Rendez-vous ce vendredi à 9h devant le commissariat du 3e, rue aux Ours. Nous ne laisserons pas penser qu'on peut procéder à des "rafles" au cœur de la capitale, dans le 3e, sans réaction...
Les consignes sont formelles et clairement formulées: les fonctionnaires de police du 3e arrondissement ont ordre, sur réquisition du Procureur de la République, de procéder au contrôle d'identité des personnes ayant commis un délit ou étant en situation irrégulière sur un périmètre qui contient les rues Béranger, du Temple, au maire... Le tout entre 16h et 18h.
C'est ainsi qu'à 16h20, des agents procèdent à la sortie de l'école de la rue des Vertus, au contrôle de tous les adultes qui semblaient correspondre à la cible, tous et toutes Chinois(es)... dans le même temps, une autre équipe traque l'étranger devant la Maternelle Chapon.
Je suis prévenu par Brigitte, membre du Collectif logement du 3e, elle-même interpellée...
... parce qu'elle est d'origine asiatique... et pourtant bien française.
Au même moment, le Réseau Education sans frontières est alerté par des enseignantes.
Nous arrivons à plusieurs vers 17h15 au carrefour Arts et métiers, où
un jeune de 17 ans est aux prises à des agents qui le surveillent avec
la volonté de l'emmener. Mais il est mineur et quelques minutes
d'échange avec les policiers suffisent à libérer le jeune lycéen. Et si
nous n'avions pas été là?
Heureusement, dès le signal donné, la plupart des Chinois du quartier se sont cachés et ont pu éviter d'être arrêtés. Mais dans quel monde vivons-nous?
Nous apprenons qu'un papa du 3e, Monsieur Zhang, a été arrêté, et nous
nous retrouvons à une vingtaine, dont deux élus, bientôt rejoints par
d'autres membres du Réseau qui arrivent du 11e, puisque l'une des
personnes en garde à vue, Monsieur Xu, habite dans cet arrondissement.
A 20h18, la sœur de celui-ci arrive pour avoir des nouvelles de son
frère. Je demande confirmation de la présence du monsieur et si on peut
le voir.
Le chef de poste du commissariat refuse qu'on rencontre
Monsieur Xu -on s'y attendait- pour ensuite s'adresser à moi de manière insultante à l'égard d'un élu de la République:"Vous
avez ses papiers? Restez dehors, il fait moins chaud que chez nous! Si
vous revenez avec ses papiers, vous pouvez revenir demain...!" Si l'on
ajoute le ton, on comprend vite que de nombreux policiers se sentent
tout permis. Les nombreux témoins de cette scéne ont été choqués par
une telle attitude d'un représentant des forces de l'ordre. Le maire du
3e devra en faire part au commissaire principal de l'arrondissement dès
demain.
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