Ouvrons le débat, sans exclusive, entre toutes les sensibilités de ceux et celles qui veulent plus de justice sociale, plus de démocratie, plus d’écologie…
La campagne qui a conduit à la victoire de Martine Billard, pour réjouissante qu’elle fut, doit nous faire réfléchir.
Du côté des Verts, il eut été bon de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de rejeter tout accord national avec le PS. Les socialistes proposaient encore en novembre dernier 13 à 14 circonscriptions à notre mouvement, ce qui probablement nous aurait permis d’obtenir 7 à 8 députés. La direction des Verts en a voulu autrement, s’arc-boutant sur la nécessité absolue de négocier un accord programmatique et d’avoir la garantie d’avoir un groupe à l’Assemblée...
Pour le premier point, il va sans dire qu’aucun accord n’était
envisageable, puisqu’il n’était, par exemple, pas question pour le PS
de s’engager sur une sortie du nucléaire, mesure-phare du programme
écologiste. Quant à l’obtention d’un groupe parlementaire, on était
déjà loin d’un rapport de forces suffisant.
Il restait ce qu’on appelle un « accord sec » : quelques candidats
éligibles et des désistements systématiques au second tour. C’était à
mon avis la meilleure posture.
Nous sommes en effet dans une période de recul sur les plans social et
environnemental, la Droite est arrogante, « décomplexée ». La Gauche,
toute la Gauche est en crise. Ne mégotons pas, résistons et prenons un
peu de distance pour comprendre nos échecs, celui de Lionel Jospin,
puis ceux de Dominique Voynet et de José Bové, enfin celui de Ségolène
Royal.
Les Verts se sont construits, ces dix dernières années, avec de nombreux succès, sur une hypothèse double :
• Placer au cœur de la pensée et de l’action politiques le « paradigme
écologiste », comme l’écrivait Alain Lipietz, déjà en 1993…
• Avancer sur deux jambes, l’une dans les mouvements de la société,
l’autre dans les institutions, afin de peser dès maintenant sur les
politiques publiques. Cela signifie, à mes yeux, que l'alternance est l'un des outils de construction d'une alternative: ni social-libéral, ni révolutionnaire, je suis en quelque sorte un "réformiste radical".
Mais voilà, les Verts se sont englués dans des querelles internes, des
conflits de baronnies, alors qu’ils avaient essayé d’imaginer un
système de fonctionnement plus libertaire et peu centralisé; le mieux est parfois l’ennemi du bien.
Et puis, plus important, une partie du « fond de commerce » des Verts a perdu de sa
valeur; comme le dit Martine (Billard), « Ce ne sont pas les idées écologistes qui ont gagné dans la société, mais le changement climatique qui a rattrapé les écologistes; et il ne suffit plus d’alerter les
populations pour susciter une prise de conscience, il va nous falloir
élaborer de nouvelles propositions. »
Refonder l’Ecologie politique et la Gauche, vaste chantier.
Ces moments de campagne m’ont fait connaître de forts moments de
convivialité et m’ont fait toucher du doigt que les gens de gauche, les
électeurs, les militants, tous ceux et celles qui aspirent à plus de
justice et de participation, qui ne veulent se résigner, eh bien, tous
aspirent à l’unité. Car la victoire de Martine Billard, c’est celle de
tous ceux-là, de toutes sensibilités.
Notre responsabilité est d’entendre ce message pour de l’unité et du débat.
Je souhaite donc que les Verts du 3e (de Paris centre!), proposent à toutes les
composantes de la Gauche, sans exclusive, aux adhérentEs des partis,
comme aux sans parti —cela fait longtemps que je suis convaincu qu’une
grand part des gens qui « pensent et font» de la politique ne sont pas (plus)
membres d’organisations politiques—, aux altermondialistes, aux
animateurs des associations de quartier et de solidarité, d’organiser ensemble des forums
pour échanger et refonder l’espoir. Et cela dès l'automne.
A suivre… ce n'est qu'un début, le débat continue!
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