"Le 21 février 1944, 23 combattants de la MOI (FTP-Main
d’Œuvre Immigrée) étaient fusillés par les nazis au Mont-Valérien. L’occupant avait essayé de
dresser la population contre eux avec la célèbre « Affiche Rouge ».
Cette page d'histoire a marqué ma génération qui fut élevée dans la mémoire de la Résistance...
Missak Manouchian (à gauche) habitait le 3e, rue au Maire.
"Les résistant(e)s des FTP-MOI étaient tou(te)s étranger(e)s et communistes. La plupart avaient fait la guerre d’Espagne dans les Brigades Internationales. Parmi eux, il y avait des Arméniens (Manouchian), des Espagnols (Alfonso), des Italiens (Fontanot), des Juifs (Boczov, Elek, Rayman, Wajsbrot …). Ils ont été arrêtés par la police de Vichy et livrés à l’occupant. Ils sont tombés en combattant à un moment où les résistant(e)s étaient bien rares.
À l’heure où en France, les étranger(e)s sont à nouveau suspect(e)s, il me paraît important de rappeller le rôle majeur que ceux-ci ont joué dans la Résistance en France. Certes, la situation faite aujourd’hui aux étranger(e)s en France n’est pas comparable à celle des années noires de l’occupation. Mais il y a des points communs : faire des étranger(e)s des boucs émissaires, les mettre dans l’illégalité et utiliser tous les moyens de l’Etat pour les traquer.
Les morts de l’Affiche Rouge se battaient au nom de principes universels : le refus de la barbarie nazie, l’émancipation de l’humanité, le refus de tous les racismes et de toutes les discriminations."
Le texte qui précède est extrait d'un communiqué de l'Union juive française pour la paix (UJFP) dont vous trouverez l'intégralité en Téléchargement UJFP-Manouchian.rtf. UJFP dont je partage les positions par ailleurs.
Mon propre grand-père, Paul Pitoume, a été arrêté le 1er septembre 1939, parce qu'il était étranger, russe en l'occurrence, et membre d'une "organisation étrangère", le parti communiste français. Détenu dans le camp du Vernet, en Ariège, il y est mort en août 1940. Il m'a légué quelques tableaux, peints sur place, c'était son métier, et sa forte conviction de vouloir changer le monde. Profondément athée, il n'aimait pas dire qu'il était juif. D'ailleurs je l'ai appris à la mort de ma grand-mère en 1979. Les actes de naissance de mes deux grand-parents maternels, signés par deux rabbins, l'un de Taganrog, l'autre de Kichinev, ne laissent pas de doute sur la question.
Et ma mère ne pouvait choisir prénom plus français que le mien : Ah! Le rêve de l'assimilation!
Elevé dans une culture ashenaze mêlée à un bon sens paysan et républicain venu de Corrèze et de Bourgogne, je goûte toujours avec plaisir les joies du bortsch hivernal et de l'Aloxe-Corton.
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