Non, le photojournalisme n’est pas mort, loin de là. J'en ai eu la preuve, à Perpignan, où se tenait la 20e édition du festival international de photojournalisme "Visa pour l’image".
Les meilleurs travaux des vingt dernières années y ont été projetés en plein air… et de la situation en Afrique, au Pakistan ou dans l’ex Bloc de l’Est, aucun des points sensibles de la planète n’ a échappé au regard des photoreporters. J’ai été particulièrement impressionné par la rediffusion du reportage de Paul Fusco sur les enfants nés dans la région de Tchernobyl après 1986. Et dire qu’il y a encore des gens pour minimiser le risque nucléaire… Je les invite à (re)voir ces images ! M'enfin, c'est pas notre problème, ça n'arrive qu'aux Russes... d'ailleurs il est connu que le nuage s'est arrêté à la frontière franco-allemande.
J’ai eu le plaisir, samedi midi de remettre le prix du Tremplin photo à Hughes Léglise-Bataille. Ce prix récompense un photographe amateur qui souhaite se professionnaliser. Il est doté d'une formation professionnelle qualifiante, d'un équipement photo de haut niveau, d'une exposition à la maison des photographes (dans le 3e), de la parution d'un portfolio dans Réponses photo et d'un suivi d'un an par nos confrères de FreeLens et de l'Association nationale des iconos. J'ai été particulièrement heureux que le prix soit
attribué à une personne qui prend le risque de plaquer un boulot sûr et rémunérateur pour se consacrer à la pratique du journalisme. Un véritable défi en 2008!
Je ne résiste pas à l'envie de vous toucher un mot de Pierre Morel, lauréat de l'édition 2007 du Tremplin photo. A vingt ans, Pierre est devenu un véritable photojournaliste, dont la professionnalisation n'a rien enlevé à son regard critique sur la société. Je peux témoigner qu'il a été comme un poisson dans l'eau tout au long de son parcours de formation...
Peut-être dans dix ans aura-t-il envie de transmettre aux plus jeunes son enthousiasme comme sa rigueur? Nous avons le temps d'en reparler...
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