Rouge et verte, une chronique pour les alternatives concrètes

L'économie sociale et solidaire prépare-t-elle de nouveaux "Jours heureux"?

Je participe ce dimanche 15 décembre à un ciné-débat avec Cathy Mounier, fondatrice de l'agence La Face B, coopérative de communication associative, au Cinéma Espace Saint-Michel, Paris 5e.

Ce débat fera suite à la projection à 17h du film de Gilles Perret, "Les Jours heureux". Il sera animé par mon ami Raymond Macherel, chroniqueur à "Regards" et membre de l'équipe du film.

Venez nombreux, ce film documentaire est une mine d'or, au sujet duquel j'ai écrit une note précédemment.

 
BA "Les Jours Heureux" Gilles Perret par leimal74 

 

« Les jours heureux », plus qu’un bon film documentaire, une œuvre de résistance et d’espoir

J’ai eu la chance, grâce à mon ami Raymond Macherel, homme d’image(s) au grand talent (nous en reparlerons une prochaine fois), de participer ce matin, au cinéma Max Linder, à la projection en avant-première du film « Les jours heureux », en présence de son réalisateur, Gilles Perret.

J’ai vu et lu des centaines de livres et de films sur la Résistance au nazisme. Fils d’un résistant de la première heure en banlieue parisienne, qui a passé son temps à ne pas nous en parler… il m’a fallu fouiner pendant quarante ans pour essayer de comprendre ce qui s’était passé et quelles avaient été les motivations profondes de ces combattants de l’ombre.

Le documentaire de Gilles Perret a le mérite de nous montrer à quel point la dynamique de la création du Conseil national de la Résistance éclaire encore nos engagements actuels. Car au-delà de la nécessaire bataille militaire qui se jouait alors, c’est bien un combat politique que menaient ses protagonistes.

C'est l’alliance entre les forces de gauche, dominantes dans les mouvements de la Résistance, et du général nationaliste Charles de Gaulle qui a rendu possible la rédaction d’un programme politique d’une modernité incroyable.

Cette construction politico-militaire est bien-sûr le fruit d’un rapport de forces, obtenu les armes à la main, et de l'habileté tactique hors norme de De Gaulle comme de Jean Moulin.

Mais j’en tire un enseignement qui conforte mes positions : on ne peut entraîner ses semblables jusqu’au bout d’une lutte de résistance sans dessiner le monde que nous voulons demain. Si l’on veut combattre aujourd’hui les horreurs du capitalisme et du productivisme, il nous faut savoir rêver. Si l’on prétend vouloir prendre le pouvoir, c’est le pouvoir d’agir et de transformer que nous convoitons.

Courez voir ce film, qui sort en salles mercredi prochain. N’attendez pas la semaine suivante. Plus il y a aura de monde dans les jours qui viennent, plus il sera distribué longtemps.

En bonus, la bande-annonce:

BA "Les Jours Heureux" Gilles Perret par leimal74 

 

"Etre de gauche c'est d'abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi ; être de droite c'est l'inverse." Gilles Deleuze

Qu`est-ce qu`être de gauche ? par Deleuze par LeNouvelObservateur 

Et si nous allions au cinéma ce soir?

 Aujourd'hui commence le Festival Images mouvementées organisée par l'association altermondialiste ATTAC. Il s'agit de dix jours pleins d'une multitude de projections, de débats et de rencontres. C'est à mes yeux un peu l'événement cinématographique national consacré à ces alternatives concrètes qui me sont si chères.

J'y serai ce samedi 10 à 20h pour échanger avec Benoît Borrits, journaliste à Regards, membre de l'Association pour l'Autogestion, Jean-Marc de Boni, président du directoire de la Nef... et le public sur le thème "Vive l'autogestion, tous patrons."

Téléchargement ProgrammeATTAC-2012 (1).

C'est la 10e édition du Festival

Depuis 2003, le festival de cinéma d’ATTAC « Images mouvementées » s’emploie à informer et à susciter la réflexion collective sur des questions cruciales de ce début de XXIème siècle en s’appuyant sur une programmation cinématographique exigeante.

10 ans : l’âge de raison ? l’âge de l’action !

A l’occasion de ce 10ème anniversaire, le festival se propose de revenir sur les thématiques des précédentes éditions :
- Développement durable et organisation du travail
- La fabrique de l’opinion
- La fabrique de l’exclusion
- Politique, l’à-faire de chacun
- L’Homme malade de son environnement
- Identités sans frontières
- Soyons réalistes, osons l’utopie
- La démesure, jusqu’à quand ?
- La fabrique de la peur  

Après avoir dénoncé, informé, aiguisé le sens critique et nourri la réflexion, le festival veut se donner une édition qui réponde à cette question récurrente :

« Qu’est-ce qu’on peut faire ? »

Il s’agira donc de présenter des initiatives, des actions concrètes, des expérimentations, des perspectives encourageantes, des directions possibles, en résumé : du concret et du positif...

"Entre nos mains", une heure et vingt-huit minutes de pur bonheur

 

Le film sera disponible disponible en DVD dès la mi-février.

J'étais invité hier soir à la fac d'Evry à un débat organisé par les étudiants de l'association UFR0 autour du film de Mariana Otero "Entre nos mains". Un documentaire magnifique qui raconte l'histoire des salariés de l'entreprise de lingerie féminine Starissima qui ont tenté reprendre leur usine en faillite sous forme de coopérative. L'hsitoire finit sur un échec. Et pourtant les ouvrières et les ouvriers, mais aussi les cadres, sortent transformés par ces quelques mois de débat, de partage, de doutes et d'enthousiasmes mêlés. Au fond ce n'est pas un échec pour eux, mais une séquence inoubliable et transformatrice de leur parcours professionnel et humain.

Happy end

La salle, composée majoritairement d'étudiants, a interpellé la réalisatrice sur les conditions du tournage. Celle-ci a témoigné des dificultés qu'elle rencontre depuis toujours à pénétrer dans le monde de l'entreprise. "Plus que dans les prisons", a-t-elle précisé. Mariana Otero nous a aussi raconté que c'était les salariés eux-mêmes qui ont tenu à construire une scène finale enjouée et porteuse d'espoir. Je vous laisse en découvrir la teneur.

Daniel Bachet, enseignant-chercheur en sociologie du tavail à Evry, a brillamment déroulé la nécessité de repenser les rapports capital-travail et montré que la coopérative est un outil privliégié pour les salariés de s'approprier la société liée à leur entreprise, c'est à dire d'être propriétaire du capital et des moyens de production. Il ajoutait en conclusion qu'il ne suffiraita pas de multiplier les SCOP pour changer de monde.

Je n'avais pour ma part plus qu'à raconter mon histoire, enfin notre histoire. Celle des hommes et des femmes qui se lancent dans de telles aventures. Parce que c'est toujours mieux de faire ce que l'on désire faire, parce que cela sert d'exemple, à défaut de modèle, parce que cela redonne de l'espoir pour lutter contre les prédateurs et contre ceux qui sont convaincus que l'avenir dépend de quelques esprits plus brillants que les autres. Parce que cela redonne le goût du collectif contre l'individualisme ambiant du néo-libéralisme.

Je remercie au passage Romain Jammes et ses petits camarades d'UFR0 qui sont à l'initiative de cette soirée, qui s'inscrivait dans les événements qui accompagnent la tenue du Forum social mondial à Dakar.

 

J'ai été ému tout au long de la projection, ne pouvant m'empêcher de retrouver, dans les expressions...