Mercredi soir, le maire du 3e avait convoqué le ban et l’arrière-ban du quadrilatère "sensible" de notre arrondissement, le quartier des Gravilliers. La salle des mariages était donc pleine d’une centaine de personnes, dont beaucoup de représentants d’associations locales et de partis politiques.
Pierre Aidenbaum a réussi le tour de force de nous faire patienter près de deux heures avant de dévoiler ses plans pour le quartier. Non sans avoir assuré « qu’il était avant tout pragmatique, qu’il n’avait pas de ligne très claire sur ce dossier… mais qu’il avait compris qu’il fallait faire quelque chose ! » Ce qui n’est déjà pas si mal... au bout de six ans de mandat. Et ce n’est pas faute de l’avoir averti de la grogne permanente des...
... habitants des rues concernées, via les
associations (celle de sauvegarde du quartier-ASQG-, Vivre le Marais et
L’écologie pour Paris) et les interventions récurrentes des élus Verts
sur la question. Mais il vaut mieux tard que jamais.
Le maire nous propose donc :
• l’interdiction des livraisons la nuit et le week-end ;
• l’interdiction de l’accès aux camions de plus de 10 mètres de longueur de plateau ;
• la mise en « zone 15 km/h » des rues Chapon et Montmorency ;
• l’interdiction à la circulation de la rue des Gravilliers, sauf aux riverains ;
• La création de plages horaires de livraisons (soit 10h-16h, soit deux plages, une le matin et l'autre l'après-midi);
• La création de nouvelles aires de livraisons rue du Temple ;
Le maire a enfin bougé, et nous regrettons simplement qu’il ait fallu
tant d'années de discussions, de propositions, de manifestations et de
débats pour qu’il commande une étude à l’APUR, organise une
concertation et fasse enfin des propositions concrètes… à 6 mois des
élections municipales.
Le plus ennuyeux, c’est que ces aménagements cosmétiques ne s’attaquent
pas aux problèmes de fond liés à la circulation de transit et aux
nuisances liées à la mono-activité économique. En remplacement de quoi nous voulons
par ailleurs implanter à nouveau des commerces de proximité, comme cela a été
amorcé avec la Semaest.
Il aurait été nécessaire de fermer ou d'inverser un segment de la rue du Temple.
Le transit eut été bloqué et les livraisons fortement gênées. Car c’est
bien en rendant leur travail difficile que les grossistes se rendront
compte qu’ils n’ont plus leur place dans ces petites rues historiques.
Une proposition qui nous rapproche des déclarations de Gérard Simonet,
président de Vivre le marais, dont je vous invite à lire le très
intéressant compte-rendu sur son blog.
C’est de la bouche d’une représentante de maroquiniers en gros qu’est
venue la bonne nouvelle de la soirée : une centaine d’entre eux sont
prêts à quitter le quartier si on les soutient dans cette démarche.
Elle a fait savoir qu’elle avait écrit au maire dans ce sens, sans
aucune réponse à ce jour. Après lui avoir rétorqué que "cela n'était pas le sujet de la soirée" -sic-, celui-ci s’est dit prêt à la recevoir.
Pour conclure, on peut dire que les lignes ont bougé, grâce à la mobilisation des associations et des écologistes.
Mais on est encore loin du compte.
Si les habitants veulent enfin trouver un cadre de vie amélioré et
serein, ils savent qu’ils peuvent compter sur les Verts pour porter
leurs aspirations pour un meilleur environnement. Cette histoire montre
une fois de plus qu’on ne peut faire d’écologie sans les écologistes.
Parce que nous portons un projet global, parce que l’urgence
environnementale nous impose des mesures radicales pour mieux respirer,
pour mieux vivre dans notre cité, il est plus que jamais nécessaire que
les écologistes pèsent encore plus sur les politiques publiques.
Rien n'a changé dans le quartier des Gravilliers. Aucune promesse tenue. On s'est bien fait avoir !!
Rédigé par : pierre | 01 septembre 2008 à 16:12