Un buzz du tonnerre se répand sur le Web à propos d'un commentaire de Jean-Luc Mélenchon sur une interview de Xavier Mathieu, délégué syndical de Continental, par David Pujadas.
Filmé par Pierre Carles, dans le cadre d'un documentaire bientôt diffusé en salle, le chef de file du Parti de gauche s'exclame “salaud” en visionnant la séquence en question, qui montre Pujadas appeler ouvertement le syndicaliste à regretter la violence exercée par les ouvriers en colère qui avaient saccagé des bureaux, laissant derrière eux quelques ordinateurs et carreaux brisés.
Devant la détermination de Xavier Mathieu, David Pujadas insiste et lui demande si “la fin justifie les moyens”... pour enfin l'inciter à lancer un “appel au calme”.
Cette arrogance d'un journaliste qui se drape dans les techniques classiques du professionnel-qui-ne-se-laisse-pas démonter (tenir son angle, ne pas se laisser embarquer dans le discours de comm' de l'interviewé) agit en toute sérénité en se plaçant du point de vue du pouvoir et du patronat. Comme si la vision de ceux-ci se confondaient avec l'intérêt général. Ah, le poids de l'idéologie dominante. Cela me rappelle un de ces vieux barbus d'autrefois qui assurait ses contemporains que les patrons iraient jusqu'à vendre aux ouvriers la corde avec laquelle ils seraient pendus.
Pujadas assume ouvertement sa posture, lui qui affirmait sur Arte en février dernier: "Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin."
On ne semande plus pourquoi David Pujadas faisait preuve de moins d'impertinence face au président de la République le 12 juillet, à l'Elysée, posant les questions imposées par Sarkozy!
Il n'y a pas à dire, chez les journalistes, il y a aussi “lutte des classes”. Une opposition politique et sociale, qui sépare idéologiquement, mais surtout socialement les Pujadas et autres cireurs de pompes du pouvoir, qui émargent à 12, 20, 30000 euros et les précaires qui tirent la langue pour toucher un SMIC incertain.
C'esr alors que la petite sphère journalistique se jette sur un Mélenchon filmé, discutant avec des copains, réagissant face à ce qui est un vrai dérapage, celui de Pujadas. Quand le sage lui montre la lune, l'imbécile regarde le doigt...
Alors oui, je le comprends, je le soutiens, Jean-Luc, alors que je ne suis pas fier de ces journalistes qui ne méritent pas leur carte de presse.
Pour mémoire, je vous invite à (re-)lire les chartes professionnelles des journalistes sur le site du SNJ, ainsi que le texte de lancement de la campagne "Pour un journalisme éthique" par la Fédération internationale des journalistes (FIJ)...
Que tous ces gens qui s'offusquent des propos “blasphématoires” de Jean-Luc Mélenchon regardent la vidéo, au lieu de se contenter des commentaires fielleux des porte-plumes du patronat. Ils seront rassurés sur la santé mentale du président du Parti de Gauche. Il n'a fait que réagir tranquillement à une provocation et à l'humiliation en règle d'un ouvrier en colère qui ne veut pas se coucher.
Je vous invite aussi à lire l'excellent billet de mon camarade Alexis Corbière sur la question.
Cette video et sa diffusion me semblent appeler beaucoup de questions !
N'ayant pas de télévision chez moi, je ne sais pas quel est le rôle de ce M. Pujadas dans la boîte magique (maaaaaaagggiiiique) !
Est-ce une sorte de dieu, ce M. Pujadas ? Y-a-t-il eu blasphème dans les adjectifs prononcés en privé, en son for intérieur finalement, par M. Melenchon ?
Combien gagne M. Pujadas ? 12 000 Euros par mois comme c'était dit sur la toile en 2008 ? Et la sécurité absolue de l'emploi en prime, assurée par le "réseau" du chaud-bizzness ?
De quoi parle-t-il lorsqu'il montre des employés qui cassent trois carreaux et deux bureaux ? De combien de familles dont les vies vont être passées au rouleau compresseur, parce que des actionnaires trouvent qu’une usine qui fait du bénéfice n’en fait encore jamais assez ! Imagine-t-il, avec son immense compétence de journaliste, M. Pujadas, les emprunts sur le dos, le Pôle emploi et ses radiations, l'indemnité peau de chagrin, les gosses à élever, l'électricité qui augmente en flèche, comme tout d'ailleurs, … ?
Alors parfois, il faut appeler un chat un chat : ce M. Pujadas monte ses images et ses questions à l’avantage exclusif des actionnaires qui détruisent des millions de vies, et appelle à « la modération » les millions de vies que l’on écrase, et qui doivent s’écraser elles-mêmes, avec le sourire, en restant polies !
Comment qualifier ce M. Pujadas ? Inconscient ? Cynique absolu ? Complice d’un vandalisme de masse contre la civilisation ?
Bravo M. Melenchon, il y en a assez de l’eau tiède qui nous noie !
Rédigé par : Polycarpe | 10 octobre 2010 à 09:30
Oui,Polycarpe, tu as raison de te révolter!
Et je soutiens aussi Mélenchon qui semble essayer de critiquer les médias en y instillant de la résistance "de l'intérieur". Pas facile, mais intéressant.
Rédigé par : Polo | 10 octobre 2010 à 22:11
Faudrait qu'il arrête de dire tout le temps des gros mots, monsieur Mélenchon... C'est peut-être naturel chez lui, mais ça risque de lui donner une image agressive, qui lui serait préjudiciable.
Sur le fond, il a raison.
Rédigé par : Mamy | 11 octobre 2010 à 08:18
"Le pornographe du phonographe,
le polisson de la chanson..."
Et alors !... vous préférez la langue de bois à cette langue vivante ?
Rédigé par : Stéphane Corbion | 11 octobre 2010 à 20:47