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"Gauche: ne plus tarder", ouvrage collectif par Clémentine Autain, Leïla Chaibi, Caroline de Haas, François Longérinas, Isabelle Lorand, Elise Lowy, Philippe Marlière, Myriam Martin, Francis Parny, Danielle Simonnet, Marie-Pierre Thoubans, Marie-Christine Vergiat et Marie-Pierre Vieu.
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24 novembre 2008

Commentaires

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éliane mounier

Il me semble que l'avertissement anti-Waechter est en totale contradiction avec l'esprit et la lettre de cette intelligente analyse!

François

Bonsoir,
Je comprends que vous soyez chagrinée par l'espèce de mise en garde que je propose en avant-propos. Mais tout le monde, il est pas beau, tout le monde, il est pas gentil. Antoine Waechter incarne, dans la famille écologiste, le "ni-ni", ce qui l'a amené à s'allier autant à la Droite qu'à la Gauche.
Et je ne confonds pas le fait de travailler en bonne intelligence avec de vrais humanistes, fussent-ils de droite, et celui de bâtir un projet de société ensemble, ce qui demande de partager des valeurs. Ces valeurs de solidarité, d'égalité... que je partage avec Edgar Morin, que j'ai eu le plaisir d'écouter mercredi dernier à la mairie du 3e.

Elysée Perclus

C'est un texte très important qui peut et doit alimenter notre réflexion sur le "fond". Il se situe clairement dans le prolongement de l'espérance socialiste et des questionnements que l'écologie politique a introduit dans son dialogue avec elle (car pour moi, il est clair que ces deux mouvements d'émancipations sont "dialectiquement" liés).

Mais le fait qu'il soit adressé aux "têtes" du Parti Socialiste (qui par ailleurs n'en comprendront pas une ligne) montre à quel point Edgar Morin reste un idéaliste et n'a rien à nous dire en terme de stratégie politique ou stratégie de transformation sociale.

Pour être encore plus "brutal", je dirais qu'un certains nombre des idées développées dans ce texte sont "anciennes" et irriguent la réflexion de beaucoup d'acteurs sociaux et politiques depuis les années 60.

Mais encore ? Comment fait-on pour incarner ces idées dans des projets politiques, des réformes structurelles du sytème tel qu'il est ? C'est là que les débats n'ont pas encore aboutis et certainement n'aboutiront jamais.

Je vais faire redescendre le niveau du débat de plusieurs crans :

- que doivent faire les indiens du Chiapas ou les habitants de Oaxaca, oubliés, opprimés, humiliés, pour conquérir des conditions de vie plus dignes ?

- que doivent faire les paysans sans-terre du brésil pour ne pas atterrir dans les favellas de Rio ?

- que doivent faire les paysans dans un pays comme la Colombie où 70% des terres appartient encore à une poignée de latifundiaires alliés aux narco-traficants, aux paramilitaires d'extrême-droite et au pouvoir ? Et où le moindre acte de résistance syndical ou non-violent vous destine à finir assassiné sur le pas de votre porte sous les yeux de vos enfants ?

- enfin, que devront faire les centaines de milliers d'hommes et de femmes des pays occidentaux qui vont subir les contrecoups de la crise financière actuelle et qui va les priver de leur emploi, les jeter à la rue, dans la désespérance sociale, la misère ?

Edgar Morin, en bon idéaliste s'imagine que la solution réside dans la persuasion des élites politiques par les élites intellectuelles.

Que ces responsables politiques et économiques, comprenant soudain l'impasse du système qu'ils ont contribué à édifier et contribuent encore à maintenir en place, changeront brusquement de direction. Qu'ils se réuniront autour d'une table. Qu'ils prendront les sages mesures nécessaires qui permettront à l'ensemble de la société de participer à l'édification d'un monde nouveau...

La question de la propriété des moyens de production n'a peut-être pas la centralité que lui accordait Marx (encore que). Et oui, bien sûr, la planification centralisée de l'économie par une techno-caste bureaucratique a été une impasse dramatique (euphémisme).

Reste que la propriété privée des moyens de production, plus l'échange sur un marché libéral, plus la financiarisation de l'économie (basée elle aussi sur la sacro sainte propriété privée), tout cela fait que le processus d'accumulation du Capital décrit par Marx est toujours en place et qu'il est une autre impasse totalitaire qui mène le monde aux guerres, aux famines, aux exclusions, à la pauvreté, à l'oppression.

Ce processus d'accumulation EST le synonyme du productivisme cher aux écologistes (production pour la production, création de besoins incessants, innovation technologique même mortifère... dans le seul objectif de faire des profits à court terme, sinon c'est la mort du système, les faillites des entreprises...le chômage accru... ). Le "cercle vertueux de la croissance" est en même temps la descente aux enfers pour la biosphère.

Sans règlement de la question de la propriété rien ne sera possible. Ni le droit à la vie pour les paysans du brésil ou de Colombie, ni la survie culturelle de leurs communautés et donc leur relation à la terre, à la biosphère... ni la question d'un autre mode de vie et de production en occident qui romprait avec le productivisme, l'accumulation, la prédation sur les écosystèmes...

Désolé, mais au coeur de la solution, concètement il y a :

- sur la stratégie : les luttes, les résistances, le combat, les grèves,...

- sur le fond : la remise en question du tout marché mais aussi de la sacrosainte propriété privée des grands moyens de production et d'échange

Sans cette double préoccupation, les réflexions d'un E. Morin mais aussi celles des Décroissants, des écologistes, des chrétiens... sont vouées à demeurer un bavardage compassionnel et savant mais sans aucune prise sur la réalité.

Ces deux préoccupations ne sont pas LA solution, mais sans elles, rien ne pourra même commencer.

Et il est bien évident aux yeux de tous, que ces deux préoccupations (soutenir ceux qui luttent, remettre en cause la propriété privée des grands moyens de production, faire reculer le marché...) sont les derniers des soucis du PS comme de ses alliés (liés même, pieds et poings) institutionnels. Serge latouche reprend cette image du marteau qui nécessairement donne envie de taper à celui qui le tient en main. L'outil commande la fonction.

A l'inverse, on ne fera jamais du Parti Socialiste, institutionnel, un outil au service de la transformation souhaitée. Il n'est pas "fait pour ça".

Edgar morin se trompe de destinataires.

Elysée Perclus.
Ecolo, anti-capitaliste, qui n'a connu la GOP, le PSU, l'OCT, Revolution... que bien après leur heure de gloire, par les ex restés fidèles à leur révolte et leur engagement envers les pauvres. Je suis de la génération des enfants des acteurs de 68. Et assez en colère, non de leurs échecs, mais de leur trahison, ou abandon, au profit d'un démocratisme institutionnel tellement pauvre, naïf et caricatural.

Bernard Mounier

Pour paraître plus génial, Morin réduit les thèses historiquement datées de Marx. Il enfonce les portes ouvertes de l'impensé correct. Fait-il ici avancer l'écologie politique ? Pas d'un saut de vieille puce fatiguée de la pensée des années 60. Il ne sera définitivement ni le découvreur d'un autre bon qualitatif, ni celui qui permet de conjurer la catastrophe trop probable.

François Longérinas

Cher Elysée,
Je vois que tu fais toujours dans la dentelle!
Tous les ex de l'extrême-gauche des années 70 n'ont pas "trahi", loin s'en faut. Mais force est de constater que les stratégies révolutionnaires que nous avons soutenues à l'époque, ont, soit échoué, soit donner lieu à la barbarie...
Quant au PS, je ne me fais pas d'illusion sur ses capacités à évoluer. Mais je n'accepte pas de faire la politique du pire. Participer aux élections pour être élu et éventuellement participer à des exécutifs (communes, régions...), ça sert peser sur les politiques publiques. Et cela permet, si ce n'est d'amorcer des alternatives, au moins de limiter la casse.
Bien à toi.
François

Elysée Perclus

Cher François,

Ma prose doit vraiment être indigeste pour que tu n'en aies retenu que les 3 dernières lignes qui suivent ma signature.

Et mes commentaires sur le fond d'E.Morin ?

Pour ce qui es des "trahisons", nul doute que le parcours d'un Lipietz en est une, largement autant que celle d'un July.

Toute cette prose économiste, néo-keynésienne, institutionnelle...(marchés des droits à polluer, plan marshall européen, tripatouillage sur Bolkenstein...).

Tout cela ne change rien... Vu d'en bas.

François Longérinas

Je te rassure, Elysée, ton texte est tout à fait lisible. C'est par facilité et manque de temps que je me suis contenté de répondre uniquement, et de manière lapidaire, à la polémique que tu alimentes sur les trajectoires des anciens militants et cadres de l'extrême gauche post-soixante-huitarde.
Je reviendrai sur le "fond" prochainement, c'est promis.
Bien à toi.
F.

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