Pour moi, c'est trop!
Il n'est pas récent que Dany Cohn-Bendit appelle au rassemblement le plus large. Auréolé de sa victoire éclatante aux Européennes, il se sent prêt à absorber une partie de la Droite dans son rassemblement.
Cela peut paraître sympathique, mais décidément, je ne suis pas d'accord.
Autant j'ai été heureux de constater, au soir du 7 juin, que la prise de conscience de l'urgence environnementale avait fait un bond dans une partie non négligeable de l'électorat français, autant je suis plus que jamais convaincu que les valeurs de gauche ont un sens, celui de placer le désir de transformation sociale au cœur de tout projet politique.
Force est de constater que ce n'est pas la préoccupation principale de Dany et de ses amis.
Loin de moi l'idée de diaboliser les adhérents et électeurs du Modem, mais c'est sur les valeurs de gauche qu'il faut, selon moi, les amener à penser que, la planète étant en danger, c'est à la fois par des mesures de réduction de la consommation et par le partage des richesses (ce qu'il en reste), que nous pourrons envisager un projet émancipateur. Utopique? Certes, mais excitant et passionnant.
Paradoxalement la victoire d'Europe écologie est ainsi une défaite de l'écologie politique, celle pour laquelle je suis engagé depuis près de quinze ans, notamment au sein des Verts depuis 1997. Cette écologie politique, c'est celle qui place les démarches de protection de la planète (l'environnemental, dans le jargon écolo), de justice sociale et d'exigence démocratique radicale à égalité au cœur de son projet. C'est pour cela que je suis devenu à la fois écologiste et altermondialiste.
Les crises environnementale et sociale s'aiguisant, l'urgence devient aussi de répondre sur les deux plans.
Je ne suis plus convaincu que les Verts soient aujourd'hui le lieu privilégié pour promouvoir une écologie solidaire, une écologie de gauche.
Alors, une fois de plus, je m'interroge...
+1 !
Rédigé par : Guillaume | 07 juillet 2009 à 14:17
Si Martine Billard était rejointe par des gens comme toi, ce serait une bonne chose.
À la gauche du PS, il y a un courant groupusculaire qui s'appelle Démocratie & socialisme. Plus le PS vire à droite, et plus les militants de D & S s'obstinent à "ancrer à gauche" le PS. Quelle énergie gâchée en pure perte !
Aujourd'hui, il faut mener le combat dans la clarté. Il ne sert à rien de vouloir remorquer un paquebot qui tire à droite avec une barque. Autant rejoindre un parti naissant qui se construit avec pour vocation d'être à la fois de gauche et anti-productiviste. C'est unique dans le paysage politique français, me semble-t-il ? Pourquoi ne pas participer à sa construction ? Tiens, j'ai bien envie de rejoindre le Parti de Gauche... et Écologiste.
Rédigé par : Michel Davesnes | 10 juillet 2009 à 03:29
Pour être équitable citons cet article sur le portrait de Mélenchon paru dans la Décroissance il y a quelques semaines, qui pose lui aussi quelques questions http://www.hns-info.net/spip.php?article18112
Je suis par ailleurs étonné en regardant l'intéressante vidéo de Paul Ariès : il renvoie dos à dos, à juste titre, les bilans de "la gauche" et de "la droite" en matière d'environnement - mais aujourd'hui il se rapproche d'un parti qui s'est trouvé comme premier nom "parti de Gauche" et comme premier allié électoral le PCF, lui sacrifiant la proposition d'une sortie du nucléaire au niveau européen.
Laurent, militant vert et de gauche (mais pas la même ?)
Rédigé par : Laurent | 10 juillet 2009 à 15:25