Réunis en assemblée générale le week-end dernier, les Verts
parisiens ont désigné dimanche leurs candidats pour les prochaines élections
municipales. Ils avaient, au long de la journée de samedi, débattu et adopté
leur programme pour la prochaine mandature. Petite explication pour ceux et celles qui aiment la cuisine.
Les doses de déstabilisation furent
légères ce coup-ci, et tout s’est passé assez gentiment, à un quart d’heure
près, dimanche en fin d’après-midi.
Véronique Dubarry, candidate à la tête de liste parisienne pour le courant «Imagination verte»* avait obtenu 29% des voix, Denis Baupin, 49,9% et Pénélope Komitès19%.
Véronique, après en avoir débattu avec ses amis, a décidé de se
désister au deuxième tour, car elle souhaitait ne pas prendre le risque d’être
élue avec les voix de certaines personnes dont elle ne partage pas les
pratiques douteuses. Ce qui lui été fortement reproché par les mêmes personnes
qui auraient bien voulu placer Baupin en minorité, et surtout mettre le courant
Billard en difficulté. Mais Véro est restée très digne, alors qu'elle avait à faire face à la haine de ceux que nous connaissons comme les pires intriguants, combinards et carriéristes au sein des Verts. Au moins, avec Baupin, on connaît ses positions, parfois frileuses et technocratiques, on connaît sa tendance à passer trop vite des compromis avec le PS. Mais il ne varie pas au fil du temps qu'il fait et des places à prendre. C'est pour les mêmes raisons, en sens inverse, que "Cité verte", la sensibilité de Denis, a choisi de privilégier une alliance avec nous, les "gauchistes".
Résultat : le maire-adjoint chargé des Transports a été élu chef de file, et il devra tenir compte des positions plus radicales que les siennes.
Il est vrai que les courants de Denis Baupin et de Véronique Dubarry avaient signé ensemble un scénario de désignation des listes d’arrondissement, comme le prévoyait la procédure votée lors de l’AG précédente. Cette démarche avait pour objet de pondérer les désignations effectuées dans les arrondissements afin de respecter, d’une part, le poids de chaque courant parisien, et, d’autre part, la parité homme-femme, .
Le scénario voté par l’AG à 66% des votants respecte le mieux possible ces principes, à une exception près, celle d’Anne Le Strat, conseillère de Paris du 18e qui a fait un boulot formidable à la présidence d’Eaux de Paris, et se retrouve non reconduite à une place éligible de conseillère de paris sur la liste du 18e. Il s’agit de la seule bavure réelle de cette procédure.
Et dans le 3e ? J’ai moi-même été victime des négociations nocturnes à la veille de l’assemblée. J’avais été désigné tête de liste dans le 3e à l’unanimité du groupe local. L’application stricte de la parité nous a obligés à inverser les deux premières places, sous la pression d’un autre courant qui souhaitait faire remonter son poulain dans le 6e. Il va sans dire que cette manip', au nom de la parité, permettait aussi, à travers moi, d'affaiblir la "gauche des Verts". Et pourtant la parité homme-femme, j'en suis un militant, depuis des années, sans état d'âme! Il ya donc là une contradiction! J’ai donc cédé ma place à Sylvie Laurent-Begin, qui participe aux campagnes des Verts depuis plus de dix ans avec ténacité et conviction. Nous avions déjà décidé de nous présenter en binôme afin de conjuguer nos compétences et notre enthousiasme, cela reste vrai.
Je ne vais pas vous raconter que cette rétrogradation m'enchante, je dirais même que j'en suis quelque peu blessé. Ce serait mentir que prétendre le contraire.
Je reviendrai sur la composition de la suite de notre liste dans un prochain épisode...
Il n’en reste pas moins que, si, au deuxième tour, notre liste fusionne avec celle du PS, l’ordonnancement sera soumis au « genre » de la tête de liste socialiste. Autrement dit, si la liste socialiste est conduite par un homme, le suivant sera unE candidatE vertE. Et vice-versa. Le mécanisme sera le même au cas où les Verts arriveraient en tête au premier tour.
Mais tout cela aura lieu dans un an.
Pour mémoire, nous avions décidé de désigner nos candidats aux municipales si tôt, parce que, aussi bien Sarkozy que Ségolène Royal avaient laissé entendre qu’ils pourraient avancer les élections municipales à l’automne 2007. Ce projet semble abandonné sous la pression de l’Association des maires de France, mais on ne sait jamais…
*Imagination verte est une tendance strictement parisienne qui
regroupe ce qu’il est convenu d’appeler « la gauche des Verts », qui a
pourtant éclaté en deux sensibilités au dernier congrès national. Les Parisiens,
forts de leur poids dans la capitale depuis plus de dix ans, n’ont pas voulu se
séparer. Beaucoup n'ont pas voulu signer de motion nationale cette année, comme Corine Faugeron, secrétaire-adjointe des Verts Paris, Hervé Morel, maire-adjoint du 11e, Christophe Najdovski, conseiller de Paris (12e)...
On retrouve des signataires d’Imagination verte répartis
essentiellement dans les deux tendances nationales : « Espoir en
actes » autour de Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé et Jérôme Gleyze, et « Ecologie
populaire !» avec Martine Billard, Yves Contassot , Sergio Coronado...
Je suis moi-même signataire d’Ecologie populaire au plan
national et d’Imagination verte à Paris. C'est aussi le cas de Véronique Dubarry, Romain Biessy, Jean-Charles Lallemand, Jacques Boutault, Claire Grover...
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