Je dois avouer très franchement que je ne suis pas mécontent du résultat que notre Front de Gauche dans le 3e arrondissement parisien a obtenu au 1er tour des Municipales. Pour notre première échéance localo-locale, 4%, c'est plutôt bien. Je ne cache pas que j'aurais souhaité passer symboliquement la barre des 5, mais bon... Et comme la liste socialiste du 3e n'a pas à réussi son défi de passer un nouvelle fois au premier tour, les Verts seront de nouveau représentés au conseil d'arrondissement, ce qui en soit est une bonne nouvelle.* Pourvu qu'ils tiennent le coup ! Car en termes de santé (préventive et curative), de logement, d'équipements publics (mon œil se tourne vers mon très cher Carreau...) et de démocratie participative (là, c'est la "Jeune" rue du Vertbois qui trouble mon regard)... il y a du grain à moudre...
L'autre bonne nouvelle, c'est que les listes autonomes du Front de Gauche ont, elles, franchi, au plan parisien, la barre des 5%, ce qui n'est pas gagné. Avec l'élection, au second tour, de Danielle Simonnet, au conseil de Paris, nous aurons au moins une représentante de la majorité alternative de gauche que nous voulons bâtir avec les autres courants qui veulent une autre politique faite de justice, de démocratie et de transformation sociale et écologique...
Il va sans dire que des listes communes du Front de Gauche et d'Europe Écologie auraient permis de dessiner les prémices d'une alternative de gauche. Le Parti de Gauche et Ensemble y étaient favorables, comme bon nombre de candidat-e-s d'EELV. Mais la direction parisienne de ce parti en a décidé autrement. Dommage, nous aurions allègrement dépassé les 15%, voire les 20%. Mais ce n'est que partie remise...
Mais cela ne se fera pas sans une mobilisation citoyenne. Et telle est la leçon de la victoire de Grenoble. Ce n'est pas seulement l'alliance entre EELV et le Front de Gauche qui y a gagné, c'est surtout l'émergence d'un mouvement citoyen, qui laboure le terrain depuis des années et qui n'a pas trouvé dans les pratiques du parti socialiste de réponses à ses ambitions transformatrices. En effet la masse des Grenoblois qui a porté la campagne n'étaient, pour la très grande majorité, pas membres d'une organisation politique, tout en étant très politisés. La moitié des candidates et candidats non encartés sur la liste d'Eric Piolle et Elisa Martin, n'étaient pas des candidats « d'ouverture », mais des personnes engagées en première ligne.
Le nombre de listes citoyennes ancrées à gauche, de candidatures socialistes dissidentes démontrent que cette fois, la séquence initiée par le congrès socialiste d'Epinay est terminée. A nous toutes et tous, en nous fédérant dans une opposition de gauche à Hollande-Valls, de construire l'alternative.
* La liste EELV conduite par Laurence Hugues et Quentin Picquenot a obtenu au 1er tour 1252 voix, soit un score de 10,8%. Le score est ainsi maintenu, puisqu'en 2008, la liste Verte avait recueuilli 1237 voix, soit 10,3%. Je me rappelle encore ce soir de fin mars 2008 lors de mon départ de la mairie du 3e, du maire fraîchement réélu, louant mes "bons et loyaux services", tout en constatant la "défaite des Verts". Alors que le résultat est quasiment le même pour les Verts entre 2001 et 2208, c'est bien le PS qui a reculé. Pierre Aidenbaum parle-t-il aujourd'hui de défaite socialiste dans le 3e...?
Social, économie sociale et solidaire