre Bové et les amis de Kosciusko-Morizet...
Patrick
Le Hyaric, député européen communiste, me succède et se lance
dans une très brillante intervention... sans un mot d'écologie, ni de solidarité avec les pays du Sud.
A la
sortie, quatre ou cinq personnes viennent me voir, elles ont apprécié
le discours écolo, elles aimeraient entendre ça plus souvent.
Je rentre par le TGV de ce samedi matin. Je vais retravailler pour la prochaine fois. La classe ouvrière n'est pas encore écologiste. Mais c'est moi qui n'ai pas su m'y prendre.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.