Eric Coquerel, François Delapierre, Audrey Galland, Pascale le Néouannic et Jean-François Pellissier ont ainsi annoncé jeudi dernier, à l'ouverture de la séance plénière du conseil régional d'Ile de France, la fondation du groupe «Front de Gauche & Alternatifs -Ensemble pour Ile de France à gauche solidaire, écologique et citoyenne». Ces cinq élus régionaux, membres du Parti de Gauche et des Alternatifs, sont issus à la fois du rassemblement unitaire de la gauche au second tour et de la liste autonome « Ensemble pour une Ile de France à gauche solidaire, écologiste et citoyenne » au premier tour...
Perso, j'apprécie d'autant que j'estime beaucoup Jean-François. Il était maire-adjoint dans le 13e quand je l'étais dans le 3e et nous nous sommes retrouvés dans la fondation du Forum social pour une métropole solidaire (FSPMS). Je suis heureux qu'il soit amené à travailler avec mes petits camarades du PG.
Ce groupe se réclame
de la majorité de gauche du Conseil Régional mais a choisi de ne
pas participer à l'exécutif régional. Il a en effet considéré
que les conditions de mise en œuvre de ses priorités
programmatiques n'étaient pas remplies. Ces cinq élus porteront
donc en toute liberté le mandat qui leur a été confié au premier
tour par les électeurs qui se sont portés sur leur liste composée
du Front de Gauche et d'autres organisations dont Les
Alternatifs.
Pascale le Néouannic, conseillère régionale
sortante, a été élue présidente de ce groupe et Jean-François
Pellissier vice-président.
Vous trouverez ci-dessous la déclaration politique du groupe.
Nous créons aujourd'hui le groupe « Front de Gauche et
Alternatifs ». Nous sommes des élus régionaux issus à la fois du
rassemblement unitaire de la gauche au second tour et de la liste
autonome « Ensemble pour une Ile de France à gauche solidaire,
écologiste et citoyenne » au premier tour.
Nous sommes donc unitaires à gauche. Nous sommes partie prenante
de la majorité de gauche du Conseil Régional et agissons pour
qu'elle réussisse. C'est pourquoi nous ne soutenons pas les
candidats de la droite dans les instances régionales et ne voterons
pas pour M.Karoutchi à la présidence de la commission des finances.
Nous sommes autonomes. Nous avons choisi de ne pas participer à
l'exécutif régional considérant que les conditions de mise en
œuvre de nos priorités programmatiques ne sont pas remplies.
L'exécutif agira en effet dans le cadre d'une Assemblée où le pôle
PS - Europe Ecologie, avec ses orientations communes définies entre
les deux tours des élections, est majoritaire. Tel a été le choix
des électeurs et nous le respectons. Pour notre part, nous porterons
en toute liberté le mandat qui nous a été confié au premier tour
par les électeurs qui se sont portés sur la liste Ensemble composée
du Front de Gauche et d'autres organisations dont Les Alternatifs et
dont le programme constitue notre référence.
"ENSEMBLE POUR UNE ILE DE FRANCE A GAUCHE SOLIDAIRE, ECOLOGIQUE ET CITOYENNE"
Pour un nouveau modèle social et écologique
Le modèle de
développement impulsé par le capitalisme dans le monde entier est
contraire à l'intérêt du plus grand nombre. Il dégrade
profondément l'environnement. Il multiplie les inégalités. Il
empêche la pleine émancipation humaine. Notre groupe pense qu'un
autre avenir est possible. L'Ile-de-France est riche, financièrement
comme humainement. Le conseil régional peut impulser la résistance
à la politique du gouvernement en faisant de l'Ile de France un
bouclier social face à la crise. Les élus de la majorité peuvent
encourager les mobilisations sociales et écologiques qui sont le
terreau d'un autre futur. Notre région peut aussi être le lieu
d'invention d'un autre modèle social et écologique en rupture avec
les logiques dominantes. Ce sera notre premier combat illustré par
un grand nombre de propositions concrètes.
Nous proposerons la conditionnalité des aides de la Région pour
en faire un levier de réorientation du développement régional.
Nous agirons pour que les aides publiques soient réservées aux
entreprises qui respectent des critères environnementaux et sociaux
(limitation de la précarité, clauses d'évolution des salaires,
action pour régulariser les sans-papiers, réduction des transports
de marchandises inutiles, indépendance par rapport à la domination
de la finance...) en nous inspirant notamment des pratiques de
l'économie sociale et solidaire.
Nous militerons pour arrêter les financements de la région aux
services privés concurrents du service public (lycées notamment)
car l'argent public doit être exclusivement consacré à l'intérêt
général.
Nous défendrons la mise en place de critères d'intérêt général
dans les aides aux communes, prenant par exemple en compte la
richesse de celles-ci, afin d'agir contre les inégalités sociales
et territoriales. Nous agirons pour la construction massive de
logements sociaux qui doivent être répartis plus également sur le
territoire : c'est pourquoi nous demanderons la fin des subventions
de la région aux communes qui ne respectent pas la loi SRU et
s'affranchissent ainsi de leur devoir de solidarité en matière de
logement.
Pour la planification écologique
Les déséquilibres sociaux et territoriaux de l'Ile-de-France ont un impact écologique majeur: pollution, émissions de gaz à effet de serre et autres nuisances (ondes électromagnétiques, pollution sonores...), diminution de la part des consommations -notamment agricoles- produites à proximité, recul des espaces naturels. Ils produisent aussi des conditions de vie de plus en plus pénibles : embouteillages, allongement des temps de transports, difficulté d'accès aux services publics... Face à cela l'action publique doit gagner en détermination et en cohérence. Pour notre groupe, l'heure est venue de mettre en œuvre une véritable politique écologique. Notre Région peut montrer l'exemple dans plusieurs directions, notamment l'eau et l'aménagement en lien avec les transports. Nous proposons que la Région agisse pour encourager et faciliter la gestion en régie publique de l'eau. Pour nous, l'eau, fragile et nécessaire à la vie, doit devenir un bien commun de l'humanité. Dans de nombreuses collectivités elle est devenue une source de profits pour des entreprises privées, au détriment de la protection de cette ressource comme du consommateur. Nous prônons une politique des transports publics en lien avec un urbanisme luttant contre l'étalement urbain et promouvant la construction de logements sociaux en zones denses. L'aménagement du territoire francilien doit avoir comme fil conducteur la réduction des mobilités subies et de l'usage des véhicules automobiles. Nous devons maîtriser la métropolisation de l'ile de France pour aller vers une « altermétropolisation », Nous plaidons donc pour un effort conséquent pour développer l'offre de transports publics, notamment en banlieue et en grande couronne au-delà des logiques de rocades afin de créer le maillage nécessaire à la Région de demain. Nous défendons également la mise en place d'une tarification unique au prix le plus bas et l'extension de la gratuité à celles et ceux qui sont exclus du droit à la mobilité faute de revenus (chômeurs, précaires, jeunes en formation ou en insertion...)
Pour une révolution citoyenne
Aucun des objectifs portés par notre groupe ne sera atteint sans une révolution citoyenne transformant en profondeur la gestion de notre collectivité. Notre groupe sera donc un lieu d'invention d'autres pratiques de gestion et de nouveaux outils d'intervention des citoyens dans la vie de leur région (budgets participatifs, votations, droits de pétition pour inscrire un point à l'ordre du jour du conseil régional...). Cette révolution citoyenne peut conduire à des confrontations avec le gouvernement. Nous y sommes prêts. Pour nous, la souveraineté populaire ne s'arrête pas à la porte des traités européens. Le vote des Français doit être respecté en toutes circonstances. En conséquence, nous sommes prêts à la désobéissance européenne lorsque les choix politiques de la majorité des Franciliens sont contraires à des directives, notamment sur la question des services publics.
Nous défendons la mise en place de nouveaux outils de démocratie régionale. Nous sommes notamment favorables à l'instauration démocratique de nouveaux indicateurs permettant d'évaluer l'action de notre collectivité. Nous voulons développer l'évaluation des politiques publiques comme celle des aides versées aux entreprises privées. Nous préconisons la mise en place de votations citoyennes sur les sujets vitaux pour les Franciliennes et les Franciliens.
Nous voulons également une plus grande association des organisations syndicales et des associations à la politique régionale notamment sur les lycées, la formation, l'emploi, le logement et de la santé publique...
Nous voulons agir pour que chaque Francilienne, chaque Francilien se réapproprie pleinement l'espace public hors de toute politique ultra sécuritaire ( vidéo-surveillance ..) et la vie civique de notre région. Cela implique une action résolue contre toutes les formes de discrimination et pour l'égalité des droits de toutes et tous. Cela appelle aussi une politique culturelle contribuant à rendre aux classes populaires la dignité qui leur est niée par la culture de masse dominante, et notamment le système médiatique et publicitaire. Cela exige enfin un soutien volontaire en faveur de l'éducation populaire et du sport pour toutes et tous.
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