Marina Petrella a été arrêtée
mardi 21 août 2007,
alors qu'elle se
rendait
à une convocation
pour une banale question
de carte grise.
Incarcérée depuis
à la prison de Fresnes,
elle est sous le coup d'une
procédure
d'extradition à la demande
du gouvernement italien.
Que ce blog apporte
sa modeste contribution
à ce que la parole de notre Etat
à l'égard des refugiés italiens
soit respectée...
Marina Petrella est une réfugiée italienne. Agée de 53 ans, elle vit en France depuis 1993 et est titulaire depuis 1998 d’une carte de séjour de dix ans délivrée par la préfecture de police de Paris. Au cours de toutes ces années, elle s'est investie dans son métier d'assistante sociale auprès de plusieurs mairies et associations de la région parisienne. Elle a construit ici avec sa fille ainée et son nouveau compagnon une vie de famille et a une seconde fille qui a aujourd'hui 10 ans.
Il y a trente ans, en Italie, elle a été de ces dizaines de milliers de jeunes militants dont la révolte a été jusqu'aux armes. Poursuivis par une justice d'exception (6000 prisonniers politiques), parfois après des années de prison (Marina a passé 8 ans en détention préventive), plusieurs centaines d'entre eux se sont réfugiés en France où le Président de la République affirmait le « refus de toute extradition politique ».
Alors que l'Etat italien s'est enferré dans le refus d'une amnistie pour les délits commis dans les années 60 et 70, cette politique d'asile de la France a été maintenue sans interruption vingt ans durant et dans des contextes politiques divers, se posant ainsi en principe de fait de la République.
Principe qui a pourtant été bafoué une première fois en août 2002, quand Paolo Persichetti a été remis aux autorités italiennes, puis deux ans plus tard, avec la tentative d'extradition de Cesare Battisti.
Aujourd'hui, c’est au tour de Marina d’être incarcérée. Et on voudrait la livrer à un Etat pour lequel la justice n'est qu'une vengeance infinie :
Marina risque la réclusion à perpétuité pour des faits datant d'il y a 25 ans !
Car en Italie, les tenants de la solution pénale aux conflits sociaux et politiques, continuent à donner le ton, droite et gauche, société politique et ordre judiciaire confondus.
Pourtant, ce sont les même qui nous prêchent partout dans le monde, du Rwanda aux territoires palestiniens occupés, en passant par l'Irlande, les vertus de l'oubli et du renoncement à la vengeance aux fins de réconciliation et de paix.
En revanche, dans le cas de cette poignée de gens réfugiés en France, ils considèrent que le temps est comme arrêté, que le crime est imprescriptible.
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