J’ai pu observer, une fois de plus, au cours de cette campagne, la manière dont les passantEs prennent ou non les tracts que nous leur tendons. Il y a bien-sûr les déjà convaincus, ceux qui savant déjà qu’ils vont voter pour Martine Billard, vous le font comprendre d’un sourire complice, vous souhaitent bon courage, et poursuivent leur chemin. Il y a ceux de l’autre bord qui repèrent très vite qui nous sommes et vous toisent d’un air méprisant, avec l’arrogance d’une Droite conquérante et sûre d’elle.
Et puis il y a tous les autres.
Diff, mode d'emploi...
Tout l’art consiste à déceler ceux qui vont le prendre, votre tract. Au faciès? Certainement pas ! Pas non plus à l’aune du look vestimentaire : il y a bien longtemps que le port du jean ne fait pas l’électeur de gauche. S’il est lecteur de Libé ou du Monde, il y a statistiquement plus de chances qu’il soit ouvert à vos propositions… mais justement, nous cherchons plutôt à convaincre les aficionados du Parisien, de Métro ou du Figaro.
Bon, vous en avez ferré un , il prend votre tract, il répond à votre bonjour et vous remercie poliment. Et miracle ; les dix qui suivent vont vous prendre votre papier à leur tour.
Si, par malheur, il vous le refuse, vous pouvez être certains, dans 8 cas sur 10, que ceux qui lui emboîtent le pas refuseront votre littérature.
Voilà une bonne illustration de ce que mon prof de socio, en 1975, appelait la «constitution de la norme».
Allez, c'était juste pour sourire un peu...
* Une diff', dans le jargon militant signifie une distribution de tracts (diff' pour "diffusion).
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