Au bout de plus de quinze ans de procédure, le tribunal a reconnu que des fichiers ont bien été créés, tant pour recenser les opinions politiques que pour favoriser et gérer les fausses inscriptions sur la liste électorale du 3e. Le juge a précisé qu’il y avait bien eu un système organisé, reposant tant sur le RPR au niveau de la mairie de Paris que par les élus ou militants (UDF) du 3e arrondissement. Mais une fois de plus, seuls les soutiers paient l'addition. Et pas au plus haut prix, puisqu'aucun des condamnés n'est frappé d'inéligibilité, au motif de "l'ancienneté des faits".
Le
jugement sur la fraude électorale dans le 3e arrondissement a été rendu cet
après-midi.
C’est une victoire totale sur le plan de la
reconnaissance des faits.
Les
attendus du jugement sont particulièrement sévères et rejettent tous les
arguments des prévenus qui contestaient tant les faits eux-mêmes que la
compétence du tribunal ou demandaient la prescription. De même les arguties sur
l’évolution du code électoral ou le découpage de Paris en arrondissements qui
ne serait pas contradictoire avec le droit de s’inscrire où l’on veut ont été
rejetées.
Le
tribunal reconnaît que des fichiers ont bien été créés tant pour recenser les
opinions politiques que pour favoriser et gérer les fausses inscriptions sur la
liste électorale du 3e.
Le tribunal admet qu’il y a bien eu un système organisé reposant tant sur le
RPR au niveau de la mairie de Paris que par les élus ou militants (UDF) du 3ème
arrondissement.
Le tribunal s’est néanmoins trouvé dans une difficulté pour imputer à chaque
prévenu les faits de manière précise qui sont nécessaires au plan pénal pour
entrer en voie de condamnation.
En conséquence si les principaux gestionnaires de la fraude ont été condamnés,
certains et non des moindres ont été relaxés. Ainsi le principal bénéficiaire
au plan local, l’ancien maire du 3ème , Jacques Dominati n’a pas été
condamné. De même l’ancien député de la première circonscription, Laurent
Dominati. La nièce de J. Dominati, Marie-Chantal Bach est également passée au
travers des mailles du filet ainsi que Laurent de Gaulle.
En revanche les autres principaux protagonistes ont été déclarés coupables. Les
peines prévues par le code électoral étant assez légères, les peines le sont
aussi.
Vous trouverez ci-dessous le détail des condamnations.
Un point mérite d’être souligné : l’absence de toute inéligibilité au motif de
l’ancienneté des faits !!! Cela constitue un vrai scandale ! Si le procès se
déroule aussi longtemps après les faits c’est de la faute de la justice qui n’a
pas fait son travail et c’est aussi parce que les prévenus ont usé et abusé des
voies de recours pour ralentir l’instruction. Après les condamnations légères
dans l’affaire des marchés truqués d’Ile de France pour le même motif
d’ancienneté des faits, on ne peut que s’interroger sur cette nouvelle
jurisprudence.
Malgré cela c’est une vraie joie pour toutes celles et tous ceux qui ont déposé
plainte il y a 17 ans déjà !
La théorie du complot prônée par la famille Dominati est battue en brèche et
c’est la victoire de celles et ceux qui ne peuvent admettre que les fondements
de la démocratie soient remis en cause au profit d’intérêts familiaux ou de
partis.
Il reste cependant à faire évoluer le code électoral pour que de pareilles
pratiques ne puissent plus se produire et à prévoir des peines en cohérence
avec la gravité des faits.
L’année 2007 devrait voir aboutir l’autre plainte concernant le 5e
arrondissement dans lequel la fraude a été tout autant massive.
Les Verts peuvent être collectivement fiers d’être à l’origine de cette plainte
et de la détermination dont ils ont fait preuve pendant une aussi longue durée.
Condamnations :
JY
Bohbot : 12 mois avec sursis, 2000 € d’amende
G
Legris : 12 mois avec sursis, 2000 € d’amende
J
Bidel : 10 mois avec sursis, 2000 € d’amende
M
Castets : 10 mois avec sursis, 2000 € d’amende
C
Fournerault : 10 mois avec sursis, 2000 € d’amende
Ph
Dominati : 6 mois avec sursis, 2000 € d’amende
Y
Mazoyer : 6 mois avec sursis, 2000 € d’amende
P
Grundmann : 2000 € d’amende avec sursis
M
Theuillon : 2000 € d’amende avec sursis
L
Bourguigon : coupable mais dispensé de peine.
Source: Yves Contassot
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