Cela faisait un bon moment que j'avais délaissé mon blog. Bien-sûr, mon activité professionnelle me dévore du temps, mais ce n'est pas tout. Non, ce n'est pas la campagne Européennes qui me bouffe. Elle ne me passionne guère et j'ai du mal à retrouver mes petits entre un PS qui se délite, une campagne Europe écologie, rondement menée, mais qui lorgne vers le Centre (malgré les efforts soutenus de mes amis de la gauche des Verts et de José Bové pour la "radicaliser") et un Front de gauche combatif mais un peu trop vieille gauche à mon goût. Je ne vous parle pas du NPA qui nous la joue vieille Ligue en prétendus "meilleurs animateurs des luttes", n'offrant cependant aucun débouché politique sérieux.
En fait, j'ai
passé une bonne partie de mon énergie à tenter de faire émerger, avec
quelques amis, un nouveau journal de quartier dans le centre de la
capitale. Et voilà, le canard est bouclé et le numéro zéro part chez
l'imprimeur demain. Si tout se passe bien, nous devrions recevoir les exemplaires imprimés mercredi 27 mai.
Si vous souhaitez vous procurer ce futur
collector, il vous en coûtera un euro. Vous le trouverez à la Régie de
quartier et chez quelques bons marchands de journaux de
l'arrondissement.
Une autre solution: vous passez un matin entre 8h30 et 9h au Blanc cassis, au coin des rues Dupuis et Dupetit-Thouars et je me ferai un plaisir de vous en vendre un exemplaire!
Mieux encore, vous envoyez un chèque de 10 euros et vous en recevrez dix exemplaires que vous pourrez offrir à vos amis (les chèques sont à libeller à l'ordre du "Marais solidaire"). Si le cœur vous en dit vous pouvez mettre plus au pot, genre 30 euros!
Adresse postale: Le Bazar • Maison des associations• Boîte 67• 5, rue Perrée• 75003 Paris
Salut François,
Tu écris :
"Pour ma part, je n'ai rien contre les vieux, mais contre ce qui les fait vieillir..."
C'est peut-être des trucs comme ça qui les font vieillir :
"Je ne vous parle pas du NPA qui nous la joue vieille Ligue en prétendus "meilleurs animateurs des luttes", n'offrant cependant aucun débouché politique sérieux."
"Offrir un débouché politique sérieux" voilà qui à la fois exprime bien le vieillissement et contribue très certainement à l'accélérer.
En décodé, cette vieille rengaine du "débouché" signifie en fait "traduction électorale".
Or, dans la séquence qui vient d'avoir lieu, la crise aigüe du capitalisme, et l'enterrement des luttes par les syndicats et les partis réformards, il y avait une seule chose à faire : se battre pour étendre et faire converger les luttes vers la grève générale. Aller à l'affrontement avec le gvt Sarkozy et le MEDEF. Créer un rapport de force, peut-être faire tomber le gvt... faire de la politique en somme.
Au lieu de ça, Verts, Front de Gauche (républicains keynésiens aux vieux relents gaullistes à la noix) ont préféré crétiniser en paix et essayer d'apparaître comme le "débouché politique" aux Européennes. Votez pour moi, je me charge de vous libérer.
Bref, le NPA n'est peut-être pas à la hauteur de la situation, mais si l'esprit du PSU, de la GOP, ou de l'OCT souffle encore quelque part, c'est quand même plutôt là que dans les vieilles masures du réformisme étatiste.
Allez les anciens, lâchez ces planches vermoulues que sont les Verts et autres PG.
La vie est trop courte pour pantoufler pendant que le capitalisme fait la preuve répétée de sa nocivité : quand il marche à fond c'est la nature qui morfle (et les pays du sud et de l'est), quand il s'effondre, c'est tout le monde.
Ravivez la flamme de 68.
Elysée Perclus
Ecolo antiproductiviste, anticapitaliste.
Rédigé par : Elysée Perclus | 20 mai 2009 à 13:28
François a le talent de réveiller ceux qui s'endorment. Nous sommes moins radicaux à "Vivre le Marais !", peut-être un peu bobos (quoique j'aie du mal à admettre que ce qualificatif s'applique à mes amis), mais nous avons souvent apprécié ses prises de position sur les questions d'environnement.
Longue vie au nouveau journal.
Gérard Simonet
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 21 mai 2009 à 09:02
Merci d'abord à Gérard de soutenir notre projet de journal. Nos colonnes lui seront ouvertes à lui et ses amis de Vivre le Marais, tant nous partageons le même goût pour la préservation du patrimoine et de la qualité du cadre de vie. Certes il est évident que mes positions sont quelque peu plus radicales que les siennes, mais Le Bazar se veut un journal ouvert et indépendant de toute organisation politique. Ce qui n'empêche pas certains membres de son équipe d'être membres d'un parti, comme moi-même aux Verts... Quand à savoir qui est le plus bobo, je ne me risquerais ni à concourir, ni trop employer ce terme, pour les mêmes raisons que Gérard.
Quand à Elysée, dont je trouve souvent les propos et les commentaires vivifiants, là, c'est un peu trop. D'accord pour accompagner le mouvement social, mais assimiler la question "d'un débouché politique sérieux" à de l'électoralisme est un peu léger. Comme il est encore plus léger d'affirmer qu'il suffit de radicaliser à fond, et on verra après... Jusqu'ici les "après", au cours de l'histoire n'ont pas été très reluisants, voire parfois terrifiants. Je ne connais et ne reconnais pas d'autre stratégie que la démocratie.
Merci quand même et à une prochaine...
François
Rédigé par : François Longérinas | 22 mai 2009 à 11:13
François,
"Je ne connais et ne reconnais pas d'autre stratégie que la démocratie."
Moi non plus.
La différence, c'est que je ne réduit pas la démocratie à l'exercice du suffrage universel dans le cadre balisé (et asseptisé) des institutions étatiques "bourgeoises"(ou supra étatiques comme pour l'UE).
La démocratie dans les luttes, par les luttes, dans l'antagonisme avec la logique marchande sera un moment nécessaire de la fondation d'un projet alternatif écologique et social.
Nous avons besoin à la fois de créer un nouveau rapport de force et un bouillonement pratique et théorique capable de bousculer la "dictature" technocratique et libérale qui s'est étendue à l'ensemble du globe depuis trente ans.
Ce bouillonnement, ce sera un mouvement social prolongé. On ne peut le décréter mais on peut travailler à le faire advenir, en préparer les conditions.
La démocratie doit être étendue à la sphère économique. La production ne peut plus reposer sur la seule logique marchande en fonction des profits attendus par les détenteurs de la propriété et du Capital.
La rationalité abstraite du Capital et l'anti-productivisme sont antinomiques.
Tout projet politique écologique et social qui évacue la question de la propriété est une naïveté ou une imposture. Jamais Monsanto, Total ou Dassault n'accepteront de produire en fonction d'un intérêt général.
Il me semblait que ce genre de truismes étaient des acquis chez des gens issus de l'effervescence post-68, ayant trempé dans les idées libertaires et "gauchistes".
M'aurait-on menti sur mes glorieux ancêtres les gaulois de la GOP ?
Si tu as un moment, n'hésite pas à lire les mémoires d'Alain Dejardin, sur son itinéraire politique. Du catholiscisme social aux Verts en passant par la CFDT, le PSU, la GOP, le Larzac, Lip, la Conf...
J'y retrouve le même "non dit" que chez les Lemaire, Billard, Lipietz... : des positions et des combats radicaux, justes (critiques de l'union de la gauche), anti-étatiques, ancrés dans la base jusqu'à la fin des années 70. Puis tout d'un coup, on le retrouve noyé dans les montages institutionnels, les compromis, les subventions, l'electoralisme au début des années 90.
Entre les deux : un "blanc" politique de 10 ans.
Un intervale pendant lequel la référence au socialisme a été mise au rencart, mais qui n'est pas explicité. Erodé ou renié le socialisme ? On ne saura jamais.
Vous ne pourriez pas refaire une réunion de la GOP/OCT ? Produire un bilan, non pas organisationnel, mais théorique, programmatique, qui nous permettrait de prendre acte de votre ralliement à la propriété privée et au marché ?
Je ne te garantis pas que ce serait un best-seller à la FNAC, mais moi ça m'intéresse :-))
Je lis un tract de la GOP en 74 : j'adhère.
Je lis un truc de Lipietz en 2004 où il piétine, l'air de rien, l'ensemble de ses positions passée : je suis perplexe.
Le "retournement"(je n'ose dire reniement) de votre génération n'a pas d'équivalent dans l'histoire politique des deux siècles passés.
Que s'est-il passé ? Le stalinisme avait déjà eu lieu, la révolution chinoise avait déjà fait la preuve de son autoritarisme quand vous êtes entrés en politique. L'IS se bidonnait déjà de la prose des pro-chinois. Alors quoi ?
Votre mystère reste entier. C'est peut-être ce qui fait votre charme ?
Elysée Perclus mais toujours vert... et rouge et libertaire !
Rédigé par : Elysée Perclus | 23 mai 2009 à 16:34